
Le 20 août dernier, Patrick Bourdon a sorti un deuxième microalbum depuis le début de pandémie. Après Débraillé paru en 2020, c’était au tour de Sauf dimanche… de voir le jour. Celui-ci a même eu l’honneur de se faire baptiser lors d’un lancement qui avait lieu au Verre Bouteille le 23 août avec une première partie en Velours Velours.
Lorsque la COVID-19 est arrivée dans notre univers, le chanteur Patrick Bourdon finissait son Cégep en musique. À ce moment, il n’avait pas le plan de retourner à l’école. Il souhaitait trouver un boulot et pousser à fond son projet musical. Toutefois, ce n’était plus possible avec ce qui se passait à travers le monde. Alors, il a commencé à travailler à temps plein dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
« L’automne dernier, j’étais bien écœuré de rester chez nous et de jouer de la musique uniquement. Je me suis botté le cul. J’ai essayé d’assembler mes tounes. J’ai pris les ébauches que j’avais et je les ai terminées. J’ai choisi la thématique globale, sans que ce soit un album concept, inspirée du mode de vie que la pandémie m’a imposé soit de travailler de 9 à 5 avec la fin de semaine de congé. C’est l’espèce de tiédeur d’avoir une job parce que tu dois travailler. Les soirées te permettent de te grounder pour le lendemain. J’essayais de placer tout mon divertissement et mes loisirs durant le week-end », souligne le principal intéressé.
« J’aimais bien le titre de la deuxième pièce (Sauf dimanche…) pour nommer mon EP, ça représentait bien cette mentalité. Le dimanche, c’est la journée de repos de la semaine. Celle qui te permet de te recentrer, de te regarder dans le miroir et de te poser des questions », ajoute-t-il.
Ce n’est pas son premier EP en lien avec la COVID-19 puisque Débraillé a été composé durant le premier confinement au printemps 2020. Il l’a ensuite enregistré tout seul dans son appartement en juillet de cette même année. « Le son n’est pas à hauteur de ce qui aurait pu être si j’avais été accompagné évidemment. Dans la production, Débraillé est beaucoup plus rough et c’est un peu plus décousu. Sauf dimanche… a pris plus de réflexion, de temps et de patience que son prédécesseur. »
Photos de la prestation de Patrick Bourdon
Sur sa nouvelle parution, l’artiste emprunte des sonorités westerns. Cependant, l’auteur-compositeur-interprète se questionne sur l’intérêt porté envers ce style musical. « J’adore ça et c’est pour ça que je le fais, mais je me suis rendu compte que les gens de mon âge n’en écoutent pas tant que ça. Quand je fais de la musique, je me demande si le monde aimera ce que je fais ou je le fais pour moi. Peu importe, je vais le faire pareil. »
Son plus grand défi est de persévérer à constamment essayer de travailler pour amener le projet au prochain niveau. « Je ne pense pas que ce soit le lancement d’un EP qui me fera vivre de ma musique. Je ne dois pas arrêter de me booker des shows et d’enregistrer. C’est mon angoisse et ma faiblesse, j’ai du mal à prendre congé. Mon défi est de l’accepter, puis d’utiliser ça pour aller plus loin », conclut-il.