
Le visionnement de presse de la série Haute démolition a eu lieu à la Cinémathèque québécoise, le 7 mars dernier, à l’aube de sa diffusion les jeudis soir à 21h à compter du 16 mars. Plusieurs acteurs de la série étaient présents et nous avons eu la chance de nous entretenir avec quelques-uns d’entre eux, dont Étienne Galloy, Léane Labrèche-Dor, Guillaume Gauthier, Erich Preach, Noémie Leduc-Vaudry et Bruno Marcil.
Étienne Galloy
Comment as-tu trouvé de jouer avec des acteurs avec lesquels tu n’avais jamais collaboré ?
On se voyait lors des évènements médiatiques, mais on ne se connaissait pas beaucoup. Cependant, Léane Labrèche-Dor me donnait la réplique, lors des auditions, puisqu’elle avait déjà le rôle principal et c’est à ce moment-là que la chimie s’est développée.
Est-ce que de jouer dans cette série t’a donné l’envie d’aller dans le domaine de l’humour ?
Non, puisque je suis allé, au Bordel (le comédie club), « roder » des blagues qu’on avait écrites avec Éric K. Boulianne, l’auteur du film Viking et du Farador, pour la série parce que j’avais retravaillé les « stand up ». J’ai réalisé que ce n’est pas ma passion d’être sur la scène seul et de faire rire les gens. […] Je me dis que peut-être plus tard, si Éric écrit mes « stand up », que c’est moi qui monte sur scène et que c’est un contexte spécial avec une offre, je le ferais. Par contre, je ne ferai pas ce que les humoristes font tous les jours, c’est-à-dire d’être tous les jours au Bordel ou au Terminal, ce n’est pas un mode de vie qui m’intéresse.
Qu’as-tu en commun avec ton personnage ?
Le charisme (rires). Non, pour de vrai, les deux, nous avons ce côté un peu naïf. Ce qui est drôle, c’est que Raph est un gars qui veut réussir et je crois que plus jeune j’étais comme ça. Je comprends d’où il vient parce que c’était difficile pour moi aussi au secondaire.
Je trouve ça intéressant pour les gens, dans la série, parce qu’on peut comprendre d’où provient sa motivation de vouloir avoir du succès à tout prix et de plaire. C’est pratiquement motivé par la vengeance. Je ne dirais pas que c’est là qu’on se ressemble parce que je n’ai pas un esprit de vengeance, mais je comprends d’où ça peut provenir parce que j’ai eu des blessures quand j’étais plus jeune, à l’école, et ces évènements-là m’habitent encore dans ce que je fais, dans ce que j’écris et dans ce que je joue. Donc, c’est un gars, malgré tout ce qui fait de bien et de mauvais, qui est sensible, et c’est là que je me connecte avec lui.
As-tu de nouveaux projets ?
J’en ai plusieurs, mais ils commencent à paraître. J’ai fait la saison 4 de Plan B qui est en ligne sur TOU.TV, je suis dans Les bracelets rouges et Lou et Sophie depuis deux ans et j’ai un autre projet qui va sortir bientôt et il s’intitule Sapins, le premier long métrage de Stéphane Moukarzel où j’ai le premier rôle.
J’interprète Rémi et c’est un gars qui éprouve de grandes difficultés financières et il décide d’aller vendre des sapins de Noël, dans le Bronx à New York, pour gagner beaucoup d’argent rapidement. Le personnage ne parle pas un mot en anglais et il dort dans une fourgonnette sur le bord de la rue alors qu’il vient de La Tuque où il est habitué à son petit confort et sa PS5. Alors, c’est une comédie super intelligente sur l’ouverture aux autres cultures et le dépaysement. […] C’est un film super touchant qui verra le jour en décembre prochain.


Léane Labrèche-Dor
À quoi peut-on s’attendre des personnages de la série ?
Tout est beau et tout se passe plutôt bien dans les deux premiers épisodes, mais tout se détériore dans les prochains épisodes. En effet, tous les liens entre les personnages seront affectés et quelques amitiés seront explosives et à double face, mais ce n’est pas tous les personnages qui vont réagir de la même façon. À un moment ou un autre, ils ont tort et on a tous envie de les aider dans les moments plus difficiles.
L’écriture à Jean-Philippe Baril Guérard est belle puisqu’elle est en multifacettes. Donc, c’est vraiment intéressant de voir comment les personnages vont réagir.
Est-ce que de jouer dans cette série t’a donné l’envie d’aller dans le domaine de l’humour ?
Non, ce n’est pas parce que je n’aime pas ça, mais bien parce que je n’ai pas le courage. Je trouve les humoristes très courageux d’aller seuls sur scène devant environ 350 personnes et plus afin de les faire rire. Pour ma part, faire rire les gens est la chose la plus difficile au monde et ça demande énormément de courage.
Comme le démontre la série, c’est difficile d’être sous le feu des projecteurs notamment pour les critiques négatives, comment réussis-tu à vivre au quotidien avec ça ?
C’est difficile de s’y confronter au quotidien. […] Dans notre domaine, les gens auront un point de vue sur ce que tu fais et vont penser que c’est toi, c’est ce qui te définit.
La ligne est mince entre comment prendre une critique sur ce que j’ai fait et lorsque les gens nous attaquent personnellement, un phénomène de plus en plus fou avec les réseaux sociaux. Alors, c’est quand même difficile d’avoir une certaine distance et d’être capable de garder la tête froide. À mon avis, ça vient avec le temps et l’expérience, mais aussi avec des gens plus âgés qui te rappellent à l’ordre et qui te disent que tout ce que tu feras ne fera jamais l’unanimité et que c’est correct. On fait ce qu’on peut et c’est tout ce que tu peux faire. C’est un travail de longue haleine et je n’ai pas totalement réussi à être imperméable du mieux que je peux.
Cependant, je garde l’œil et l’oreille ouvert pour les critiques constructives puisqu’il y a des gens ayant des choses importantes à te dire et qui peuvent t’aider à avancer et à apprendre.


Guillaume Gauthier
Pourrais-tu nous parler de ton personnage ?
Sam est un humoriste qui, suite à sa sortie de l’école de l’humour, connaît la gloire rapidement. C’est quelqu’un dont la carrière est plutôt facile et qui prend certaines choses acquises, notamment, ses amis, les filles et l’argent et tout cela mène à son déclin. Comme tout le monde dans cette fabuleuse série, Sam connaîtra le succès et la descente aux enfers.
Est-ce que de jouer dans cette série t’a donné l’envie d’aller dans le domaine de l’humour ?
Étienne et moi sommes allés tester nos « stand up » au Bordel et c’était quelque chose. En effet, c’était ma première fois et j’avais un petit manque de confiance, mais, en général, ça a tout de même bien été puisque les gens riaient et on a pris nos personnages et on montait sur scène en jouant notre rôle. Or, ça nous a rendu confortables.
Par contre, il y a eu une blague qui n’a pas du tout fonctionné et ceci m’a fait réaliser que ça prenait de l’expérience pour rebondir d’une expérience comme celle-ci, chose que je n’ai pas encore. C’est facile lorsqu’on tourne des scènes humoristiques puisqu’il y a des figurants payés afin de rire et lorsqu’on se trompe, on peut se reprendre, mais lorsqu’on se retrouve sur des scènes comme le Bordel, c’est l’instinct de scène qui entre en jeu. Donc, j’aimerais bien, mais il me faudrait beaucoup de pratique.
Comme le démontre la série, c’est difficile d’être sous le feu des projecteurs notamment pour les critiques négatives, comment réussis-tu à vivre au quotidien avec ça ?
Nous tournons avant que la série soit diffusée, donc, le travail est fait. Mon raisonnement est plutôt de me demander si je suis fier du travail que j’ai accompli. Ensuite, je n’ai plus le contrôle sur quoi que ce soit. On peut comparer ceci à une audition. Lorsqu’on fait une belle audition par exemple, le choix peut s’arrêter sur une autre personne puisque j’ai les yeux bleus.
Donc, si les gens n’aiment pas notre énergie et n’aiment pas ce que l’on fait, si toi tu as aimé ça, c’est ça qui compte et qui me protège des mauvais commentaires.
As-tu une scène que tu as trouvée plus difficile ?
Oui, puisque Sam a des gestes déplacés envers les filles, donc, il y a certaines scènes qui étaient difficiles à jouer étant donné que les gens doivent croire en mon personnage afin que le tout paraisse réel.
Nous avions une coordonnatrice de scènes d’intimité qui était présente pour moi et les filles et on s’assurait que tout était correct et que tout le monde soit à l’aise. En ce qui concerne les scènes, c’est très difficile de les jouer puisque je ne fais pas ça dans ma vie personnelle, alors, c’est délicat et c’est aussi un sujet d’actualité. Somme tout, il est nécessaire de le montrer à l’écran afin qu’on puisse critiquer Sam par la suite.
As-tu de nouveaux projets ?
J’ai tourné la saison 4, cet été, de la série jeunesse Makinium qui est à Radio-Canada qui sera disponible bientôt. Autrement, je suis en audition.


Erich Preach
Comme le démontre la série, c’est difficile d’être sous le feu des projecteurs notamment pour les critiques négatives, comment réussis-tu à vivre au quotidien avec ça ?
Ce n’est pas que ceci ne m’affecte plus, mais question critique, je suis rodé puisque j’ai une chaîne YouTube qui a 1,9 M d’abonnés et 4 M de personnes qui nous regardent au quotidien. […] Il y a beaucoup de critiques dans les commentaires et ce ne sont pas toujours des commentaires positifs et ça peut être des absurdités sur ma coupe de cheveux, de mon poids et de ma copine qui n’est même pas sur les réseaux sociaux. […] La critique reste une opinion et parfois, les gens ont raison et parfois, ils ont tort. Ceci nous permet d’évoluer et je vois ça d’une manière positive.
Comment as-tu commencé ta carrière d’humour ?
Lorsque j’étais en attente pour être humoriste, j’étais, également, en attente pour faire mon cours d’infirmerie, mais ça ne s’est pas passé comme je voulais. […] En effet, une opportunité d’être portier au Bordel s’est présentée et j’ai décidé d’aller dans cette direction afin d’avoir accès à l’humour pour éventuellement en faire.
Mon succès a été relativement rapide comparativement à ce que j’avais prévu considérant que je voulais être infirmier.
Pourquoi as-tu accepté de faire partie de la série ?
J’aime faire du « acting » et jouer. Le propos, le personnage et l’histoire me semblaient intéressants puisque ce n’était pas une histoire que nous avions déjà vue. […] Il y a beaucoup de choses qu’on voit dans la série qui ressemble grandement à l’univers de l’humour, tant positif que négatif.
As-tu déjà vécu certains mauvais côtés ou bons côtés que nous pouvons voir dans la série ?
Tout ce qui est dans la série, j’ai déjà vu ça de près ou de loin. Étant portier, j’ai vu plusieurs événements arrivés. Entre autres, le personnage dans la série qui n’est plus capable de faire de l’humour puisqu’il est fatigué et anxieux, j’ai déjà vu ça par le passé.
C’est très bien joué et ça m’a ému de le voir dans la série puisque j’ai été témoin d’évènements comme celui-là et c’est réel.


Noémie Leduc-Vaudry
Comment as-tu trouvé de jouer avec des acteurs avec lesquels tu n’avais jamais collaboré ?
C’était super le fun, c’est une super belle équipe. Christian Laurence, le réalisateur, est super gentil et chaleureux et rapidement, nous sommes tous devenus amis. J’ai eu plusieurs scènes avec Léane, alors, je me suis beaucoup rapprochée d’elle, mais c’était un beau tournage et l’ambiance était bonne.
As-tu de nouveaux projets ?
Je fais du doublage et de la voix, mais j’ai obtenu le premier rôle dans une série qui sort la semaine prochaine, qui s’appelle L’air d’aller avec Catherine St-Laurent, Antoine Olivier Pilon et Joakim Robillard. Nous avons tous la fibrose kystique et on apprend que l’un des personnages principaux va décéder d’ici la fin de l’été s’il n’a pas une greffe. C’est une série super drôle et dramatique à la fois.
Comme le démontre la série, c’est difficile d’être sous le feu des projecteurs notamment pour les critiques négatives, comment réussis-tu à vivre au quotidien avec ça ?
Le milieu artistique est toujours difficile puisqu’il y a des hauts et des bas et encore plus en humour et il peut être difficile de percer. De mon côté, ça fait 15 ans que je suis comédienne et j’ai décroché mon premier rôle principal cette année. Alors, il ne faut pas lâcher et persévérer pour y parvenir.
À mon avis, ce n’est jamais noir ou blanc, il y a beaucoup de nuances. Je trouve que la série le démontre parfaitement et chaque personnage a une part de beau et une part de laid. Jean-Philippe Baril Guérard a une belle plume et va chercher toutes les nuances de tous les personnages, et c’est super intéressant.
Par notre travail, c’est vraiment nous qui sommes affichés et c’est difficile de se détacher. Aussi, c’est beaucoup de rejet également, mais ça développe la résilience.


Bruno Marcil
Comme le démontre la série, c’est difficile d’être sous le feu des projecteurs notamment pour les critiques négatives, comment réussis-tu à vivre au quotidien avec ça ?
Déjà, la critique, il ne faut pas trop s’en soucier et il est important de se faire confiance. C’est la durée, dans ce métier, et d’accumuler de l’expérience, de toutes les expériences possibles.
À quoi peut-on s’attendre de votre personnage dans les prochains épisodes ?
Mon personnage devient le producteur de Raph et disons qu’on appelle celui-ci le requin puisqu’il veut faire de la piasse et qu’il presse son humoriste afin qu’il y ait du jus qui sort.


Ne manquez pas la série Haute démolition sur la chaîne de Séries Plus à compter du 16 mars à 21h.
Distribution








Équipe de production





