Frederic Lebeuf 
Prévu initialement le 4 novembre dernier et ensuite sorti dans les cinémas durant deux semaines en avril, Le Club Vinland reprendra vie ce vendredi 6 août. Voici des entrevues avec Sébastien Ricard, Rémy Girard, François Papineau et Arnaud Vachon lors de la première du film de Benoît Pilon.
Le Frère Jean (Sébastien Ricard) est un professeur dans une école jésuite à la fin des années 40. Il est un passionné d’archéologie. C’est par cette matière, qui n’est pas au programme, qu’il essayera d’intéresser les jeunes, provenant de milieux assez modestes, en les éveillant au plaisir d’apprendre et du savoir.
L’enseignant a fondé un club d’archéologie avec ses élèves (dont Émile Lacombe). Bien vite, ses méthodes d’enseignement nuisent à sa réputation parce que les supérieurs de la congrégation ne sont pas d’accord avec ses idées. Ceux-ci trouvent qu’ils devraient s’en tenir au cursus de base et cela engendra des conflits lorsque l’enseignant décidera de continuer sa quête.
« Le Frère Jean a de la suite dans les idées. Il tient à ses idées et il arrive à bien les défendre. Il est un archétype de cette force de changement présente au Québec à l’époque », affirme Sébastien Ricard qui incarne le personnage principal.
Émile Lacombe (Arnaud Vachon) est un jeune homme pas très exemplaire. Il a été renvoyé dans trois écoles en deux ans. Le Frère Jean l’amène sur la piste de la réussite. L’adolescent trouve une passion pour la caméra. « C’est un fou, mais on l’aime pareil ! On comprend pourquoi il est comme ça. On ne peut pas lui en vouloir d’être un mauvais élève », révèle l’acteur âgé de 17 ans.
« C’est une révolte contre lui-même. Il a perdu son père quand même tôt et sa mère (Émilie Bibeau) n’est pas capable d’arriver à la maison. Il s’est dit qu’il va aider sa mère dès qu’il aura l’âge légal de travailler (14 ans). C’est peut-être pour cette raison qu’il était un mauvais élève. Le Frère Jean lui a donné la petite étincelle d’apprendre », souligne Arnaud Vachon.
Le Frère Léon (Rémy Girard) est parfaitement d’accord avec les idées émises par le Frère Jean. Toutefois, il est limité par l’orthodoxie religieuse dans son poste de directeur du pensionnat. « J’aime lorsqu’un personnage n’est pas blanc ou noir. Mon personnage trouve donc que le Frère Jean a raison quand celui-ci lui dit que l’Église restera sclérosée devant le Québec moderne. En même temps, il doit défendre la religion. Il se sent très mal à l’aise là-dedans. Heureusement, c’est sa dernière année au collège », révèle l’acteur.
Le Frère Cyprien (François Papineau) représente l’ancienne garde qui suit les directives à la lettre. « Son travail principal est extrêmement détestable. Je ne suis pas là pour faire la promotion de ce gars-là, je le fais parce que le film en avait besoin », tient à préciser le comédien qui ajoute que deux scènes ont été coupées du montage. Celles-ci auraient pu faire en sorte que les cinéphiles détestent encore plus son personnage.
L’histoire du Québec
Si vous connaissez Loco Locass, vous savez que les membres du groupe raffolent de l’histoire du Québec — et tout spécifiquement dans le cas de Biz. Alors, c’est sans surprise que Sébastien Ricard (alias Batlam) était particulièrement heureux de participer à un film d’époque et de traiter d’une période sombre du Québec, mais d’une manière qui n’est pas nécessairement négative.
« C’était une période qui est appelée la Grande Noirceur. C’est une époque où, justement, le clergé avait le monopole de l’éducation. Ça a donné des dérives dont on entend de plus en plus parler, mais c’est un thème qui nuance ce portrait qui est un peu trop uniforme pour nous donner une idée d’une réalité qui existait aussi. Ce sont quand même des gens qui ont fait énormément pour les jeunes pour le Québec à cette époque. À travers tous ses enseignants, il y en avait comme le Frère Jean qui avaient une vraie vocation et qui ont fait la différence dans la vie de certaines personnes », souligne l’acteur.
Quelques citations en vrac
« Quand j’ai vu que Le Club Vinland était en nomination au Prix Iris, je m’étais fait à l’idée que c’était peut-être tout ce qui allait arriver au film. » – Sébastien Ricard.
« Je suis reconnaissant à Benoît Pilon de m’avoir offert ce rôle-là. C’est peut-être la première fois que je joue quelqu’un de gentil. Ce n’est pas juste un gentil gna gna, le Frère Jean est lumineux. » – Sébastien Ricard.
« J’ai connu des directeurs d’école qui étaient dévoués et qui avaient la mentalité que l’école se fait à deux : les profs et les étudiants. Si les deux ne collaborent pas, il n’y a pas d’école, pas d’enseignement et pas d’éducation possible. J’avais un directeur qui n’était pas là pour donner des punitions, il était là pour travailler et faire de ce collège quelque chose de bien. » – Rémy Girard.
« C’est un prêtre qui m’a suggéré d’embarquer dans une troupe de théâtre. Il s’est dit que je pourrais lâcher mon fou. Je faisais rire tout le monde, le théâtre a canalisé toute mon énergie. Je lui en doit une. D’ailleurs, je le remercie dans le générique du film. Probablement qu’on m’aurait mis sur le Ritalin si ça avait existé à l’époque. » – Rémy Girard.
« Je ne saurais pas quoi faire si j’incarne un bon gars dans un rôle. Il y a quelques années, j’ai reçu une pièce de théâtre. En lisant la description, je trouvais que le personnage était sévère et qu’il avait l’air d’un ours. Je me demandais pourquoi on m’avait envoyé cette proposition. Je me suis regardé dans le miroir et j’ai compris, j’oublie que mon casting ressemble à ça. D’ailleurs, je joue dans la comédie Entre deux draps, c’est beaucoup plus proche de ma nature personnelle comparativement à, par exemple, mon rôle de Normand Despins dans Unité 9. » – François Papineau.
« On ne pouvait pas utiliser d’anglicisme lors de nos scènes. On devait toujours parler dans le bon français des années 40. C’était la partie la plus difficile. On avait beaucoup de scènes dont on parlait sans texte et on n’avait pas le droit de dire nice, yes ou good job. On est des jeunes en 2021, ce n’était pas naturel pour nous. » – Arnaud Vachon.
Photos de la distribution
Photos du tapis rouge
Suggestion de film
Synopsis
Le Frère Jean n’est pas un professeur comme les autres. Il veut intéresser ses élèves à la matière et pour y arriver, il conduit des fouilles archéologiques avec ses étudiants visant à prouver l’établissement d’une colonie viking sur la côte du Saint-Laurent. Les supérieurs de sa congrégation n’apprécient pas ses manières peu conventionnelles d’enseigner. Sans le savoir, le Frère Jean aura un impact important dans la vie de ses élèves, particulièrement dans celle d’Émile, un jeune homme qui éprouve des difficultés à l’école et qui préférerait abandonner ses études pour aller travailler dans une usine.
Bande-annonce
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