
Le 16 février a eu lieu la première de Riopelle Symphonique, à la salle Wilfrid Pelletier, à la Place des Arts, dans le cadre des festivités de Montréal en Lumière.
L’audience a assisté à un hommage harmonieux d’une durée de 75 minutes en mémoire du célèbre peintre et sculpteur québécois. Une performance musicale qui célébrait le centième anniversaire de naissance de Jean Paul Riopelle. Le spectacle réunissait sur scène l’Orchestre symphonique de Montréal, les chœurs des Petits Chanteurs de Laval et le chœur Temps Fort. Leur musique plongeait le public dans les œuvres de l’artiste, pendant que des photos de ses œuvres défilaient sur des écrans suspendus. Une performance à la hauteur du talent de Jean Paul Riopelle! Décédé en mars 2002, l’empreinte de ce dernier rayonne bien au-delà du Québec et sa renommée transcende aux quatre coins du monde.
Dès l’entrée sur scène du Chef d’orchestre, le public pouvait deviner la présence d’une thématique grâce à l’habit de celui-ci. Il était élégamment vêtu d’une veste blanche avec des franges dans son dos rappelant des ailes. Tout au long de la prestation musicale, celle-ci se confirmait : l’oie blanche était à l’honneur. Un clin d’œil aux œuvres de Jean Paul Riopelle qui s’en est inspiré énormément durant son brillant parcours. Cette attention suscitait une ambiance magique, tout en délicatesse.
La musique, créée par Serge Fiori et Blair Thomson, était divisée en cinq actes. Chacun d’entre eux transportait les spectateurs dans des étapes distinctes de la vie de l’artiste québécois. Des entrevues précédaient chacun des actes. Les spectateurs ont le privilège d’entendre Jean Paul Riopelle parler de ses œuvres et se dévoiler. Différentes œuvres s’affichaient sur les écrans, en fonction de l’acte, allant de peintures d’oiseaux à des peintures plus abstraites et quelques-unes de ses sculptures. Un des écrans projetait en gros plan l’une de ses œuvres, un autre illustrait la totalité de celle-ci et un dernier la faisait défiler. Accompagné du rythme de la musique, le tout produisait un effet envoûtant. Les sens des spectateurs étaient stimulés, créant une immersion totale.


Une puissante performance
Le talent brut des musiciens sur scène était incontestable. La mélodie changeait de rythme selon les moments de la vie de l’artiste. Tantôt, il était effréné, créant un sentiment d’urgence, puis il était d’une extrême douceur. Les choristes ajoutaient un effet féérique et épique. Les spectateurs pouvaient ressentir toute une gamme d’émotions. Certaines compositions mettaient de l’avant les percussions, d’autres le violon et les harpes. Les musiciens maîtrisaient à la perfection les crescendos. Il était facile d’imaginer l’artiste vivre sa vie à Paris, vivre des moments de doutes et finalement trouver sa voie. Le jeu des lumières complémentait les notes jouées, variant selon le rythme des mélodies. Le ton de la performance musicale virevoltait entre la quiétude à une frénésie harmonieuse. Le spectacle qui était un véritable plaisir pour les yeux et les oreilles a aussi eu l’effet d’un baume pour l’esprit.


Crédit photos : Victor Diaz Lamich @ Montréal en lumière