
Simon Morin a peut-être été éliminé en premier lors de sa participation à Star Académie 2012, mais cela ne l’a pas empêché de rouler sa bosse depuis. Il a désormais deux albums solos à son actif, Ébène et Panorama, en plus d’avoir incarné INVO dans la série Chaos, où il jouait en plus de performer. Pour célébrer les 20 ans de Star Académie, je m’entretiens avec cet artiste aussi talentueux que persévérant.
Quand tu regardes ce que tu as accompli depuis Star Académie, qu’est-ce qui te rend le plus fier ?
Je pense que ce sont mes deux albums en ce moment. J’ai refait des concours, moi, après. J’ai fait La Voix et The Voice en France. Je pense vraiment que l’accomplissement musical par rapport à ma carrière, c’est vraiment le cheminement vers mon premier album qui a été quand même assez long, puis mon deuxième album en ce moment, puis le fait que je suis encore là-dedans. J’ai la chance de pouvoir faire des shows encore, et des shows avec des tounes originales.
Au contraire, qu’as-tu trouvé le plus difficile depuis ?
Tout le parcours est dur. Il y a beaucoup de business là-dedans, et c’est dur de garder le cap sur la création simplement. Dans Star Académie, on voyait que la machine était énorme. Là, je suis obligé d’être tous les chapeaux, alors qu’il y avait tous ces gens-là qui travaillent en équipe. La difficulté, c’est de séparer l’artistique de la business. Les deux vont vers la même affaire, mais pas ensemble.
Parmi tous les apprentissages que tu as faits lors de ton parcours à l’émission, quels sont ceux qui te servent encore aujourd’hui ?
Je me souviens d’une phrase que le réalisateur de la tournée avait dite : « On a été capables d’envoyer du monde sur la Lune; jamais je ne croirai qu’on n’est pas capables de faire telle affaire! » À un moment donné, pendant le show, Jason Guérette chantait, puis du sable devait lui tomber dessus. Au début, ça marchait une fois sur trois, donc ça faisait juste un moment de malaise, mais le réalisateur s’est tanné (rires)! Ça, je vais toujours m’en souvenir. Ce n’est jamais impossible. Ce qui est impossible, c’est que je me téléporte.
Mais de faire tomber du sable du plafond, oui, il y a une façon de le faire! J’ai fait un show mardi, alors que je revenais de voyage lundi. On avait de la projection, je jouais de la guit tout le long; il y avait beaucoup d’éléments! Ce n’était pas impossible : c’était juste une grosse charge de travail. Le plus gros apprentissage que j’ai fait à Star Ac, c’est qu’on peut se donner la peine de faire les choses. Je me souviens du numéro dans la piscine, aussi! Le show était bon, mais c’est parce qu’on s’est donné la peine.



Partage-moi ton plus beau souvenir de l’aventure.
Il y en a tellement; c’est une banque infinie! Je pense qu’un de mes plus beaux souvenirs, c’est la première fois qu’on a fait le Centre Bell à Montréal. J’entrais dans « Moves Like Jagger », et j’étais habillé en ish Mick Jagger, les bras bien écartés, puis je faisais « Montréal! », et les gens gueulaient. C’était vraiment poignant. Ça commençait le show, en plus. Je pense que c’était comme la quatrième toune du show. Ça, puis les moments après les shows, aussi, où on rencontrait les gens. Après ça, on partait, toute la gang ensemble, puis on allait dans un bar prendre une bière. Les échanges qu’on avait m’ont vraiment marqué.
Si c’était à refaire, y a-t-il des choses que tu ferais différemment ?
J’essaierais de me rendre plus loin (rires)! Sinon, j’aurais peut-être plus d’enthousiasme. Je te dis ça, mais en même temps, je suis encore vraiment quelqu’un qui a besoin de son petit temps pour réagir. Je ne suis pas quelqu’un qui va crier que c’est malade en voyant sa pochette d’album, comme le ferait Mélissa Bédard. Moi, pendant la tournée de Star Ac, je pouvais répondre juste « cool » quand on me présentait quelque chose, et les gens pensaient que j’étais déçu, mais non (rires). J’aurais peut-être essayé de travailler ça un peu plus. Mais encore aujourd’hui, je suis plus du genre à analyser ce qui arrive avant de réagir.
Si tu devais choisir une chanson que tu as interprétée pendant ton parcours, que ce soit une performance en solo, en duo ou en groupe, laquelle choisirais-tu, et pourquoi ?
Il faudrait que je me souvienne des titres; je ne suis tellement pas bon avec ça! Le numéro d’ouverture de la tournée, « Toi + moi », je trouvais ça vraiment hot, avec les lampes de poche et les lumières. On faisait ce qu’on faisait à la télé. Il y avait quelque chose de vraiment le fun! Je pense que c’était super marquant. Le moment Whitney Houston, aussi, à la fin. Avec Dumas, c’était cool, aussi! Et le medley, où on faisait le tour de la salle au complet sur « Elle me dit », « Sexy And I Know It » quand on déchirait nos chemises… En fait, c’était que c’étaient tellement tous des numéros forts! On avait beaucoup d’outils. Tu sais, c’était la cinquième fois qu’ils faisaient Star Académie et on était la dernière édition à tous partir en tournée, aussi… Mais tous les numéros étaient travaillés. Il n’y avait pas un petit numéro.
Dirais-tu que ton rapport à la musique a changé depuis ton passage à l’émission ?
Énormément! Mon rapport à la musique est différent, et je dirais qu’il continue d’évoluer tous les jours. Comme je disais au début, la business, c’est tellement gros. Avec l’arrivée du streaming, avec le fait qu’avant je faisais des covers et que maintenant je fais des compos… Il y a plein de trucs qui, pour moi, ont énormément changé pour le mieux et pour le pire. Ce n’est pas juste positif. Il y a beaucoup d’affaires qui sont rough dans ce milieu-là, de par leur complexité.
Y a-t-il des éléments des autres éditions que tu aurais aimé avoir lors de ton édition ?
Non (rires)! La seule affaire qu’on pourrait peut-être améliorer, c’est le fait que, tu sais, j’écoute les émissions en ce moment, puis Greg [Gregory Charles], même s’il savait ce qu’il faisait dans le temps de notre année, le sait encore plus maintenant. Il a pris l’expérience de tout ça; il a traversé tout ça. Ça, ça aurait pu être un plus! Mais en même temps, moi, je n’ai pas longtemps vécu l’Académie comme je suis parti le premier. J’ai eu la chance de côtoyer quand même beaucoup d’artistes et de jaser et d’échanger avec eux, donc je ne pense pas que j’aurais changé grand-chose de tout ça. C’était une année de rêve pour Star Ac!
Si tu pouvais choisir un ex-académicien ou une ex-académicienne pour une collaboration, qui choisirais-tu, et pourquoi ?
On dirait que ça serait trop facile, qui je choisirais… En plus, je suis mêlé à cause de La Voix (rires)! Avec ma gang, j’ai quand même eu la chance de faire de quoi avec Mel Bédard, avec Chaos. Andrée-Anne Leclerc [Andee] est aussi un coup de cœur pour moi depuis que je l’ai rencontrée. Ça me ferait vraiment plaisir si nos chemins venaient à se croiser par rapport à la musique! Sinon, des autres années… J’ai déjà chanté avec Wilfred [Le Bouthillier]; on a déjà fait quelques trucs. Dans les années plus récentes, je dirais Audrey-Louise [Beauséjour]. Je l’ai trouvée vraiment bonne! Ça pourrait être vraiment cool!


Tu étais parmi les 20 finalistes en 2009, puis tu as été le premier éliminé en 2012, mais cela ne t’empêche évidemment pas de faire carrière. Quels conseils donnerais-tu à ceux et celles qui ont été éliminés tôt dans les éditions les plus récentes ?
C’est juste de ne pas considérer ça comme une finalité. On est éliminés au début, et ça fait mal, mais après ça, le monde ne s’en souvient plus de ça. Je me suis déjà fait dire : « Toi, tu avais gagné, hein ? » Notre position de sortie, elle est importante pour l’émission, mais après ça, ce n’est plus important. Ce n’est pas le fait que tu es sorti en premier de l’émission qui va faire que tu es plus booké ou moins booké. Ça va dépendre de tes projets, de ta fougue, de ton implication dans tes projets…
J’ai eu un gros rôle dans la tournée, mais c’est parce que j’ai pris ma place. J’ai eu le syndrome « Je suis parti le premier », mais j’ai aussi beaucoup eu le guts de dire que je pouvais faire les affaires que je voulais faire. Il ne faut pas nous diminuer parce qu’on est sortis avant. On a tous la même valeur. Moi, je suis un proactif des concours, mais je trouve tellement que la musique, ce n’est pas un concours. La vraie affaire, c’est que la musique, ça devrait être du partage.
Tu as récemment fait paraître ton deuxième album, Panorama, il y a quelques mois, puis tu as présenté un premier spectacle acoustique. Peut-on s’attendre à d’autres dates bientôt ?
On a une belle trâlée de dates qui s’en vient. C’est prévu; on n’est pas en train de le prévoir! On veut juste planifier la bonne façon de les sortir avant de les annoncer.
Travailles-tu également sur une tournée full-band en parallèle ?
Pour l’instant, on est vraiment dans la tournée acoustique. On a monté le show de manière acoustique parce qu’il y a d’autres projets qui s’en viennent avec ça. L’objectif serait assurément de faire le full-band aussi, mais ça dépend aussi des salles disponibles. Aujourd’hui, pour jouer sur une scène, il faut y être invité, pour être invité, ça prend un prix qui a du sens, il faut que les gens soient au rendez-vous… J’ai envie de monter un show dynamique avec des covers et des compos, mais pour l’instant on se concentre sur la tournée acoustique!
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Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Isabelle Gerard | Photographe
Pixzabelle; c’est Isabelle, bébé des années 70, née en Belgique. Très tôt, la musique a pris une grande place dans sa vie. Elle a toujours adoré aller voir des concerts, son premier concert était les NKOTB… depuis ses goûts ont bien changé, vous la retrouverez le plus souvent aux concerts de metal/rock. Isabelle a rejoint l’équipe de BP Arts Média en octobre 2022.

Patricia Duval | Photographe
Passionnée par la musique et les arts depuis son jeune âge, elle a découvert il y a quelques années la passion pour la photographie. Elle carbure aux défis, adore les festivals et capter l’émotion. Elle a une piqure pour le country, si vous voyiez une petite noire dans un pit de spectacle ou en train de courir partout pour s’assurer d’avoir une belle photo, c’est bien elle.