
Voilà, enfin, la chanteuse Junes a dévoilé hier le premier extrait, intitulé Encre, d’un EP à paraître cet automne. Voici une entrevue avec l’auteure-compositrice-interprète pour parler de ses projets automnales.
Présente-moi ta pièce Encre.
Encre, c’est une chanson qui parle de déception et de résilience amoureuse. Je l’ai enregistrée en pandémie, profitant du confinement et du temps libre que j’avais ! J’ai enchaîné de nombreuses sessions d’enregistrement nocturnes, je commençais à bosser à minuit et j’arrêtais quand je m’endormais debout ! C’est une composition très chère pour moi puisque j’ai bâti son univers musical en m’inspirant de plusieurs groupes que j’adore, comme Radiohead et The Acid, celui-ci est peu connu, mais vraiment nice ! J’aime le contraste dans leurs chansons, les sections super produites qui mènent soudainement à des moments plus minimalistes. Pour moi, le contraste dans la musique, c’est super important, et c’est ce que j’ai essayé d’offrir avec Encre.
Présente-moi un extrait d’un couplet de ton premier single. Définis-le-moi au niveau de sa signification.
J’aime beaucoup le passage : « Peins-moi sans toi, redonne-moi mes couleurs vives. Baigne-moi de lumière, échange ma noirceur contre un peu de chaleur ». J’ai beaucoup travaillé sur ces phrases pour garder un aspect poétique au texte, mais pour communiquer un message clair qui est pour moi super important.
Quand ça ne va plus dans une relation, qu’elle soit amoureuse, amicale ou encore professionnelle, il faut être capable, malgré la peine ou encore la déception, d’accepter la fin, même si ce n’est pas ce qu’on souhaite. Ici, demander à l’autre de se peindre sans moi, en d’autres mots de partir, ça veut du même coup dire de me redonner vie, parce que ça ne va plus. C’est de dire « ok, tu peux t’en aller, je vais être correcte ».
Comme mon père m’a toujours dit, on a tous une île. On peut bâtir des ponts entre les îles, bâtir des relations, mais lorsque ça ne va plus, il faut savoir retourner sur son île, se recentrer sur soi. C’est d’ailleurs ce que signifie mon tatouage sur mon avant-bras.

Pourquoi avoir sorti Encre comme premier extrait de ton EP ? Quelle était sa plus-value comparativement aux autres chansons ?
Je pense qu’Encre est un titre assez frappant et surprenant, le clip aussi d’ailleurs ! Pour moi, c’est une super première chanson, qui va savoir attirer l’attention des gens. Elle me représente assez bien aussi, je pense que c’est une pièce originale qui sort un peu du cadre de la pop commerciale actuellement, et c’est pas mal ce que le reste de mon projet offre !
Présente-moi le concept de son vidéoclip.
Le vidéoclip, on l’a tourné avec une toute petite équipe formée du réalisateur Émile Roy, de son co-réal Vladimir Chindea et de la chorégraphe Ariane Levasseur. Ça a été un tournage assez intense, parce qu’on l’a fait durant la nuit en plein couvre-feu. Évidemment, on avait des autorisations de tournage, mais c’était assez spécial de se promener dans la ville complètement vide ! C’est d’ailleurs ce qu’on souhaitait représenter dans le clip, l’espèce d’ambiance très étrange et lourde d’un couvre-feu. On voulait tourner un clip un peu psychédélique, inspiré des années 90, divertissant et beau à regarder. Je pense qu’on a bien réussi !
Comme c’était ta première expérience d’autoproduction, comment ça s’est passé pour toi ? Pourquoi avoir décidé de tout produire par toi-même ?
Musicalement parlant, Encre est la première chanson que j’ai réalisée du début à la fin ! Ça a été un gros défi pour moi, n’ayant pas trop de bases en réalisation et en production, mais ça m’a tellement permis d’apprendre ! C’est la raison pour laquelle j’avais le souhait de le faire par moi-même. C’est super cool de travailler avec une équipe et de créer avec d’autres artistes, ça donne des démarches de création ou des idées auxquelles on n’aurait jamais pensé ! Pour ce projet, on dirait que j’avais envie d’essayer quelque chose de plus organique, quelque chose qui me représente à 100 %. Il n’y a pas mieux que soi-même pour ça ! Je me suis donc lancée dans le projet pour ce EP et je suis assez contente du résultat !
Qu’est-ce que cette expérience t’a permis d’apprendre ?
Avec cette chanson et avec le EP, j’ai tellement appris de notions de réalisation, et j’en ai encore beaucoup à apprendre ! Je suis tombée amoureuse avec la production et la réalisation, ça m’a donné envie de continuer dans cette lancée et d’éventuellement réaliser pour d’autres, qui sait !

Sur ton deuxième extrait, prévu en septembre, tu chantes en duo avec Max D Tremblay. Comment l’as-tu rencontré ? À quoi s’attendre comme collaboration ?
Max, c’est une connaissance de la famille depuis assez longtemps, mais je ne le connaissais pas beaucoup. Quand je suis sortie de l’école et j’ai décidé de me lancer dans la composition, j’avais plein de questions au sujet de l’industrie, des trucs qui ne s’apprennent pas à l’école justement ! J’ai donc contacté quelques personnes de l’industrie pour m’informer et j’ai pensé à Max. On est allé prendre un café et ça a tout de suite cliqué !
C’est un an après que j’ai écrit Paupières, qui était à la base une chanson solo pour mon EP. À ce moment-là, j’étais fascinée par la pièce I love you de Billie Eilish et je trouvais qu’ajouter une voix masculine à certains moments dans une chanson, ça ajoute vraiment une profondeur intéressante. J’ai contacté Max et il a tout de suite été intéressé par le projet. Il est tellement talentueux, ça n’a même pas feelé comme du travail, on a juste eu ben du fun !
Présente-moi ton EP, intitulé oK, à venir en octobre prochain.
C’est un EP de cinq titres que j’ai écrit dans les deux dernières années et que j’ai enregistré dans mon appartement. J’ai fait appel à trois amis musiciens super talentueux pour certains instruments : Alexis Gagnon à la batterie, Zachary Boileau à la guitare et au pedal steel et Henri Bouchard à la basse. Eux aussi se sont enregistrés de la maison, c’est vraiment un EP de distanciation sociale ! J’ai hâte de vous le faire découvrir, je pense que c’est un EP assez varié au niveau des styles et des influences. Il me résume assez bien !
Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
Avec ces sorties à venir, je vise à gagner un peu de notoriété, au niveau du public et surtout de l’industrie. Après la sortie de mon EP, je compte m’inscrire à plusieurs concours, comme les Francouvertes, qui offrent une superbe visibilité auprès des maisons de disques et du public. C’est pas mal mon objectif 2022 !

Pourquoi avoir choisi le nom de Junes ?
Premièrement, j’ai toujours voulu travailler sous un nom d’artiste. Je trouve que c’est super stimulant au niveau créatif. C’est de totalement laisser la place à une autre partie de soi, une partie plus libre, plus imaginative, son alter ego créatif. Je cherchais un nom pas trop loin de mon prénom Jeanne, avec des sonorités semblables, et j’en suis venue à Junes.
Junes, ça vient du mois de juin, évidemment ! Je ne sais pas pour toi, mais j’ai toujours remarqué qu’au mois de juin, il y a des changements dans la vie de presque tous mes proches. De nouveaux défis, des ruptures, de nouveaux projets, etc. C’est toujours le début d’un nouveau cycle, qui apporte toujours de la nouveauté et de la fraîcheur ! En prenant ce nom-là, j’apporte avec moi ce début de nouveau cycle, de fraîcheur et de momentum dans ma carrière !
Présente-moi le parcours de ta vie artistique. Quand as-tu réalisé que la musique était destinée pour toi ?
J’ai commencé la musique assez jeune, autour de 7 ans. Mes parents m’avaient inscrite à une chorale à l’école et ils ont remarqué assez vite que ça m’aidait beaucoup pour la gestion de mon anxiété. Quand la session de chorale s’est terminée, ils m’ont inscrite à des cours de chant classique et je chante depuis ! Autour de 14-15 ans, quand je commençais à avoir envie de chanter autre chose que du Handel ou du Mozart, j’ai trouvé un coach de chant plus adapté à mes besoins, JP Loignon.
Lorsque je l’ai rencontré, là j’ai eu la piqûre pour vrai. Après quelques années avec lui, je lui ai confié penser vouloir faire ça de ma vie. Il m’a alors épaulée dans le processus des auditions du Cégep de Saint-Laurent en chant jazz et j’ai été acceptée. J’y ai fait ma technique et j’ai parti mon projet solo lorsque j’en suis sortie. Je vois encore régulièrement JP, qui m’a d’ailleurs beaucoup aidée dans le processus de création et de réalisation de mon EP. Je l’appelle amicalement mon « coach de toute ! ». C’est aussi un grand ami. C’est une des personnes les plus importantes pour moi !
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