
Prêt à toute éventualité, c’est sous un chaud soleil de mai que le Festival Santa Teresa a finalement lancé sa première soirée de festivités en présentiel, mercredi soir.
Masques, hygiène des mains, distanciation, indications au sol… toutes les mesures ont été soigneusement réfléchies afin de permettre la tenue d’un tel évènement. Couvre-feu oblige, c’est peu après 18 h que Patrick Kearney, directeur général du festival, a donné le feu vert au lancement de la soirée.
Les rayons du soleil brillaient de mille feux à travers les vitraux de l’église lorsque Dylan Phillips, membre du populaire groupe montréalais Half Moon Run, est monté sur scène.

« Je suis vraiment très ému d’être ici ce soir, ça fait tellement de bien », a-t-il confié. L’émotion était aussi palpable dans sa voix qu’au cœur de la paroisse Sainte-Thérèse-d’Avila, où 250 chanceux étaient réunis. Dans le cadre de « Les Sacrés Shows », le multi-instrumentaliste a présenté quelques pièces de son premier EP, Undercurrents. Plutôt connu derrière la batterie de sa formation, c’est cette fois seul, au piano et en premier plan, que Phillips a partagé ce projet solo sur lequel il a travaillé tout au long de la dernière année ! Bien qu’il s’est dit nerveux, le musicien a offert une prestation toute en contrôle et sans faute, pour le plus grand bonheur des festivaliers.
Certains d’entre eux ont d’ailleurs profité de l’entracte pour jouir des derniers rayons du soleil, avant de réintégrer le charmant édifice.
Jon Matte et ses acolytes sont entrés sur scène avec une énergie contagieuse et heureusement, il n’existe pas de remède à la fièvre de la musique ! « Hey, ça va ? » a-t-il lancé au public, grattant les premières notes de Never Look Back, titre éponyme de leur dernier EP, sorti au cours des derniers mois.
En février 2020, The Franklin Electric lançait le second EP d’une série de deux, In Your Heart. L’été d’avant, la veille de leur performance à Osheaga, en 2019, pratiquement autant de gens étaient réunis dans l’intimité de l’Astral, dans le Quartier des Spectacles, afin de souligner le lancement du EP In Your Head. Si cela vous semble particulièrement lointain, le chanteur le ressentait autant.

« C’était dur de prédire si ce show aurait lieu… c’est vraiment spécial, c’est notre premier show en un an », a-t-il partagé, visiblement émotif. Dans un français un peu cassé, mais charmant, Matte a tenté de mettre des mots sur l’expérience que son groupe et lui vivaient : « C’est comme avoir l’impression que c’est un souvenir, savoir que tu as déjà fait ça, mais en même temps c’est tellement loin que tu ne sais pas trop si c’est vraiment un souvenir finalement ».
Le groupe a enchaîné de nouvelles pièces, y entremêlant leurs premières œuvres et même une reprise. Alternant entre la guitare et le piano, entre la scène et l’avant-scène ainsi qu’entre un micro régulier et un plus acoustique, Jon Matte s’est gâté. « Ça, ce n’est pas prévu, mais il n’y a pas grand-chose de prévu ces temps-ci. J’ai travaillé très fort à accepter ça », a-t-il dit en riant. C’est trois fois plutôt qu’une qu’il a modifié la liste de chansons prévues, performant Made It Up In Your Head, In Your Heart et If I Knew.
Malgré l’absence d’évènements culturels durant plus de douze mois, les spectateurs vivaient aisément toute la magie d’un concert, chantant et applaudissant au rythme de la musique.
C’est d’ailleurs avant de débuter la mouvementée Unsatisfied que Jon s’est exclamé : « Je ne sais pas quelles sont les règles, mais… pouvez-vous vous lever ? Oui ? Levez-vous ! », invitant la foule a dansé, sans s’éloigner de leur place respective.

Quelques autres pièces ont suivi, entre des remerciements à l’industrie de la musique et des festivals et aux artistes qui ont patiemment attendu le retour des concerts et qui sont plus que jamais prêts à revenir. « Le contact humain, les interactions, le sentiment d’appartenance… c’est ça, l’art de la musique », a confié Jon, un brin sérieux.
La magie de cet art a fait son œuvre et c’est suite aux dernières notes de la populaire This Is How I’ll Let You Down que le groupe a salué la foule. « Merci, soyez prudents et n’ayez pas peur », a glissé d’un regard empathique le chanteur.
Tranquillement, les festivaliers se sont déplacés vers la sortie, le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux.
Santa Teresa se poursuit jusqu’à dimanche soir, avec une programmation exclusive en salle. Pour plus d’informations : https://www.santateresafest.ca/

- Never Look Back
- Greatest Of All
- Just Ain’t Mine
- Spindle
- Made It Up In Your Head
- Ghost
- Anything For Love
- Unsatisfied
- After All
- In Your Heart
- If You Could Read My Mind (reprise)
- If I Knew
- This Is How I’ll Let You Down
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