
Depuis son passage à Star Académie il y a maintenant plus de dix ans, Simon Morin est considéré comme une véritable bête de scène dans le milieu culturel québécois. Près de trois ans après la parution de son premier album, Ébène, il nous présente son nouvel album, son vaste paysage aux multiples facettes, Panorama. Nous avons discuté avec lui de ce nouveau projet afin d’en apprendre davantage.
D’abord, comment nous présenterais-tu ce deuxième album ?
C’est mon deuxième album en carrière personnelle. J’ai travaillé fort pour essayer de ne pas me perdre à travers Chaos, parce que ça a été un projet spécial, mais mes deux albums, c’est vraiment Ébène et Panorama. Je dirais que c’est un album qui est lumineux, positif, qui amène de l’espoir. C’est vraiment un album que j’ai travaillé de A à Z, pas que le premier je ne l’avais pas fait comme ça, mais avec l’équipe, j’étais plus à l’aise. J’ai aussi trouvé un réalisateur qui a une écoute particulière [Étienne Chagnon], qui a fait en sorte que chacune des chansons a sa place sur cet album-là.
Je ne le fais pas en le comparant à Ébène. Tu sais, on a passé une pandémie à se remettre en question, à se poser beaucoup de questions, à ne pas tout le temps voir le bout du tunnel et à ne pas comprendre ce qui s’en venait, donc j’ai voulu essayer d’aller remettre un peu d’espoir dans tout ça. Puis, c’est sûr que le fait de savoir que j’allais être papa dans le même moment où j’étais en train de commencer la création a aussi influencé un peu le positivisme à travers cet album-là. Je le vois comme un album beaucoup plus positif que le premier, mais résolument vraiment plus rafraichissant.
Tu as habitué ton public à des chansons rock, énergiques. Sur ton premier album, même les chansons plus douces sont puissantes. Est-ce encore le cas ?
Je dirais qu’il en reste, du rock. Il en reste parce que j’ai voulu le garder et parce que j’ai l’impression que les gens m’ont associé à ça, mais je ne suis pas que rock. Je suis aussi plein d’autres choses. En gros, ce que je veux faire avec des chansons depuis que j’ai commencé à chanter, c’est de créer des moments; des moments d’émotion, des moments de réflexion. Créer des moments qui pourront faire un switch dans la tête des gens quand ils écoutent les chansons. Je ne veux pas que ça soit des tounes vides avec des textes qui ne veulent rien dire. Ça a sa place dans certains endroits, mais pour moi, faire de la musique qui n’a pas d’influence sur rien, ça ne donne rien. Dans ma tête, j’ai vraiment travaillé fort sur les textes pour qu’ils restent aussi puissants et aussi profonds que sur le premier album.
Dans le premier album, c’est sûr que l’obscurité fittait beaucoup avec le rock dans la tête du monde et dans ma tête aussi. On dirait que de, l’obscurité et du rock, ça fait un. J’ai voulu, avec le deuxième album, faire quelque chose de plus clair, donc c’est sûr que le côté pop ressort un peu plus. Mais il y a des grosses guitares. En fait, il y a plus de guitares sur Panorama que sur Ébène, mais il sonne un peu plus pop quand même. C’est étrange, mais ça reste que j’ai vraiment voulu être plus lumineux dans cet album-là. J’ai voulu donner de l’espoir. J’ai vraiment voulu que, même dans les tounes les plus obscures de cet album-là, je pense à une toune qui s’appelle « Un jour », qui est plus downeuse un peu, il y ait une petite pointe d’espoir, une petite lumière au bout du tunnel. Je pense que oui on garde du rock, mais pas que ça, comme je ne suis pas que ça.

D’où t’es venue l’idée du titre Panorama ?
Tu sais, Ébène, la façon dont je l’avais travaillé, j’avais vraiment fait un recensement de toutes les chansons et j’avais sorti plein de synonymes pour voir comment l’appeler. C’était un album qui était plus obscure; les textes fittaient avec Ébène. Avec Panorama, j’ai un peu fait la même chose, mais en créant les chansons, c’est-à-dire que plus j’avançais dans le processus créatif, plus on tassait des chansons et on en écrivait des nouvelles. On travaillait pour voir à quoi tout ressemblait. Un panorama, c’est un « vaste paysage que l’on peut contempler de tous côtés ». C’est écrit en arrière de la pochette, comme on avait fait avec Ébène. Cet album-là, c’est un vaste paysage de ce qui s’est passé dans ma vie, de ce qui se passe dans ma vie.
Moi, j’essaie d’être le plus authentique possible quand j’écris et quand je choisis des chansons. Je pense que certaines personnes peuvent comprendre certaines choses, de façons différentes les unes des autres. Ça reste que j’essayais de trouver des synonymes de tout ça, puis je suis sorti avec un mot, qui était « panorama ». J’en ai parlé au réalisateur, j’en ai parlé avec des collègues avec qui j’écris des chansons aussi, puis tout le monde était unanime sur le fait que c’était ça le titre de cet album-là. C’est comme ça que j’ai choisi le titre. C’est vraiment une recherche sur quelque chose qui va être assez attirant pour quelqu’un, mais aussi, je veux que ça ait autant de cohérence que les textes que je mets dans les chansons, que quand quelqu’un écoute l’album au complet, il dise « ah, ben oui, c’est un panorama! ».
Ébène, ton premier album, est paru il y a près de trois ans maintenant. Tu as aussi joué dans Chaos, en plus d’interpréter la majorité des chansons de la série. Comment décrirais-tu le cheminement que tu as parcouru entre les deux albums ?
Personnellement, j’ai fait un énorme cheminement. J’ai beaucoup fait attention à moi. J’ai pris plus de temps pour me connaître, aussi. Quand j’ai fait Ébène, je ne suis pas gêné de le dire du tout, j’ai eu une période vraiment obscure à la fin de l’enregistrement de cet album-là. J’étais probablement dans une phase pré-dépressive. Donc, j’ai vraiment pris soin de moi. J’ai été chercher de l’aide pour me sortir de cette dépression-là. Puis, j’ai rencontré ma copine, Audrey. Il y a justement une chanson sur l’album qui décrit cette période-là, « Quand les murs tomberont ». Ça a été pour moi un travail parce que je voulais être certain de pouvoir être à la hauteur d’être avec quelqu’un.
Après ça, tout a découlé avec Chaos. Ça a été pour moi un peu une révélation. C’était super le fun de jouer. C’était super inspirant de voir qu’il y avait de si gros projets qui existaient. Je ne me suis pas pressé à vouloir écrire des chansons tout de suite, sans savoir qu’on avait un projet. Ça me prend un but pour faire quelque chose. Je suis fait comme ça dans la vie. Donc quand j’ai appris avec MP3 Disques qu’on allait de l’avant pour un deuxième album, j’ai sorti les crayons et j’ai commencé à écrire des textes et j’ai contacté des gens autour pour co-écrire. Ont sorti de ça plusieurs maquettes, plusieurs choses qui m’ont mené à cet album-là. Je pense que mon cheminement personnel a beaucoup influencé mon cheminement artistique au bout de la ligne.


Le premier extrait de l’album, « À zéro », traite de résilience, de la force qu’on peut avoir pour se relever malgré les embûches de la vie. En quoi est-ce un sujet important pour toi ?
Ma grand-mère était une femme avec extrêmement beaucoup de résilience. Elle s’est battue maintes et maintes fois dans sa vie pour simplement survivre. Elle a dû élever ses frères et sœurs. Elle a dû élever ma mère. Elle nous a quasiment élevés nous autres aussi, au sens où elle a beaucoup été là pour nous. Elle a été extrêmement résiliente et, pour moi, la résilience, ça a beaucoup, beaucoup de valeur. Je pense que, dans le contexte actuel, c’est important d’en avoir. On se le fait répéter souvent que la résilience c’est important, mais c’est vrai que c’est important si on veut se sortir des embûches qu’on a, et là, on en a eu une collective qui est énorme, donc la résilience est super importante, autant pour les gens qui ont besoin d’avoir une tape dans le dos que pour les gens qui soutiennent tout le temps tout le monde.
On l’a vraiment écrite dans ce contexte-là, Éric Charland et moi. C’est un auteur-compositeur complètement fou; il a de super beaux projets à lui aussi. Je me souviens, il est venu ici, on s’est assis et on a jasé un avant-midi, puis, l’après-midi, on a écrit la toune. Et elle est pratiquement as is au sens où elle était bonne comme ça. Quand je l’ai présentée à Étienne à la réalisation, il m’a dit qu’elle marchait, puis il a fait un arrangement là-dessus! On a changé le refrain. « La lueur du jour après le chaos ». Je trouvais ça très drôle de dire « chaos ». C’est un mot que j’ai rajouté à la fin, au moment où on faisait les vocaux. Je trouvais ça bizarre à dire comme je sortais d’une série qui s’appelle Chaos, mais on a décidé que c’était le mot qui allait là (rires)! C’est drôle parce que, quand Mario Pelchat l’a entendue, il pensait qu’on avait utilisé ce mot-là à cause de la série, mais ça a juste rapport avec la résilience! Après le chaos, ça peut juste aller en s’améliorant.
Tu lanceras ton album aux Foufounes électriques, à Montréal, le 11 octobre prochain. À quoi peut-on s’attendre de cette soirée ?
C’est vraiment un objectif de fêter la sortie de l’album. On fait la sortie ce vendredi sur toutes les plateformes et partout en magasins. Mais le 11 octobre, on va vraiment fêter ça. Je vais avoir tous mes musiciens avec moi sur la scène. Mon bassiste va se faire remplacer par le réalisateur de l’album. Je veux faire ça un peu à l’image de Panorama, un peu plus lumineux. Je vais tourner un vidéo aussi, ce soir-là. Je veux que les gens participent et je veux que les gens soient into it avec nous autres. L’espoir que j’ai, c’est d’avoir le plus de monde que j’aime et qui aime ce que je fais autour de moi pour qu’on fête l’album. Je ne vais pas faire toutes les tounes de l’album.
C’est vraiment un lancement comme à l’époque. Ce n’est pas un spectacle-lancement complet; c’est vraiment une performance concentrée sur les tounes de l’album. Je trouve qu’on est rendus dans trop de sortes de lancement et, moi, j’aime quand les gens arrivent et qu’ils vivent un lancement et que, toute l’énergie que j’avais, je vous l’ai condensée et vous l’ai garrochée dans la face. L’objectif, c’est de faire vivre l’album, et non « le complet Simon Morin ». Et ça donne des images qu’on ne reverra plus après puisque, après le lancement, je vais faire le show avec des covers mixés à tout ça, des chansons de mon premier album, de Chaos, de mes auditions à l’aveugle, des performances de Star Académie. C’est le fun d’aller piger dans tout ce que j’ai fait dans le passé pour faire vivre des moments au public, pour faire en sorte que le show va être une soirée dont ils vont se souvenir. Mais vraiment, le lancement, je veux le concentrer sur le nouvel album.

Avec Ébène, tu n’as malheureusement pas pu faire beaucoup de spectacles à cause de la pandémie. Est-ce qu’une tournée en salle est dans les plans pour Panorama ?
Avec la fin de la covid, c’est un peu plus complexe d’essayer d’entrer partout. Je travaille extrêmement fort, mais c’est tough. Je ne peux rien promettre, mais je suis en train d’essayer de mettre des dates pour faire en sorte qu’on commence une certaine tournée avec ça. L’objectif, ça serait que, l’été prochain, on ait des festivals et qu’ensuite, on entre en salles de spectacle à l’automne prochain. Donc, s’il y en a qui voit cette entrevue, vous pouvez contacter l’agence BAM. Je suis super intéressé de jouer partout au Québec. Faire de la route, ça ne me fait pas peur! Je suis un gars qui est à l’heure et qui trippe sur faire vivre des beaux moments au public pour qu’ils sortent du show et qu’ils aient envie de retourner voir un show dans cette salle-là.
Finalement, mis à part l’album, as-tu d’autres projets d’ici la fin de l’année ?
D’ici la fin de l’année, je sors l’album, je prends soin de mon fils qui vient de naître, puis je travaille sur le spectacle de Panorama qui est en montage dans ma tête et sur certains documents que je suis en train de faire, tout en allant le présenter parce que j’ai quelques opportunités pour aller présenter certains trucs. On n’arrête jamais. J’essaie de faire une affaire à la fois, mais on est souvent basculés par la vie et par tout ce qui se passe, mais je me concentre sur ça et je prends soin de mon fils. Et je me souhaite beaucoup de spectacles pour 2023, pour cette tournée-là!
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Crédit photo principale: Page Facebook de Simon

Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!