
Après avoir sillonné les salles de spectacles du Québec pour présenter en rodage son spectacle Un garçon pas comme les autres, titre inspiré de l’œuvre de Plamondon Ziggy Stardust et à qui Jean-Sébastien Girard s’identifie, il était anxieux de lancer sa première médiatique le 15 mars à l’Olympia. Ce « beau vertige », l’auteur le dit lui-même, nous a fait plonger avec lui dans son univers hilarant et terriblement touchant.
Éloge de la différence
Un garçon pas comme les autres, c’est l’histoire d’un garçon singulier qui voulait voir son image sur tous les écrans. Un weirdo en permanente, superstar de salon auprès de sa mère, qui voulait devenir une star du show-business et qui, finalement, se faisait « pitcher » des sandwichs au baloney. C’est l’histoire de son univers pas trop ouaté, dans les ruelles de Rosemont où il a grandi, en essayant à la fois de se faire remarquer et de ne pas trop se faire niaiser.








Un public déjà conquis et à conquérir
À 47 ans, Jean-Sébastien Girard fait le saut en solo, après un parcours atypique qui l’a rendu célèbre à La soirée est encore jeune ou encore à Bonsoir Bonsoir auprès de Jean-Philippe Wauthier. Le public montréalais de cette première médiatique était d’ailleurs composé de collègues et d’amis, et il ne s’est pas gêné de les égratigner amicalement en passant! Mais cette fois, il espère conquérir un public qui dépassera son socle radio-canadien. Et il était fin prêt à rencontrer officiellement son public.
Entre Mike Ward et Michel Louvain
Il se décrit lui-même comme un mélange entre les deux, « parce que j’aime ça quand ça brasse un p’tit peu, ça m’fait rire. Et parce que j’aime le monde et que toutes les femmes veulent m’épouser, j’attends d’être mort pour dévoiler mon plus grand secret ha ha ha. » Et il s’empresse d’ajouter : « Vous aurez compris que ce soir il n’y aura pas de jokes sur ma blonde trop conne parce qu’elle veut aller aux pommes », blague récurrente chez certains humoristes masculins. On comprend rapidement, même si on n’a pas suivi sa carrière, qu’il est un Garçon pas comme les autres… Pendant les 90 minutes qui vont suivre, il sera le narrateur des aléas de sa vie, en nous la présentant avec un humour intelligent, drôle et attachant.









Mise en scène efficace
Avec un diaporama à l’appui à la Looney Tunes, il nous présente l’absurdité de situations cocasses, comme sa permanente du début secondaire, qui allait peut-être faciliter sa baignade aux dires de sa mère, mais certainement pas sa virilité. C’est fait avec une autodérision à la fois hilarante et bouleversante. Car derrière ses propos, on comprend aisément l’intimidation vécue par ce p’tit gars de Rosemont, à l’époque où les téléromans qualifiaient encore les homosexuels de « tapettes ».
Vedettes et amour maternel
Il nous parle aussi de son amour pour le show-business, qui l’emmenait, tout jeune, à la « collecte annuelle de sang de Télé-Métropole » où il trépignait d’impatience devant ses vedettes de téléromans, ainsi que de « sa déception de n’y avoir jamais croisé Michel Louvain! » Une grande partie de son spectacle lui est inspirée de sa mère, présente d’ailleurs dans la salle. Et qui a approuvé ses traits d’humour, même lorsqu’il nous raconte « leur voyage en Angleterre où sa mère s’est vantée d’avoir fait un numéro 2 chez la reine à Buckingham Palace !! »









Long apprentissage
Jean-Sébastien Girard était plus que hésitant, au départ, lorsque Patrick Rozon, de Juste pour rire, lui a offert de produire son premier one-man show. Il a décidé de plonger en se disant « qu’il ne voulait pas, à presque 48 ans, se dire qu’un jour quelqu’un lui avait donné la chance de réaliser son rêve de ti-cul et qu’il ne l’avait pas saisi ! » Mission accomplie! Pour notre plus grand bonheur.
Les 15 et 16 mars 2023 à l’Olympia, puis le 27 mars à la Salle Albert-Rousseau de Québec. Pour toutes les dates de spectacles de sa tournée à travers le Québec, consultez le jeansebastiengirard.com.








