Frederic Lebeuf 
Lors de la 33e édition du Gala SOCAN qui a eu lieu le 7 mai à la TOHU, Roxane Bruneau, Jay Scøtt et Banx & Ranx ont raflé son lot de distinctions. Voici des entrevues réalisées avec différents lauréats ainsi que certains interprètes qui ont rendu hommage aux piliers de la musique.
Chansons populaires francophones
Roxane Bruneau (avec À ma manière & Si jamais on me cherche) & Mathieu Brisset (Auteurs-compositeurs)
Je suis vraiment contente. C’est un honneur de recevoir ces prix de la SOCAN. Je suis heureuse. De recevoir deux prix pour mes chansons, on dirait que ça n’a pas de bon sens. Je suis reconnaissante. J’essaie de m’imprégner la soirée et je m’amuse vraiment.
Tu viens de lancer une nouvelle chanson Le blanc des yeux, voudrais-tu nous en parler.
La réaction est bonne. Toutefois, ce qui est le plus important, ce sont les messages des gens qui se reconnaissent dans la chanson. Je suis vraiment contente du résultat.
Avec le temps, est-ce que tu te sens plus légère à écrire des chansons ?
Il y a une pression qui s’installe. On dirait que je me dis qu’il faut tout le temps que je fasse mieux, mais il ne faut pas que je stresse trop avec ça.
Jay Scøtt (avec Copilote – en duo avec FouKi) & Révélation
Copilote est un succès intergalactique parce que ça fait trois années en ligne qu’on parle de cette chanson. Ça va prendre la prochaine chanson à venir rivaliser avec cette toune. Je ne sais pas encore lequel c’est, mais j’ai l’impression que ça s’en vient.
Ta carrière solo prend vraiment son erre d’aller…
À chaque fois que je sors une toune, les gens sont là. Il y a de l’engouement. Je sens que je peux essayer des affaires, et que le monde me suit dans mes délires. Je vais continuer à explorer davantage mon côté créatif.
J’ai même l’impression qu’il y avait des stations de radio qui tournaient de tes chansons qui n’étaient pas des extraits radio.
Ouais. Ç’a déjà été un problème surtout l’année passée. Il y a eu des stations de radios qui jouaient toutes mes tounes de l’album (Ses plus grands succès). Les gens ne le savent pas, mais il y a un côté très stratégique dans tous les trucs musicaux.
Tu as lancé récemment un nouveau projet (Clay Scott) en duo avec Mike Clay (Clay and Friends) …
Cela a été une collaboration incroyable avec mon ami Mike. La première fois qu’on s’est rencontré, je n’avais pas encore sorti Copilote. Je suis allé chez lui, on a fait une chanson ensemble. On l’a mis sur internet et il y avait un bon engouement. C’est la chanson Westmount, elle se retrouve sur notre album. On a tellement connecté créativement qu’on a décidé de refaire des chansons ensemble. On a décidé de faire l’album Clay Scott, et la réception est incroyable. Je ne m’attendais pas à autant de positif par rapport à la sortie de l’album.
Vous serez en spectacle le 25 mai prochain au Théâtre Outremont…
C’est un podcast musical. On voulait que les gens soient assis, on voulait pouvoir avoir des discussions avec les gens et on voulait qu’ils soient réceptifs.
Est-ce que ça va finir tout le monde debout ?
Il y a de bonnes chances que ça se puisse !
Cœur de pirate (avec T’es belle)
C’est un peu random parce que ça fait longtemps qu’elle est sortie (un album est même sorti depuis, soit Impossible à aimer), mais je suis vraiment contente. C’est le fun de voir que cette chanson se fasse reconnaître et qu’elle puisse continuer à vivre.
Qu’est-ce qui s’en vient pour toi ?
Il me reste des concerts à faire. Quand ma tournée sera finie, ça sera relax et je continue de m’occuper de Bravo.
Classique de la SOCAN
Pour être couronnée, une chanson doit être parue il y a plus de 20 ans et elle doit avoir été jouée plus de 25 000 fois dans les stations de radio québécoises.
Noir Silence (avec On jase de toi)
Jean-François Dubé : Il était temps (Rires) ! C’est un super gros honneur. On est vraiment content d’être honoré ce soir. Quand la chanson On jase de toi est sortie, il y a eu beaucoup de critiques négatives et il y avait beaucoup de gens qui la rabaissait. La distinction de ce soir prouve qu’en fin de compte, c’est le public qui choisit. Ce sont les gens qui décident si une chanson les touche ou pas. Pour nous autres, c’est un grand honneur et on vit un grand moment.
D’autant plus qu’On jase de toi n’a jamais cessé de tourner, malgré les années …
En ce moment, elle tourne vraiment beaucoup. Il y a une espèce de retour et d’effervescence, on ne s’en plaindra pas. Je trouve ça le fun…
Récemment, vous avez même publié une version remasterisée d’On jase de toi…
On a retrouvé les tracks originales de l’album éponyme sur des bobines. On les a enregistrées et mixées.
Qu’est-ce qui s’en vient pour vous dans la prochaine année ?
On est en tournée cet été. On fête notre 30e anniversaire. Donc, on prépare un nouvel album. Je suis en train d’écrire une biographie sur le groupe. C’est une grosse année pour nous autres !
Les Respectables (avec Amalgame)
Sébastien Plante : Je suis très content d’avoir participé à la création et à l’interprétation de cette chanson. C’est un honneur de voir qu’une chanson reste aussi longtemps et est entrée apparemment dans la vie de bien du monde pendant toutes ces années-là. C’est un bel honneur, ça fait une belle fleur. En tant qu’auteur-compositeur-interprète, ça donne un petit élan pour la continuité. Je suis présentement dans l’écriture de nouvelles chansons en duo (Seb & Jess) avec ma fiancée et nouvelle partenaire musical Jessyka. Ça met le vent dans les voiles aussi.
Comment ta fiancée perçoit-elle Amalgame ?
Jessyka Lapierre : C’est drôle parce que c’est un point central de notre couple parce que j’avais un studio qui s’appelait Studio Amalgame. Je faisais plusieurs choses qui ne fittaient pas nécessairement ensemble. À un moment donné, je cherchais un nom. En attendant la toune des Respectables, j’ai eu un éclair de génie: c’était le nom de studio parfait. Quand j’ai rencontré Sébastien, c’était, justement, par l’entremise du Studio Amalgame. C’était un petit phénomène cocasse qu’on a vécu ensemble.
Daniel Boucher (avec La désise)
Je suis honoré. La seule chose qu’on (les auteurs) peut faire, c’est de lever le bras quand l’idée passe. Les classiques selon les critères mentionnés précédemment, ce sont les radios qui les font. Merci aux radios, évidemment. On espère que les radios sont conscientes qu’on peut faire des classiques avec de nouvelles tounes aussi. Voilà !
D’autant plus que la chanson La désise a un texte unique avec sa gang de malades…
Ça prenait quand même un peu d’audace à l’époque. Au début, elle n’était pas supposée jouer à la radio. Ç’a été compliqué avant qu’elle soit acceptée par les radios. À un moment donné, le monde l’a adopté. Je m’en fait encore parler.
La désise est la deuxième pièce que j’ai connue de toi (après Silicone que le vidéoclip avait tourné à MusiquePlus) …
La désise, c’était le quatrième extrait de Dix mille matins. Le premier extrait avait été Aidez-moi. Et ensuite Ça, Silicone et La désise. C’est La désise qui a été le vrai premier succès. Ensuite, on a sorti Boules à mites. On s’est rendu compte que non seulement les radios faisaient jouer des tounes qu’ils avaient refusées, mais qu’elles embarquaient d’autres chansons de l’album sans nous en parler. C’était le monde à l’envers !
Corneille (avec Parce qu’on vient de loin)
Je suis très honoré. Daniel Bélanger, Les Cowboys Fringants … Je suis en grande compagnie. Je le prends avec beaucoup d’humilité.
Autres distinctions annuelles
Sara Dufour (Prix Musique Country)
Mon premier gala à vie, c’était le Gala Country au Casino de Montréal en 2017. C’était mon premier tapis rouge, j’ai reçu mon premier prix dans le cadre d’un gala, et c’est la SOCAN qui me l’avait donné. En 2017, c’était pour une chanson. Et le trophée que je reçois ce soir, c’est pour récompenser l’artiste global. Ce que ça m’envoie comme message, c’est que je suis sur la bonne trail. Je suis contente parce que j’aimerais faire ce métier longtemps. C’est comme une tape dans le dos pour me dire que ça va bien.
Tu as remporté le trophée Prix Musique Country, mais te considères-tu comme une chanteuse country ou folk ?
Il y a peut-être un fond de musique country dans mes compos – selon les chansons. Je suis quelqu’un qui aime explorer aussi, et non seulement me cadrer dans un style. Je ratisse plus large avec des nuances.
Récemment, Ciao Bye a frayé son chemin jusqu’au top 10 francophone des radios québécoises…
Le coup de pouce que j’ai dans les radios, c’est merveilleux. À chaque fois, je n’en reviens pas. J’ai l’impression que mon album a fait une long shot. Ç’a été long avant que les radios embarquent, mais j’ai l’impression qu’elles m’appuient en ce moment. Ça fait tellement la différence au niveau du spectacle et de tout le reste. C’est comme si la pandémie m’a sauvé, je fais partie de ceux-là.
Ça doit te mettre de la pression pour ton prochain album …
Il est attendu, mais il est presque prêt. J’ai vraiment hâte de le présenter à l’automne prochain.
À quoi ressemblera-t-il ?
Je te dirais que ça va être quelque chose de plus mature.
Patrick Watson (Prix Musique Virale avec Je te laisserai des mots)
C’est quand même un prix intéressant. Je trouve ça intéressant que ce soit une chanson en français. On se fait souvent dire qu’on ne peut pas aller à l’international avec une chanson en français, mais c’est la preuve que ce dicton n’est pas vraiment vrai. Il y a beaucoup plus de place sur internet qu’auparavant, ce qui rend le contenu plus accessible. Ce ne sont pas seulement les francophones qui ont écouté ma chanson, mais des anglophones et des espagnols.
En plus, tu avais composé ta pièce sans aucune prétention …
Le viral fonctionne quand on n’a aucune prétention, il faut y aller avec notre cœur. Au moment où tu essaies d’être viral, ça ne marche pas. Le monde est assez intelligent pour se rendre compte quand un artiste, par exemple, essaie d’être viral.
Rêve (Révélation)
Je suis très fière. Montréal est ma raison d’être. Toutes mes chansons/enregistrements sont inspirées d’histoires vécues dans la ville. Gagner un si beau prix dans ma ville natale, c’est tellement un honneur.
Pour avoir vu ton spectacle au Studio TD en mars dernier, tu as une belle énergie sur une scène …
C’est une énergie très plaisante, euphorique, gentille, accueillante et qui englobe tout. On danse complètement, on pleure un petit peu. On vit une variété d’émotions.
Interprètes des hommages
Mara Tremblay & Catherine Durand (Plume Latraverse)
Mara : Je suis très fébrile parce que je connais Plume depuis que j’ai 3 ans. C’est un ami de la famille, c’est un ami à mon père. Sa femme, c’était la meilleure amie de ma mère. Alors, ça vient chercher beaucoup d’émotions personnelles plus que musicales.
Catherine : Pour moi, c’est plus un honneur. Je vais rencontrer Plume personnellement pour la première fois ce soir. J’avais fait sa première partie en 1999 au Festival d’été de Québec, mais je n’avais pas la connaissance du personnage. C’est un bel honneur qu’on me donne en me permettant de chanter ce grand homme.
Quelle est votre chanson préférée du répertoire de Plume Latraverse ?
Mara : Je vais la chanter ce soir, c’est Faux dur (et trouble-fête).
Catherine : Moi aussi, j’aime beaucoup la chanson que je vais chanter. Élégie est une chanson plus émouvante de Plume. On touche à quelque chose que j’aime bien. On connaît Plume pour ses chansons de party, mais il a un côté très humain et profondément touchant dans Plume. C’est un côté que l’on connaît moins.
Jeanick Fournier (Jean-Pierre Ferland)
C’est excitant. J’ai hâte d’aller me changer, me placer, me mettre les oreillettes dans les oreilles, et attendre ce moment extraordinaire.
Tu vas interpréter la chanson empreinte culturelle Un peu plus haut, un peu plus loin …
C’est une grande chanson. C’est vraiment extraordinaire. C’est une pièce que j’ai beaucoup chantée dans des funérailles et dans certaines célébrations. D’arriver là et de l’interpréter, c’est un autre beau cadeau que la vie m’apporte.
Est-ce qu’il y aura, un jour, un album de Jean-Pierre Ferland dans ton catalogue musical ?
On ne sait pas …
Quelle est la mission de la SOCAN?
Si vous êtes moins familier avec la mission de la SOCAN, on a pensé à vous. On a posé cette question à diverses personnalités artistiques : Que représente la SOCAN pour vous ?
«C’est de garder une structure pour les auteurs-compositeurs, surtout pour ceux qui écrivent des chansons. D’avoir une telle structure qui s’occupe de nous, c’est bon» – Béatrice Martin (Cœur de pirate).
«La SOCAN, c’est ceux qui vont se battre pour les droits d’auteur des artistes. C’est un combat qui n’arrête jamais. On fait tous le même combat, soit de faire avancer notre culture une chanson à la fois. La SOCAN, c’est notre allié là-dedans. Les artistes, on est souvent trop occupés à faire nos choses. Alors, leur support est le bienvenu.» – Jean-François Dubé (Noir Silence).
«La SOCAN, c’est une magnifique société qui protège et qui aide à gérer tous les droits des auteurs-compositeurs. À la base, les gens qui créent (dont les auteurs-compositeurs) ne le font pas nécessairement pour l’argent. Donc, ce ne sont pas les gens qui vont le plus s’occuper de cet aspect vital.» – Sébastien Plante (Les Respectables).
«C’est ceux qui vont à la guerre pour nous, les auteurs-compositeurs. C’est eux qui essaient de faire en sorte que les auteurs-compositeurs soient compensés pour le travail qu’ils font. Heureusement qu’ils sont là, j’ai envie de dire !» – Corneille.
«Du support. Je suis une artiste qui est beaucoup dans la création et impulsive, je ne vais pas checker ce qui m’est dû. En même temps, c’est ce dont j’ai besoin pour vivre. Heureusement que la SOCAN est là pour encadrer mes revenus.» – Mara Tremblay.
«La SOCAN, c’est beaucoup de lobbying auprès du gouvernement et de ses instances gouvernementales pour aider à ce que les droits d’auteurs soient reconnus à leur juste valeur. Évidemment, ça nous aide à gagner notre vie avec nos chansons.» – Catherine Durand.
«C’est tout nouveau pour moi cette année. Il y a tellement de belles chansons qui ont été écrites pour l’album qu’on vous présente le 19 mai prochain. Ce soir, c’est l’occasion de voir beaucoup de beau monde que j’ai eu l’opportunité de rencontrer pendant l’écriture des chansons. J’adore rencontrer de nouvelles personnes.» – Jeanick Fournier.
Autres lauréats – Gala
Autres lauréats / Tapis rouge
Autres personnalités artistiques – Partie I
Autres personnalités artistiques – Partie II
Photos de lifestyle
Frédéric Lebeuf | Journaliste
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.
Patricia Duval | Photographe
Passionnée par la musique et les arts depuis son jeune âge, elle a découvert il y a quelques années la passion pour la photographie. Elle carbure aux défis, adore les festivals et capter l’émotion. Elle a une piqure pour le country, si vous voyiez une petite noire dans un pit de spectacle ou en train de courir partout pour s’assurer d’avoir une belle photo, c’est bien elle.
Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.
À propos de l'auteur
