
La grande finale de la populaire série L’Échappée sera diffusée le 27 mars à 20h sur les ondes de TVA après sept saisons. Pour souligner l’événement, nous avons été conviés à un événement de presse afin de rencontrer des acteurs et actrices ayant tenu des rôles marquants dans la série au fil des saisons.
Sam-Éloi Girard et Jean-François Nadeau


Comment vous sentez-vous à l’approche de la diffusion du dernier épisode ?
S-É : Écoute, moi, c’est sûr que j’aime dire que Manu a été un personnage pour moi qui a été vraiment différent de ce que j’avais eu avant, donc ça a été une belle porte d’entrée pour découvrir un style de jeu, une façon de travailler qui était différente. C’est sûr que, de dire bye à ça, je trouve ça vraiment dommage parce que j’ai adoré, justement, travailler de cette façon-là et aller dans cette facette de jeu là. Dire bye à l’équipe, aussi, dire bye à des personnes comme ça avec qui on aime travailler, c’est sûr que c’est plate. On a créé une belle chimie, moi et J-F aussi, donc chaque fois qu’on avait des scènes ensemble, on apportait notre petit grain de sel dans tout ça. Il était là pour moi, aussi, pour me guider. On créait de belles affaires ensemble, donc c’est plate de dire bye à ça, mais on s’habitue comme on est dans ce métier-là. Il faut faire notre deuil et ne pas s’éterniser à penser au passé. On regarde vers l’avant; on passe au prochain projet qui s’en vient, mais c’est sûr que c’est toujours plate de dire bye à un beau rôle comme ça.
J-F : Ça fait longtemps qu’on sait que ça finit. On a eu la chance de savoir au début de la saison 7 que c’était la dernière. Donc, il n’y a pas de malaise et on ne perd pas pied. On a fait notre deuil même si, en fait, un deuil, ça se perpétue. On va toujours penser à L’Échappée, mais on était prêts à ce que ça se termine. Ça fait quand même un certain bout de temps qu’on a fini de tourner, à la mi-janvier, donc on est déjà un peu ailleurs. Dans ce métier-là, il faut se retourner vite. Donc on est en paix avec la fin de ça.
Que retenez-vous de L’Échappée ?
S-É : Justement, tout ce bagage de travail là! C’était aussi un premier projet où je n’avais pas toujours un coach de jeu avec moi, donc ça m’a permis de travailler d’une autre façon mes textes, d’arriver sur le plateau préparé d’une autre façon. C’est sûr que je garde ce côté-là! J’ai beaucoup travaillé sur mon côté naturel, aussi, pendant le projet. Ce sont des petits trucs comme ça, surtout au niveau du jeu. Je ressors vraiment avec une expérience de plus.
J-F : Moi, ce qui me reste plutôt, c’est que je suis comme fier d’avoir travaillé, donné de l’importance, à un milieu ou un pan de la société dont on entend peu parler. Ce sont des jeunes en difficulté, des familles en difficulté, des gens qui travaillent dans le milieu de l’éducation ou en éducation spécialisée. C’est un milieu qui est dur puis, souvent, les gens nous disent : « Ah, c’est dur, L’Échappée! », surtout en parlant des scènes du centre, mais c’est encore plus dur dans la réalité. Ce qu’on voit, c’est vraiment la pointe de l’iceberg. Moi, de rencontrer des gens qui sont passés par des centres jeunesses et qui me remercient d’avoir fait la lumière sur certaines choses, peut-être pas pour expliquer pourquoi ces jeunes-là sont poqués, mais pour encourager les gens à avoir une certaine compassion… On vit dans une société où les gens disent souvent que quand tu veux, tu peux alors que, des fois, les jeunes veulent, mais ils ne savent pas comment.
S-É : Ça complète bien ma réponse, aussi. D’honorer un peu le personnage de Manu qui, je pense, est venu rejoindre plusieurs jeunes et plusieurs parents qui ont vécu avec des enfants comme ça ou qui se sont vus, aussi, dans le personnage. C’est toujours nice de se faire complimenter sur son travail, en se faisant dire justement qu’ils ont ressenti des émotions qu’ils avaient déjà ressenties au préalable dans leur vie, mais cette fois en regardant l’émission.


Maintenant, parlez-moi de votre dynamique! Comment ça se passait ? Il y a eu une grosse progression par rapport à la relation entre les deux et un gros travail de Robin avec Manu.
S-É : Entre nous deux, je pense que ça se ressentait dans l’émission, mais aussi sur le plateau, plus on travaillait ensemble, plus on était à l’aise. J’ai eu la chance d’avoir plusieurs scènes avec lui. Donc, on a créé une petite chimie entre les deux personnages et aussi dans le personnel pour être capable de travailler. On s’est trouvé comme notre petite technique de travail qui fonctionnait bien.
J-F : Ça s’est fait naturellement. Moi, je suis assez à mon affaire. J’aime être très prêt. Je suis assez discret sur le plateau. Il y a des gens qui aiment beaucoup le social des plateaux, mais moi, c’est vraiment plus mon lieu de travail. J’ai reconnu en Sam l’instinct et l’importance qu’il met dans les enjeux d’une scène. C’est là où je pense qu’on a bondé. On voyait qu’on pouvait aller jusque là ensemble avec l’intensité, la vérité et les silences. Ce n’est pas avec tout le monde qu’on peut trouver ça. Et ce n’est pas parce que les autres ne sont pas bons; c’est la chimie qui est différente. On a été chanceux de connaître ça. Il y en a eu beaucoup de scènes où on pouvait vraiment se faire plaisir!
S-É : Exact! Je pense que, des fois, on a poussé la limite encore plus loin que la façon dont le texte était écrit. De base, on aurait pu s’en tenir à ça, mais on aimait ça se rendre encore plus loin, par défi personnel pour nous deux, mais au final pour la scène aussi.
Finalement, quelle serait votre scène marquante ou votre intrigue marquante impliquant votre personnage ?
S-É : Moi, je pense que c’est le moment où Manu retourne voir exactement l’endroit de l’accident. On voit que c’est un moment où Manu, veut, veut pas, malgré le cheminement qu’il a fait, ça sera toujours quelque chose qui va le suivre. On voit aussi tout le regret qu’il a dans tout ça et le poids que ça lui met sur les épaules pour avancer, mais en même temps, on se rend aussi compte que ça l’a bâti en tant que personne. C’est ça qui a fait de lui le Manu qu’il est aujourd’hui. Sans cette problématique-là, il ne serait pas le même parce qu’il n’aurait pas passé par L’Échappée. Je pense que ça faisait un beau résumé de toute son histoire en une scène.
J-F : Ouin… Ce n’est pas facile à répondre (rires)! C’est le climax qui, je pense, expliquait toute la fatigue de cet éducateur-là. Autant il était dévoué, ça, ça m’a beaucoup touché, autant il n’en pouvait plus. Quand il remet sa démission, parce qu’il y a une autre plainte parentale. Puis, on le voit beaucoup dans l’actualité, des familles qui portent plainte contre la DPJ. C’est un métier tellement ingrat. Je trouvais que c’était dur à jouer. Il n’était vraiment plus capable alors que c’était sa passion. C’est le climax de ça qui m’a le plus chamboulé, je pense.
Laurie Babin et Steve Gagnon


Tous les deux, vous n’êtes plus dans l’émission puisque vos personnages sont morts, mais vous avez été présents presque jusqu’à la fin quand même. Comment vous sentez-vous par rapport à ça ?
L : C’est ça qui est bizarre pour moi. Il n’y a comme pas eu de momentum. Même quand j’ai terminé et que là j’ai eu une émotion d’avoir terminé, ça faisait à peu près six mois que toutes mes journées de tournage, je les passais allongée dans un lit les yeux fermés. J’ai fait mon deuil petit à petit, mais on dirait que je ne l’ai jamais vécu d’un coup. Je n’ai jamais pu faire : « OK, là, c’est vraiment fini! » Je l’ai senti un peu quand mon personnage est tombé dans le coma, mais il restait toujours la possibilité que je me réveille.
S : Ils t’ont gardée super longtemps dans le mystère, en plus.
L : Oui, super longtemps! Ils me disaient : « On pense que tu vas mourir ». Malgré tout, il y avait des moments où ce n’était pas sûr. J’étais tenue au courant au fur et à mesure que l’écriture avançait. Je ne savais même pas moi-même! Par rapport à la fin de L’Échappée, c’est sûr que je n’étais pas là pendant le dernier bloc qu’ils ont tourné.
S : Pour moi, la saison se terminait sur quand ils s’en vont dans l’Ouest canadien. On a tourné le début de la saison 7, les flashbacks de cette histoire-là. Donc, j’ai tourné la mort de mon personnage là, puis c’est là que j’ai réalisé : « OK, c’est fini! » Il fallait que je joue ce suicide-là, et j’étais vraiment perturbé par le fait qu’il mette fin à ses jours. J’ai comme été hyper ému, mais dans un moment où personne d’autre ne l’était. Tu sais, c’était le début d’une saison pour tout le monde, et moi, c’était la fin de mon personnage. C’était tragique. La dernière journée, on a vraiment fini par la mort, le moment où je m’étends. J’étais le seul à être super émotif. J’ai fait mon deuil il y a longtemps, mais ça a été dur de vivre cette espèce d’émotion là de manière complètement décalée.
L : Même chose pour moi! Ça m’est arrivé des fois de jouer des personnages qui meurent à l’écran. Ça, on dirait qu’il y a quelque chose de cathartique là-dedans parce que tu le fais, tu le vis, et tu es satisfait de l’avoir vécu. On dirait qu’il y a quelque chose dans ton corps qui te force à dire adieu au personnage. Mais là, je devais juste ne pas bouger les yeux fermés, et on me débranchait. C’était vraiment une petite journée.
Que retenez-vous de L’Échappée ?
S : Moi, je retiens cette espèce de grande complicité là que j’avais avec Mylène [Chollet] au texte. Je pense que c’est comme ça avec beaucoup d’acteurs, mais elle nous consulte beaucoup. Jean-Simon, c’est un personnage qui a fait beaucoup parler. Du jour au lendemain, les gens ont détesté en masse le personnage, donc on se parlait souvent. Est-ce qu’on va trop loin ? Est-ce qu’on assume ? Elle me demandait si j’étais encore à l’aise, si j’étais à l’aise d’aller plus loin, si j’étais à l’aise avec la charge que je recevais. Cette complicité-là avec elle, c’est vraiment marquant pour moi. C’est précieux. J’ai aussi rencontré des gens extraordinaires. Il y a Charlotte [Aubin] qui n’est pas là aujourd’hui, mais qui est une amie. Notre rencontre à Laurie et moi, aussi. On jouait ensemble, mais elle a aussi publié un recueil de poésie. Tous les deux, on écrit. C’est comme si cette rencontre-là avait été encore plus importante pour moi intellectuellement, de découvrir cette artiste-là, qui en plus apprend un instrument médiéval que peu de gens jouent. J’ai aimé découvrir l’artiste complète, au-delà de la comédienne. J’ai vraiment fait de super rencontres!
L : Ce que je retiens de L’Échappée, ça sonne peut-être bizarre, mais c’est la capacité à avoir une routine parce que c’était énormément de jours de tournage et moi, c’était le premier gros projet que je faisais, qui s’étendait sur aussi longtemps en termes de mois et même d’années. J’ai fait ça pendant quasiment sept ans. C’était le premier projet pour lequel je devais garder la flamme vivante pendant aussi longtemps. Des fois, ça, j’ai trouvé ça difficile. J’en retire donc une espèce de capacité à renouveler le personnage, pour qu’il reste vivant. Mais moi aussi, comme disait Steve, j’ai fait plein de belles rencontres! C’est comme ça pour un projet qui s’étire sur autant d’années. C’est ce que je veux dire, aussi, par le côté routinier. Avant, quand je m’en allais sur des tournages, on dirait que j’avais un gros stress, puis sur L’Échappée, c’est parti pour le meilleur et pour le pire. Ça m’a beaucoup apporté, d’être plus relax sur un plateau parce que ça me permettait d’essayer des affaires un peu plus puisque j’étais à l’aise. Mais en même temps, des fois, c’était difficile d’être excitée par ce que j’allais faire. En même temps, il se passait tellement d’affaires que ça revenait vite (rires)!


Maintenant, parlons un peu de la secte puisque vos deux personnages en ont fait partie. Ça s’est installé petit à petit. Jean-Simon, au début, on ne savait pas trop quoi en penser.
S : Quand je disais tantôt qu’on a travaillé en complicité avec Mylène, ça, c’est un bon exemple. Moi, j’ai eu le rôle, puis la pandémie est arrivée. Toute la partie dans le refuge, ça a été repoussé parce que ça demandait une proximité qu’on ne pouvait pas avoir avec la pandémie. Au début, je me rappelle, il y avait une scène avec Laurie où c’était la première fois où on voyait mon personnage après qu’il ait aidé Jade (Charlotte Aubin), puis j’étais super méchant avec elle. Puis, quand Mylène a vu la scène, elle a décidé de la couper parce qu’on apprenait trop vite qu’il était méchant. On s’est parlé, puis on a décidé de l’installer beaucoup plus lentement. C’est allé vers l’histoire d’amour avec Jade, aussi. On a décidé d’installer quelque chose de plus sincère, aussi, chez le personnage. Il tombe réellement en amour avec Jade et il veut l’aider, mais tranquillement il s’est enfoncé. Au départ, je pense que c’était quelqu’un de vraiment mal intentionné qui arrivait et qui avait une idée très claire de ce qu’il voulait faire. Mais rapidement, Mylène et moi, on s’est réajustés. C’est un personnage qui, oui, a une maladie mentale, mais qui voulait bien faire avant de s’enfoncer et de devenir épouvantable. Ça s’est vraiment construit très lentement. Ça s’écrit comme ça, aussi, comme c’est une annuelle. Quand tu arrives à la première journée de tournage, tu ne sais pas encore tout ce qui va se passer dans le bloc d’après. C’est pour ça aussi que l’autrice nous tient au courant pour qu’on joue la bonne affaire. Mais ça se construit lentement avec ce qu’elle voit. Laurie et moi, par contre, on savait déjà dès le début que nos personnages se connaissaient. On savait que Joëlle détestait Jean-Simon; on savait qu’il y avait un passé entre eux qui était troublant.
L : Mais c’était vraiment intéressant, justement, que tu travailles autant ce côté-là du personnage, qui est plus manipulateur, qui se glisse. Au début, on ne savait pas s’il était gentil ou pas. Veut, veut pas, moi, je venais juste de passer un an avec David Lelièvre (Patrick Hivon), enfermée, où là, c’était vraiment une relation de base où il me pilait dessus et me repilait dessus. Je pense que, s’il n’y avait pas eu autant de travail fait sur le personnage de Jean-Simon, ça aurait moins passé. On n’aurait pas pu y croire. Jean-Simon était un méchant complètement différent de David.
Quelle serait votre scène marquante ou votre intrigue marquante impliquant votre personnage ?
L : C’est tellement difficile à choisir; je pourrais t’en donner un par saison (rires)! Je pense que je dirais la rencontre avec mon père parce que, ça, c’était vraiment quelque chose que je ne voyais pas venir. Moi, comme actrice, quand c’est arrivé dans l’intrigue, j’étais comme : « Wow! ». Je ne m’attendais pas à ça du tout. Puis, le fait que ce soit Jean-Nicolas [Verreault] mon père; on a tellement eu une belle dynamique! Ça a été, pour moi, des scènes vraiment émouvantes. Même si, après ça, mon personnage a vécu toutes sortes d’affaires, c’est la première intrigue où on a plus vu la vulnérabilité de Joëlle, qui finalement est restée tout le long. Mais c’était la première fois où on voyait un petit peu cette brèche-là dans son caractère qui était super en confrontation constamment. Pour moi, c’est vraiment cette scène-là qui a le plus marqué mon parcours. C’est peut-être ça qui a fait que les gens ont commencé à s’attacher à Joëlle.
S : Je me rappelle qu’il y a un épisode où j’allais en camping avec Alex (Nathan Boutin). En plus, Jean-Simon était très avancé dans sa psychose. Je trouve que ça, c’était une grande preuve de la beauté de l’écriture, de comment elle a bien écrit ce personnage-là. Jean-Simon était hyper vrai dans cette scène-là. Il était comme le grand frère. Jusqu’à la toute fin, même quand il faisait des choses horribles, il y avait toujours des scènes pour nous rappeler que, au bout du compte, c’était quand même quelqu’un qui voulait vraiment aider. Mais c’est sûr que c’est quelqu’un qui avait de grands enjeux de santé mentale! Je me rappelle que, dans cet épisode-là, j’étais vraiment rendu ailleurs. On tournait des scènes vraiment trash au refuge, puis ça, c’est arrivé, et j’ai trouvé ça vraiment beau. C’était une belle scène de confidence, et les deux se confient. Jean-Simon était comme réconfortant, même si c’était probablement pour le manipuler. Et avec Nathan Boutin, en plus, qui était tellement touchant, avec cette petite candeur-là. Ça a été une super journée de tournage!
Vos personnages ont souvent fait réagir fortement le public de manière assez négative. Comment l’avez-vous vécu ?
L : Un peu comme Jean-Simon, quand je suis arrivée dans la série, tout le monde me détestait. Ça, j’ai trouvé ça vraiment difficile au début. Je n’étais pas sûre que ça me tentait de continuer parce que je sentais qu’il n’y avait pas d’amour des gens et qu’ils faisaient juste me détester. À un certain point, je trouvais ça difficile. Je ne sais pas pour toi, mais je me souviens d’un commentaire : « Elle, elle a une face à coups de pelle ».
S : C’est ça. À un moment donné, quand ils parlent de notre personnage, ils parlent de nous aussi. « Sa crisse de face, je ne suis plus capable de la voir! » C’est ma face pour vrai, tu sais. Le nombre de commentaires que j’ai vus, sur « ma petite crisse de face », « mon petit crisse de sourire »… c’était quelque chose!
L : En même temps, ça veut dire qu’on a bien joué.
S : Oui, mais ma face, ça reste ma face. Avant, pendant, après, c’est ma face. C’est correct, mais des fois, c’est maladroit.
Félix-Antoine Duval et Kelly Depeault



Comment vous sentez-vous à l’approche de la diffusion du dernier épisode ?
K : Moi,je suis tellement dans le moment présent que je ne pense pas à ça. Je vis au jour le jour, donc en ce moment, je suis ici et je parle avec toi (rires). Mais j’ai hâte. C’est le fun; ça va boucler la boucle.
F-A : C’est sûr que, pour nous, c’est tourné. On a déjà eu notre petit deuil et notre wrap party. Je suis curieux de voir l’impact que ça va avoir et comment les gens vont réagir. Je sais que je vais m’en faire parler par mes oncles et mes tantes (rires)! J’ai hâte de voir l’épisode, aussi, voir ce que ça donne.
Que retenez-vous de L’Échappée ?
F-A : Ce que je retiens de L’Échappée, un peu comme Stéphane [Gagnon] disait tantôt dans une autre entrevue, c’est que veut, veut pas, sur 7 ans, tu ne peux pas toujours avoir tout le gros junk de ce qui se passe d’intrigues. Ça ne peut pas toujours tourner autour de toi. Des fois, tu serres un peu plus à meubler un petit bout d’histoire qui va faire en sorte que l’autre affaire va venir puncher. Des fois, tu es dans le nœud de ce qui se passe, comme au début, toi et moi. Le monde se demandait si Xavier avait vraiment agressé Claudie pour vrai. À d’autres moments, tu es plus en périphérie, mais j’ai l’impression que ce que je retiens, au final, c’est que oui, des fois, tu reçois les textes et tu sais que tu es capable de livrer plus que ça, mais c’est correct comme ça. Je pense que, L’Échappée, c’est une série qui a parlé à des gens. C’est ça, l’importance de notre métier. Je ne pense pas que j’étais nécessairement le public cible de L’Échappée, mais je suis content d’avoir fait ça pour les gens qui sont le public cible de L’Échappée. Moi, je n’ai pas reçu de témoignages par rapport à ça parce que je ne côtoie pas des enfants avec des difficultés, mais je suis persuadé qu’il y a des gens qui ont perdu des enfants comme Xavier a perdu un enfant. Je suis persuadé qu’il y a de jeunes filles qui se sont retrouvées dans des centres jeunesses à 14 ans comme le personnage de Kelly. Je suis super content d’avoir pris part à ça. Vraiment, vraiment! Je retiens aussi que c’est tout à fait possible de faire ce qu’on a fait dans des conditions idéales. Je le dis souvent, mais c’est important.
K : Moi, je retiens que je suis vraiment chanceuse d’avoir commencé là. Je remercie la vie! Merci la vie de m’avoir apporté L’Échappée, de m’avoir permis d’avoir cette job-là pendant 7 ans. C’est énorme, en tant qu’ado qui commence. Je retiens l’équipe, l’équipe de tournage en majorité, en fait! C’est juste fou! Je retiens aussi que ça m’a tellement formée. J’ai aussi appris à laisser des équipes, justement, comme c’est sur 7 ans. Moi, dans les débuts, quand c’était la fin d’un bloc, je pleurais ma vie. Je me demandais quand je les reverrais et si je les reverrais. Ça m’a permis d’apprécier le moment encore plus quand je suis sur un plateau. J’aurais pu être cancellée à la saison 5, mais non. Ça m’a permis de comprendre comment aimer sur un plateau, je pense.



Vos deux personnages ont été dans l’émission du début à la fin. Ils ont donc énormément cheminé depuis! Que retenez-vous de cette évolution-là ?
K : Moi, j’ai beaucoup d’empathie. Je trouve que ça n’a pas été facile pour elle et ça fait que j’ai beaucoup de douceur pour elle. Je voudrais qu’elle fasse ce qui a de mieux pour elle.
F-A : Je pense que Xavier a appris à juste go with the flow, mais à prendre ce qui est bon pour lui. Je pense que, du moment où il n’était plus avec Jade (Charlotte Aubin), il était un peu plus en périphérie dans l’histoire, mais je sentais quand même qu’il avait une volonté. Ce gars-là sait qu’il a du talent; il sait qu’il a quelque chose à offrir professionnellement et amoureusement, en tant que personne. J’ai l’impression que, dans les petits bouts où voyait Xavier, il était plus à l’écoute à la fois des autres et de lui-même en même temps. Au début, il voulait vraiment juste prendre soin de sa blonde.
K : Il veut vraiment faire le bien autour de lui.
F-A : Oui! Une des premières affaires que Michelle Allen m’avait dites, quand elle a parti L’Échappée, à la lecture d’équipe avant même qu’on commence à tourner l’an 1, c’est : « Xavier, c’est un personnage qui porte la lumière. Il ne porte pas le drame; il porte la lumière. » J’ai l’impression que, justement, il a porté la lumière pour bien des gens, mais qu’au début, il le faisait peut-être plus à son détriment. Plus la série avançait, moins il faisait de concessions.
Quelle serait votre scène marquante ou votre intrigue marquante impliquant votre personnage ?
F-A : Il y a deux scènes qui me reviennent en tête particulièrement. Charlotte Aubin et moi, on a quand même beaucoup de scène ensemble. Je pense qu’on formait un très bon duo. C’est une partenaire de jeu formidable. Je dirais que le summum de ce qu’on a fait ensemble sur L’Échappée, je dirais que c’est dans la saison 4, quand on est en train de se séparer. Il y a une scène où Xavier vient chercher ses affaires à la maison, pensant que Jade n’est pas là, mais elle est là. Le rendu, mais aussi la façon dont ça s’est tourné. L’Échappée étant un plateau, une équipe, formidable. C’était des conditions de travail formidable. Ça fait changement des histoires qu’on entend des fois! Ça permet de croire que c’est possible de continuer d’avoir du plaisir. L’équipe formidable et le confort de ton personnage que tu connais et que tu campes depuis 3 ans et demi, permettent d’arriver à ça. Tout était là. Personne n’était rushé. Tu sais ce que tu veux faire, puis c’est ça qui se passe. J’ai vu la scène, et j’étais tellement content! Avoir eu un peu plus de temps, il y a une petite cerise de plus qu’on aurait pu aller chercher. Ça aurait été le fun d’avoir un plan de Xavier qui sort de la maison. C’est un moment qui n’a jamais été filmé, mais j’avais ma valise et je sais exactement ce que j’aurais fait. Je serais sorti, j’aurais fermé la porte, puis je me serais effondré en tenant ma valise contre moi. Sinon, dans la saison 7, plus récemment, il y a une scène où Xavier est dans un meeting de toxicomanes anonymes, puis il parle du fait que son petit Lucas aurait eu 5 ans. J’étais moins là dans les 2-3 dernières saisons, mais cette scène-là, j’ai vraiment senti que c’était comme un petit bijou de la part de l’auteure. C’était beau!
K : Moi, je pense que c’est qu’elle ait été kidnappée de la Roumanie. C’est le plot twist de mon histoire (rires)! C’était dans la saison 3, il me semble. Je n’ai pas eu à le jouer, mais même moi, j’étais comme : « Oh shit, elle a été kidnappée! » Ça expliquait bien des choses. Dans les scènes que j’ai jouées, je dirais plus jeunes, tu sais, à 14 ans. Moi, mes parents venaient de se séparer, donc j’étais pleine d’émotions, donc il y a des scènes où je devais pleurer qui étaient très intenses. Ou la fois où Jérôme (Brandon St-Jacques Turpin) a voulu faire sa bombe. Ça, en la jouant, j’avais mal pour vrai. Mais j’avais 14 ans. J’apprenais encore à protéger mes vraies émotions, à voir quelle intensité je mettrais. […] Je suis arrivée là en tant qu’enfant et maintenant, je suis une adulte.
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Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.
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