Le 27 septembre dernier, la Fondation SPACQ (Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec) a remis 18 bourses d’un montant de 10 000$ afin de souligner l’excellence du travail des auteurs, des compositeurs et des interprètes de la scène d’ici.
Lors de cet événement, on a posé quatre questions aux divers lauréats ainsi qu’aux invités spéciaux.
Q1 : Comment te sens-tu d’avoir remporté ce prix ?
Q2 : Quel a été le texte le plus difficile que tu as écrit depuis le début de ta carrière, mais que tu en es fier ?
Q3 : Quels sont tes projets à venir (ou une question plus spécifique sur un projet en particulier) ?
Q4 : Parlez-moi de la personne qui remportera le prix de votre catégorie ou de la personne nommée pour le prix que vous recevez ce soir ?
Lauréats 2022
Salebarbes | Prix Beau Dommage
** Réponse de Éloi Painchaud **
R1 : C’est le fun que notre travail d’auteur-compositeur soit reconnu parce que ç’a été un passage entre faire des chansons du répertoire traditionnel et nos propres compositions. On est cinq auteurs-compositeurs dans Salebarbes. C’était comme la prochaine étape naturelle, le nouveau terrain de jeu. C’est le fun de voir que ça répond bien et que les gens reconnaissent les différentes flèches qu’on a à notre arc.
R2 : Les chansons d’Okoumé. Quand j’ai écrit Dis-moi pas ça, j’avais 17 ans. Le groupe venait juste de commencer, on était juste un band de Cégep. J’essayais de chanter les chansons avec les top notes. Ce n’était pas clair à savoir qui allait devenir le chanteur d’Okoumé. Finalement, je me suis aperçu que c’était Jo (Jonathan Painchaud) qui devait chanter les notes hautes et ce fut une bonne décision.
R3 : À l’ADISQ, on est nommé comme album de réinterprétations et aussi comme chanson de l’année (avec Good Lord). Et justement, cette chanson a été écrite par nous autres. C’est le fun, tout fonctionne ! C’est une chanson importante pour le public. C’est une façon de dire aux gens qu’on reconnait ce que vous écoutez. On a juste du fun ces temps-ci, on récolte plusieurs beaux fruits de tout ce qu’on fait.
Isabelle Boulay | Prix Lucille-Dumont
R3 : Je vais rentrer la semaine prochaine en studio, pour enregistrer un disque. Je vais aussi faire des spectacles au public à partir du mois d’avril! Pendant tout le mois de mars, je vais être en France, et je finis cette mini tournée française au Grand Rex à Paris. J’ai fêté mes 50 ans à l’Olympia le 6 juillet, et là je retourne en France pour cette mini tournée !
R4 : Lucille Dumont est la plus grande interprète du Québec, selon moi. Je pense que c’est à partir de cette femme qu’on a reconnu qu’une interprète était aussi une créatrice. Les interprètes ont créé les chansons et ont créé un destin avec ça. Lucille Dumont, c’est une grande dame de la chanson québécoise, c’est une femme qui chantait avec une grande élégance, beaucoup de panaches, vous irez voir sur Google!
Ariane Roy | Prix André-Dédé-Fortin
R1 : C’est quand même très flatteur de recevoir ce prix. Je ne veux pas trop accorder d’importance aux prix et aux concours. Je ne fais pas ça pour ça à priori, mais quand on reçoit une reconnaissance comme celle-là ça fait du bien et c’est comme une tape dans le dos.
R2 : J’ai une chanson qui s’appelle Le paradis de l’amour. C’est une pièce très fast-forward. Il n’y a pas cinq sens à cette chanson. C’est brut comme écriture, mais je suis contente. La chanson me parle encore. Je la trouve plus intemporelle que certaines de mes chansons.
R3 : J’aime le rythme auquel ma carrière se développe. Je trouve que ça se passe bien. En même temps, je prends le temps de bien faire les choses. Je ne ressens pas l’urgence. J’ai pris le temps de faire mon album (medium plaisir) et mon EP (Avalanche) aussi. Je suis très chanceuse et très privilégiée de pouvoir faire ça.
J’ai beaucoup de spectacles qui s’en viennent. On a un spectacle au National à Montréal le 21 octobre et au Pantoum à Québec le 24 novembre. À travers ça, on s’en va en Europe à la mi-novembre pour quelques shows en France. Dans mes temps libres, j’ai recommencé à écrire. C’est tout un espace mental, le temps de se mettre à 100% là-dedans parce que les shows continuent et j’en fais beaucoup. J’ai très hâte de m’y mettre pour de vrai parce que je suis rendu là (à mon deuxième album). J’ai envie d’écrire autre chose.
Émile Bilodeau | Prix Clémence-Desrochers
R3 : Je sors un album le 11 novembre, qui s’appelle « Tout seul comme un grand », dont j’ai fait tous les instruments. À l’automne 2023, je sortirai un autre album, que j’ai fait en collaboration qui s’appelle « Au bord du désespoir ».
R4 : Clémence Desrochers, wow! Justement, il a une de ses chansons qui parle d’ouvrière, de bas de nylon, et elle finit la chanson en disant: « je ne suis pas un sujet à chansons »! Je trouve que c’est vraiment une belle manière d’écrire un beau texte pour le thème de la classe ouvrière! Il y a aussi un film de l’Office national du film (ONF) qui parle de toute cette classe d’ouvrière, et de voir que Clémence a écrit un texte là-dessus, ça m’a beaucoup touché. Je pense que c’est important que les artistes restent proches du peuple. Je pense que Clémence l’a très bien symbolisée tout au long de sa carrière!
Amélie Larocque | Prix Stéphane-Venne
R2 : Oh mon Dieu! En collaboration, je vais dire une chanson, parce que j’écris parfois les paroles et musiques pour certains artistes. Donc, je dirais que ce serait la chanson « Léo Gagné », des 2Frères. C’est cette chanson que je me suis faite le plus parlée dans ma vie. C’est vraiment un univers dans lequel je n’irais pas moi-même dans ma musique, mais j’y suis allée pour les gars!
Ça retrouve toutes les racines, ça parle de mon père et de ceux, à l’école, qui ne se voit pas nécessairement dans un cadre. Je te dirais donc que celle-ci, j’en suis particulièrement fière. J’ai reçu beaucoup de témoignages, beaucoup d’histoires autour de cette chanson-là qui m’ont beaucoup touchée. J’ai même reçu des photos de parents qui me disent que leur enfant s’appelle Léo, qu’il aime vraiment ça aller bûcher, et que depuis qu’il entend ta chanson, il se voit là-dedans, je trouve ça vraiment cute !
R3 : En ce moment, je travaille sur un EP, pour ce qui est de mes projets personnels. Je m’en vais en France en novembre, encore là, ça c’est pour Amay Laoni, un autre projet personnel! Aussi, il y a l’album de Simon Morin qui sortira prochainement, et j’ai collaboré dessus. Jai écrit plusieurs chansons et plusieurs autres collaborations s’en viennent!
Dominique Fils-Aimé | Prix Gilles-Vigneault
R1 : Je suis super touchée. C’est une confirmation que j’ai la meilleure équipe au monde et qu’on m’encourage de continuer de créer librement. C’est la preuve que l’industrie et le public sont capables de prendre des choses un peu différentes. C’est important de se rappeler à nous-mêmes et à n’importe qui que l’art est là. Il est accessible à tout le monde qu’on en fasse une carrière ou pas et on doit être libre dans ce contexte. Il n’y a rien de plus le fun que de créer librement.
R2 : Écrire des textes, ça n’a jamais été difficile pour moi. C’est encore plus difficile de chanter d’autres chansons, car on doit essayer de ne pas copier quelqu’un d’autre. Il n’y a rien de plus difficile que de travailler l’écriture de quelqu’un d’autre parce que notre écriture vient du cœur et c’est facile. Quand ça vient de quelqu’un d’autre, on veut être sûr de lui rendre justice et honneur ainsi que de rester soi-même dans le processus.
R3 : On travaille sur les arrangements pour mon spectacle avec l’Orchestre symphonique de Montréal au printemps (16 et 17 mai). On a très hâte. En même temps, on est en studio pour notre quatrième album. Celui-ci ressemblera à moi qui s’amuse beaucoup et à un retour à mes racines de tout ce que j’aime ainsi que tout ce qui me fait vibrer. Je me donne de plus en plus de liberté. Il n’aura pas de réinterprétations sur mon prochain opus. Cette fois-ci, on restera dans mon écriture. Je veux me présenter un peu plus et montrer mon côté vulnérable.
King Melrose | Prix Eddy-Marnay
Dramatik | Prix Karim-Ouellet
R1 : Je me sens vraiment bien, je me sens flatté. Je me sens reconnu pour ce que j’ai fait ; le cumul de mes actions et du temps que j’ai mis dans ma passion depuis que je suis très jeune (15-16 ans). Le fait que cette distinction porte le nom de Karim Ouellet, j’ai les larmes aux yeux parce que c’était un ami aussi. Il aurait validé, c’est certain.
R2 : La boîte noire parle de mon enfance et de mon passage en famille d’accueil. Ça parle de moi qui surmonte les obstacles. Je suis vraiment fier de ce qu’est devenue la chanson.
Hubert Lenoir | Prix Robert-Charlebois
** Réponse de Robert Charlebois **
R2 : Jeune, j’écrivais très facilement des chansons comme Demain l’hiver, Complainte de presque Amérique ou C’est pour ça. Dans les textes qui m’ont donné de la difficulté, je dirais ma toute dernière Et voilà que je fais après Te v’là dans mon show (Robert en CharleboisScope). J’ai toujours été un extrémiste, on passe d’un extrême joual à l’autre. Il en a qui dit, et que c’est un peu vrai qu’une chanson est un flash avant tout. Évidemment, ce flash n’arrive pas avec les paroles. Il faut vraiment se rentrer le crayon dans le ventre jusqu’au nombril. Il faut noircir la feuille. C’est très difficile pour moi. Il en a que c’est très facile pour eux. J’adore co-écrire avec Luc Plamondon ou d’autres poètes, c’est mon grand plaisir de la vie. Il y a des chansons qu’on ne peut faire que tout seul. Ce qui est humoristique ou caricatural-social, c’est toujours plus le fun à deux. Mais les vraies chansons personnelles et d’amour au premier degré, on ne peut pas les faire faire par d’autres.
R3 : On présente des supplémentaires de Robert en CharleboisScope à la Place des Arts du 1er au 3 décembre et au Grand Théâtre de Québec les 24 et 25 novembre. La semaine dernière, on était à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières. Je n’ai pas vu le show, mais paraît-il que c’était vraiment bon.
Danny Boudreau | Prix Paul-Daraîche
** Réponse de Paul Daraîche **
R2 : J’en ai plusieurs. C’est sûr que je vais te répondre À ma mère (Perce les nuages), mais j’en ai beaucoup d’autres aussi.
R3 : Je suis très heureux d’être finaliste à l’ADISQ, surtout pour cet album (Contre vents et marrées) avec ma chum Renée Martel qu’on a faite dans le plaisir, l’amour et l’amitié. Je suis heureux qu’on soit là, Renée doit être contente.
R4 : D’abord, Danny Boudreau est mon ami. C’est un grand auteur-compositeur et un interprète magnifique. Il écrit de belles choses. Il le mérite. Je suis très heureux de lui offrir ce prix ce soir.
Judi Richards | Prix Diane-Juster
Klô Pelgag | Prix Luc-Plamondon
Mario Pelchat | Prix Michel-Louvain
France D’Amour | Prix François Cousineau
Martha Wainwright | Prix Edith-Butler
Autres lauréats
Alexandre Belliard | Prix Sylvain-Lelièvre
René Lussier | Prix André-Gagnon
Julien Bilodeau | Prix Richard-Grégoire
Autres personnalités artistiques présentes
Krystel Mongeau
R3 : En ce moment, je travaille sur un album qui sortira probablement cet hiver. Notre but était que ça sorte cet automne, mais on y travaille beaucoup pour qu’il me représente bien. Donc, ce sera plus vers l’hiver 2023!
Guillaume Lafond
R3 : Oui, j’ai un album qui sort prochainement, le 14 octobre! Ça s’en vient dans deux-trois semaines. C’est mon premier album. Donc, c’est ça mon gros projet!