
Le 23 octobre prochain, le duo féminin Petrol Taste sera en spectacle à la salle L’Orbite de Montréal. Et bientôt, Alex et Romy, ses deux membres, proposeront deux nouveaux extraits et même un nouvel album qui est prévu pour 2022. Voici une entrevue réalisée avec elles pour vous les faire découvrir !
Alex et Romy forment un duo ensemble depuis leur adolescence. Quand elles ont commencé à faire de la musique plus sérieusement, elles ont décidé d’adopter le nom Petrol Taste en lien avec leur composition Petrol Taste Baby qui se retrouvera sur le prochain opus. « On a cliqué sur cette chanson et on s’est dit que ça pourrait être notre nom de band. Il y a quelque chose là-dedans dans le symbolisme du fait qu’on vit dans une ère du pétrole contrôlée par les pétromonarchies et l’omniprésence du plastique dans la société. De plus, notre début d’amitié est marqué par les cigarettes qu’on fumait ensemble dans des endroits et des heures pas correctes du matin jusqu’au soir. Donc, le nom de Petrol Taste nous correspondait très bien », révèle Alex.
Dans leurs débuts, elles formaient un band avec d’autres musiciens. Toutefois, elles ont décidé que l’union faisait la force mieux à deux. « On n’a pas vraiment de genre défini. On a plus une énergie définie, mais ce n’est pas quelque chose que je peux expliquer. C’est quelque chose qui s’écoute, c’est quelque chose qui s’entend et c’est quelque chose qui se sent. On doit vraiment nous écouter pour comprendre ce que je veux dire par là. On a un noyau toujours présent, même lorsqu’on change drastiquement de style ou d’influences », souligne Romy.
À la découverte d’Alex et Romy
Romy a étudié quelque peu en musique au studio Piccolo. Elle voulait apprendre des techniques d’enregistrement et de mix. Ensuite, elle s’est dirigée vers la musique de jeux vidéo et elle a appris à faire de la musique interactive. « L’étude plus théorique m’a moins plu, je préfère garder ça plus à l’oreille. » Quant à elle, Alex étudie en cinéma. Elle représente l’aspect visuel du duo avec sa sœur Emma.
Romy incarne l’obscurité sous toutes ses formes ainsi que le côté nostalgique du band. « Quand j’écris des paroles, c’est moins facile à comprendre ce que j’essaie de dire. Ce n’est pas parce que je ne suis pas capable de parler ou que je suis illettrée, mais plutôt que je parle énormément en métaphores. Je n’ai jamais excellé avec les mots, mais j’ai quand même trouvé une manière de m’exprimer avec les arrangements. Composer de la musique, c’est vraiment mon dada. C’est ce que je fais pour m’amuser et c’est ce que je fais pour ne pas m’amuser », dévoile Romy.
À l’inverse de sa complice, les mots, la poésie et l’écriture de chansons sont les principales forces de Alex. « Dans tout ce que je fais (visuellement ou musicalement), ça passe par le fait de raconter une histoire. Le storytelling est une grosse partie de ce que je fais et j’espère que c’est une force », affirme-t-elle.
La noirceur et la nostalgie ont évidemment une place de choix dans leurs textes, mais la santé mentale est très privilégiée. « C’est une cause importante pour nous d’en parler ouvertement. On abordera aussi d’autres thématiques sociales et on fera vivre diverses émotions dans notre musique », dit Alex.
Un album différent de leur EP
Comme elles ont traversé un chemin qui n’était pas toujours facile, Alex et Romy sont particulièrement fières de leur premier EP (Us and the New Moons, 2019). Pour leur premier disque à paraître en 2022, elles ont opté pour des méthodes d’enregistrement très différentes de son prédécesseur. « Ce n’est pas le même genre de musique qu’on fait pour notre album. On a fait notre bon lot d’erreurs dans la production et dans la postproduction de notre premier EP, mais on ne regrette rien. Ça veut juste dire qu’on fera mieux et on continuera d’explorer tout ça. »
Romy regrette d’avoir overthinké sur leur premier opus, dit-elle. « Ce qui sort le plus naturellement, c’est ce qu’on a le moins overthink. On a écrit Lucky Fire sans se casser la tête durant une soirée. On trouvait ça bon pour l’inclure sur notre EP, on l’a enregistré. Ça n’a pas été compliqué et c’est une des pièces dont je suis le plus fière parce qu’elle s’est faite naturellement. Sur les autres tounes du EP, j’ai trop essayé de la pousser à un autre niveau. Pourquoi, par exemple, est-ce qu’il y a 12 synthétiseurs différents dans le même verse de telle chanson ? C’est bien pareil, mais j’aurais dû me faire davantage confiance. »
Deux extraits à venir sous peu
Si leur prochain album différera de leur premier EP avec des sonorités plus organiques et acoustiques, les deux extraits qui seront proposés sur les plateformes numériques cet automne seront dans la même veine que leur ancien matériel. Pour ceux qui ont écouté leur premier EP, ils ne seront pas trop déroutés. Par exemple, la noirceur sera toujours aussi présente. « C’est émotionnellement un peu plus déstabilisant. C’est moins réconfortant comme vibe. C’est justement quelque chose qui va aller piquer un grand sentiment d’inconfort, une sensation de qui s’est passé quelque chose de weird », révèle Romy à propos des pièces Fall Apart et Strange Shivers qui ne se retrouveront pas sur leur disque à venir.
« Je ne sais pas à quel point ces deux chansons feront bien le pont entre notre EP et notre album, mais je pense que oui même si on s’en va définitivement ailleurs. Il faut nous suivre dans notre weirdness pour nous comprendre », ajoute Alex.
En spectacle le 23 octobre
Le samedi 23 octobre, les deux chanteuses monteront sur la scène, entourée de plantes, de la salle L’orbite à Montréal. Techniquement parlant, c’est un des spectacles les plus ambitieux pour les deux musiciennes. De plus, la prestation sera d’une durée plus longue que ce qu’elles ont tendance à faire habituellement. « On s’en va définitivement dans un territoire un peu inexploré, mais ça va bien se passer. On aura énormément de plaisir à réaliser notre défi. Les personnes qui assisteront au concert devront s’attendre à peut-être verser quelques larmes et à ressentir des choses. Sinon, on ne fait pas bien notre job et il faut qu’on arrête. »
Parlant de défis, Romy admet être une personne introvertie. Cette facette de sa personnalité demande beaucoup d’énergie afin qu’elle puisse travailler en groupe. « Ce n’est pas que je n’aime pas ça ou que c’est inefficace créativement, j’ai de la difficulté à communiquer les mots et à parler à des gens. Ce n’est pas toujours facile. Quand on arrive à se mettre dans de bonnes vibes, ça va bien. »
Libération du corps humain
Dans leurs diverses photos promotionnelles, Alex et Romy s’affirment complètement et projettent une image forte. « Il y a une partie de cette image qui est définitivement intentionnelle. Il y a aussi quelque chose là-dedans qui est purement personnel et esthétique. On a vraiment l’intention de continuer dans cette veine avec les images qui se démarquent et qui sont weirdes autant que notre musique », confie Alex.
Quant à elle, Romy a des intentions de participer à la libération du corps humain. « C’est important de repousser un peu les limites et d’être plus inclusif définitivement. Oui, il y a des choix artistiques de ce côté-là qui sont faits pour faire un statement également. Ce n’est pas juste parce que je me trouve jolie, mais puisque j’ai envie de dire aux autres que c’est correct. »
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