
Lunou Zucchini, grâce à ses prestations toujours très senties, a conquis le public lors de son passage à Star Académie 2021, ce qui lui a permis d’atteindre la finale de son édition. Après avoir parcouru les routes du Québec avec son acolyte William Cloutier pour la tournée des finalistes de Star Académie 2021 au printemps dernier, elle a tenu le rôle principal de Sherrie dans la comédie musicale Rock of Ages à Québec, Trois-Rivières et Montréal. Pour célébrer les 20 ans de Star Académie, je me suis entretenue avec cette artiste qui fait désormais sa marque dans le milieu culturel québécois.
Quand tu regardes ce que tu as accompli depuis ton passage à Star Académie, qu’est-ce qui te rend le plus fière ?
Je pense que c’est d’avoir fait ce que j’avais envie de faire, de ne peut-être pas être allée où des gens me voyaient juste parce qu’ils m’y voyaient si je ne m’y voyais pas. J’ai fait ce dont j’avais envie. Puis, d’avoir eu la chance de pouvoir le faire, c’est un beau cadeau, aussi.
Au contraire, qu’as-tu trouvé le plus difficile depuis ?
Peut-être le fait que, justement, on t’attende à un certain endroit, que certains soient déçus si on ne fait pas quelque chose, ou qu’ils auraient voulu qu’on fasse quelque chose. Que les gens aient des attentes, mettons! Quand les gens ne nous connaissent pas, ils n’ont pas d’attentes. Et on n’a pas nécessairement envie d’aller où les gens nous attendent.
Parmi tous les apprentissages que tu as faits lors de ton parcours à l’émission, quels sont ceux qui te servent encore aujourd’hui ?
Je dirais la rigueur du travail et le travail d’équipe, beaucoup. Je pense qu’on a travaillé beaucoup en équipe avec les artisans de la scène, avec les producteurs, avec les concepteurs, les réalisateurs, les metteurs en scène… Après ça, dans le milieu, c’est tellement important d’avoir de bonnes relations avec ces gens-là parce qu’on travaille toujours de pair avec eux; c’est du travail d’équipe, et ce sont eux qui nous réengagent après. Donc je pense que, travailler en équipe, à Star Académie, avec beaucoup de rigueur au travail parce que ce sont de longues journées, ça nous fait mettre le pied dans quelque chose. Dans le milieu, c’est comme ça, aussi. Il faut qu’on garde cette rigueur et cette bienveillance envers les gens qui travaillent avec nous parce que, sans ces personnes-là, on ne fait rien.



Partage-moi ton plus beau souvenir de l’aventure.
Mon Dieu, j’en ai tellement! Je pense que c’est vraiment la routine de gang qui s’installait. C’est vraiment le côté humain de la chose que je retiens le plus, vraiment, le trip de gang. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marquée. Sinon, tous les dimanches, à chaque début de variétés, il y avait quand même une espèce de frénésie.
On a travaillé là-dessus pendant six jours, voire sept jours, et là, il y a comme un décompte de 20 secondes, et on ne sait pas vraiment si on va réussir à faire ce qu’on est sensés faire (rires) parce que c’est quand même tiré par les cheveux le nombre de trucs qu’on a à faire. Cette espèce de petit moment d’adrénaline de tout le monde qui est live en même temps… Tout le monde est comme dans le même stress! Tout le monde a eu le même temps pour livrer un show. C’est excitant!
Si c’était à refaire, y a-t-il des choses que tu ferais différemment ?
Non, je pense que je ne ferais rien différemment. Je ne pense pas m’être forcée à faire quelque chose que je ne voulais pas. Je pense que j’ai fait ce que j’avais envie de faire. J’ai fait de belles rencontres. C’est vraiment positif ce qui ressort de l’expérience que j’ai eue là-bas.
Finalement, le fait d’être restée toi-même te permet de ne pas avoir de regrets. Ça semble être la clé dans une émission comme celle-là.
Oui, vraiment parce qu’après, si on ne le fait pas, on est un peu coincés; il faut qu’on maintienne ça après. Et si on a agi comme quelqu’un qui n’est pas nous, c’est sûr que ça doit être plus rough.
Si tu devais choisir une chanson que tu as interprétée pendant ton parcours, que ce soit une performance en solo, en duo ou en groupe, laquelle choisirais-tu, et pourquoi ?
Bonne question… Je pense que je dirais « Le parc Belmont » parce que ça faisait longtemps que j’avais envie de faire cette chanson-là. Et d’avoir la chance d’avoir une équipe derrière moi, un band de fou, un réalisateur; tout le monde met son talent à l’œuvre là-dedans.



Dirais-tu que ton rapport à la musique a changé depuis ton passage à l’émission ?
Je ne pense pas que ça ait changé. Je suis entrée là en me disant que j’avais envie d’apprendre plein de choses, de vivre un trip. À ce moment-là, mon rêve n’était peut-être pas de faire une carrière solo, et ce ne l’est toujours pas. Puis, la vision que j’avais du milieu, même si ce n’était pas mon revenu principal, j’avais quand même les deux pieds dedans et j’ai grandi entourée de ça, donc je n’ai pas été désillusionnée ou je n’ai pas eu de moment comme : « Oh, à ma grande surprise, j’ai compris que ça fonctionnait comme ça! »
Ce sont des choses que je savais, donc je pense que ça faisait en sorte que je ne pouvais pas être déçue, non plus. Je suis sortie de là sans attentes. Je savais très bien que, quand on sort de là, ça ne propulse pas notre carrière pour 50 ans. Il faut qu’on travaille pour décrocher des trucs après. Donc non, je ne pense pas que ç’a changé ma vision de ça.
Y a-t-il des éléments des autres éditions que tu aurais aimé avoir lors de ton édition ?
Du public en studio, c’est sûr que ça aurait été le fun (rires)! Mais quand même, on en a reparlé après avec les autres candidats de mon édition. On n’a jamais eu de public et c’était comme le come-back de Star Académie, donc on ne savait pas vraiment c’était quoi l’ampleur de la chose. Chaque dimanche, on se mettait en danger en allant live devant plein de monde à la télé pour un show qu’on avait pratiqué pendant six jours même si on avait 2h15 de trucs à apprendre. C’est quelque chose que, vu qu’il n’y avait pas de public, le stress était là, mais il n’était pas palpable. C’était comme toujours la même famille. C’était vraiment une bulle covid, donc on voyait toujours les artisans du show qui étaient là les dimanches, et toute la gang qui était à la maison. Le public, c’est ce pour quoi on fait ce métier-là, donc c’est sûr que ça manquait, mais si j’essaie de voir le côté positif de ne pas avoir de public, ça serait ça (rires)!
C’était comme une bulle dont on ne s’est jamais sortis. C’était vraiment un monde parallèle, mais c’est sûr que, du public, ça aide. Aussi, vu qu’on était en covid, on n’avait pas de possibilités, comme dans les années précédentes, d’aller à Las Vegas par exemple. On n’avait pas de sorties. On n’a pas eu beaucoup de stars internationales non plus à cause de la covid, mais je n’ai pas eu l’impression que ç’a manqué tant que ça. Ce n’est pas comme si on manquait d’artistes et de gens avec qui partager la scène au Québec. Je n’ai pas l’impression que ç’a manqué, mais c’est sûr que c’est quelque chose d’intéressant d’aller voir comment ça fonctionne ailleurs et de voir des gens qui fonctionnent d’une autre manière ou qui ont une notoriété qui sort de ce qu’on connaît ici.



Si tu pouvais choisir un ex-académicien ou une ex-académicienne pour une collaboration ou un projet spécial, qui choisirais-tu, et pourquoi ?
C’est une bonne question… De mon édition, je pense que j’irais avec Rosalie Ayotte, pour son timbre de voix et son humour. Elle me fait vraiment, vraiment rire! Ça fait longtemps qu’on a travaillé ensemble, et quand ils nous matchaient ensemble, j’aimais ça, les harmonies. Je trouve qu’elle a un timbre de voix incroyable. Elle est tellement talentueuse!
D’une autre édition… Je pense que j’irais avec Véronique Claveau. Je pense qu’on pourrait avoir un beau trip de gang, ensemble!
L’an dernier, j’ai réalisé une entrevue avec toi pour ta participation à Rock of Ages, et tu venais tout juste d’aller chanter, à titre d’invitée, sur le plateau de Star Académie. Tu m’avais avoué te sentir encore comme une académicienne. Maintenant que tu as pris part à plusieurs projets depuis, te considères-tu officiellement comme une ex-académicienne ?
C’est sûr que je me sentais comme ça à ce moment-là parce que c’était le même plateau et que ça ne faisait même pas un an encore. Je trouvais ça bizarre d’arriver là et que ça ne soit plus les mêmes académiciens (rires). Mais probablement qu’aujourd’hui, si j’y retournais pour la même raison, avec les mêmes gens, la même équipe, sur un tournage de Star Académie, je me sentirais de la même manière parce que c’est comme un retour à la maison. Par contre, dans la vie de tous les jours, non. Je suis full attachée à ça, nostalgique de ça, mais je ne me présente pas comme une académicienne.
Finalement, parle-moi de tes projets actuels. On s’est récemment croisées sur le plateau de Zénith, et tu participeras au théâtre musical Lili St-Cyr, entre autres.
Oui, j’ai Lili St-Cyr qui commence le 30 juin à Kingsey Falls. On va commencer à répéter en avril. J’ai super hâte! Je devrais recevoir le texte sous peu. C’est une nouvelle gang. J’ai hâte d’être avec eux. Ce sont des gens que j’estime beaucoup, beaucoup dans la vie, donc de travailler avec eux, c’est comme un gros cadeau! On a une quarantaine de shows prévus cet été.


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Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.

Patricia Duval | Photographe
Passionnée par la musique et les arts depuis son jeune âge, elle a découvert il y a quelques années la passion pour la photographie. Elle carbure aux défis, adore les festivals et capter l’émotion. Elle a une piqure pour le country, si vous voyiez une petite noire dans un pit de spectacle ou en train de courir partout pour s’assurer d’avoir une belle photo, c’est bien elle.