
Après un été d’incertitude, c’est enfin vendredi soir qu’on se retrouvait au cœur du parc Jean-Drapeau afin de lancer les festivités d’Osheaga 2021.
Passeport sanitaire, espaces réservés, distanciation et masques : c’est à une version toute particulière du populaire festival qu’avaient droit les festivaliers en ce premier jour d’octobre. Ils ont troqué robes, chapeaux de pêche et sandales pour des manteaux, tuques et espadrilles.
Divisé en une douzaine de « quais », le site a accueilli au total près de 8000 personnes pour sa soirée d’ouverture. Chaque festivalier avait un quai – attribué à son billet – d’où regarder les spectacles. Bien préparés, les membres du personnel guidaient les invités selon leurs besoins : performances, divertissement, alimentation.
Sur le coup de 19 h 50, c’est le groupe montréalais The Franklin Electric qui a fait son apparition sur scène afin de dégourdir la foule, suivi de DVSN.


Le mercure descendait peut-être, mais cela n’a pas empêché les festivaliers de s’exclamer dès les premières notes de Passive Agressive. Charlotte Cardin est entrée sur scène débordante d’énergie, le sourire aux lèvres. « What’s up, Osheaga ! » Déjà, la foule semblait avoir oublié que l’automne s’installe tranquillement au Québec. Il faut dire que les éclatants jeux de lumières orangés créaient une ambiance festive et estivale. C’était à s’y méprendre !
« Merci, on est tellement contents de vous retrouver ce soir. Ça fait beaucoup trop longtemps, on capote d’être ici avec vous », a-t-elle lancé. Celle que l’on a découverte lors de la première édition de La Voix, en 2013, a offert une performance sans faute. Enchaînant ses succès, l’auteure-compositrice-interprète nous a fait voyager dans le temps, interprétant son incroyable reprise de Fous n’importe où, qu’elle a dédié à « l’homme de sa vie », celui derrière ce grand titre : Daniel Bélanger.


Plus tôt cette année, Charlotte Cardin confiait en entrevue que Phoenix, son premier album, était une œuvre dans laquelle elle présentait du vrai, du réel, du vécu. Les sujets de la croissance, des deuils et des sacrifices sont par ailleurs abordés à travers ses paroles. C’est d’ailleurs exactement ce à quoi nous avons eu droit. Accompagnée d’une chorale, la jeune femme a avoué avoir eu envie de passer un moment plus ‘’intime’’ avec les spectateurs, en chantant la chanson la plus personnelle qu’elle n’a jamais écrite : Sun Down, composée pour un ami qui passait un moment très difficile et pour qui elle s’inquiétait. Justesse, douceur, précision, cette performance fût très touchante.
« Je suis encore sous le choc, c’est exceptionnel de vous retrouver, ce soir. Vous m’avez fucking manqué ! », a poursuivi la chanteuse, ce à quoi la foule a répondu par applaudissements et cris.
Notre coup de cœur de la soirée ? Sans aucun doute le moment où elle a interprété Anyone who loves me. « C’est une chanson qui m’a pris 5 ans à écrire, je n’arrivais pas à trouver les bons mots », a-t-elle expliqué en parlant de son désir de composer un titre où elle pourrait aborder les enjeux liés à la place réservée aux femmes dans la société. « Beaucoup d’entre vous peuvent relate, en ce moment. Peu importe d’où on vient, on vit des choses difficiles. » Les voix se sont unies au Parc Jean-Drapeau, des couples s’enlaçaient, des amies se tenaient la main et tout juste devant nous, une maman cajolaient ses trois filles et dansaient avec elles. C’était doux, c’était simple, c’était joyeux.
La soirée avançait et l’énergie était toujours aussi vibrante. Les transitions étaient bien dosées et les jeux de lumières et les images diffusées (une première pour elle) étaient harmonieux. La jeune chanteuse a beaucoup de prestance et présente une aisance fort agréable sur scène, si bien qu’on aurait envie d’aller chanter avec elle.
C’est finalement au son de Meaningless et derrière des effets pyrotechniques que Cardin a quitté la scène. Tranquillement, les festivaliers ont pris le chemin de la maison, la tête remplie de souvenirs.
Les Retrouvailles Osheaga se poursuivent dimanche soir au parc Jean-Drapeau alors que ce sont July Talk, Geoffroy et Half Moon Run qui performeront sur scène.
Photos (The Franklin Electric)
Photos de DVSN
Photos de Charlotte Cardin
Photos de festivaliers
Liste de chansons (non-officielle)
- Passive Agressive
- Sad Girl
- Oceans
- XOXO
- Romeo
- Je quitte
- Dirty Dirty
- Sex to me
- Good Girl
- Sun Down
- Anyone who loves me
- Phoenix
- Main Girl
- Fous n’importe où
- Meaningless
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