
Pour coïncider avec leur mini tournée au Québec en novembre, Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy parlent d’amitié, de progression en tant qu’artiste, et des origines de leur chanson thème. Si tu veux t’amuser, Le Roy, la Rose et le Lou(p) est un projet qui émet du bonheur, tout en soulignant la magie de la collaboration.
Vous avez joué aux Francos de Montréal l’année dernière, mais comment le projet a-t-il commencé et quelles étaient vos premières réactions ?
Thierry : Laurent Saulnier (qui était programmateur du festival) nous a vus au lancement de Lou et il nous a vu les trois sur scène aux Francos de Montréal 2022. C’est comme ça que le projet a commencé.
Lou-Adriane : On voulait faire quelque chose à partir de ça. On avait envie de pousser l’idée plus loin et on a trippé sur cette espace de show collaboratif avec tout le monde ensemble. On voulait faire une grosse collaboration avec tous nos musiciens sur scène.
À quoi ressemblait la création de Le Roy, la Rose et le Lou(p) (Chanson Thème) ? La chanson a-t-elle été écrite et enregistrée dans une session ou avez-vous passé plusieurs jours, semaines à l’écrire ?
Ariane : C’était Thierry qui a trouvé un riff pour la chanson et ça s’est écrit tranquillement. On a fait une performance à Sherbrooke et on a continué la chanson dans une loge. Dans l’hôtel, on a trouvé des lignes, des paroles. Ça s’est fait tellement par petites fois. Au final, la chanson était vraiment terminée le jour où on a été au studio.
La pochette du single est vraiment l’fun avec son bonheur contagieux. Où la photo a t-elle été prise ? J’imagine que c’était au Québec, mais on a l’impression que c’était dans le sud de la France.
Lou-Adriane : Hahaha ! Ouais, c’est vrai, mais non ! C’était dans la ville de Québec. Il y a un yacht club avec une plage. On dirait qu’on était dans un autre pays, mais ça n’a pas rapport. C’est à quinze minutes de chez nous.
La vibe de (Chanson thème) me rappelle Bon Enfant avec toute l’énergie, surtout dans le refrain, mais ça pourrait également être une chanson thème pour une émission de télévision. Quelles étaient vos inspirations ?
Thierry :Born To Run de Bruce Springsteen, You Get What You Give de New Radicals et les chansons thèmes de Star Académie.
Lou-Adriane : On dirait une chanson thème, mais on ne voulait pas tomber dans la chanson de groupe. On a fait de la musique ensemble et je pense que c’est ça qui est intéressant.
Ariane : On a quand même l’impression qu’elle pourrait être dans une série comme How I Met Your Mother ou Friends, les séries des années 2000, même dans les références comme la photo.
Avez-vous des plans pour faire plus de chansons ou c’est juste ça ?
Tous : C’est juste ça.
Pour ceux qui ne peuvent pas assister au show, à quoi ressemblent la vibe et la setlist ? Je sais que vous jouez vos chansons respectives ensemble, mais y a-t-il des choses que vous faites différemment ?
Lou-Adriane : On essaie de construire un spectacle où chacun peut montrer son identité, mais aussi où on peut être tous ensemble, que ce soient des arrangements différents ou des arrangements améliorés. On profite du fait qu’on est dix sur la scène. On essaie de faire un spectacle cohérent avec des nuances et des moments très intenses, mais aussi d’aller dans la douceur et construire quelque chose qui est suffisant en lui-même. Ce n’est pas juste l’fun parce qu’on est les trois sur scène, mais c’est l’fun parce que c’est un bon spectacle.


Il y a Boygenius, aux États-Unis, qui est comme le supertrio du moment, mais je sais que vous étiez inspiré par J’ai vu le loup, le renard, le lion (le spectacle de Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois en 1974). Que pensez-vous que ces genres de supertrio apportent aux scènes musicales et, surtout dans la scène francophone, pensez-vous qu’il devrait y en avoir plus ?
Thierry : C’est comme une tradition québécoise. J’ai vu le loup, le renard, le lion est un grand spectacle qui nous a marqués. Les supergroupes sont toujours cool.
Lou-Adriane : Je pense que la question de savoir si les gens dépensent moins pour aller voir des spectacles, s’ils veulent découvrir de nouveaux artistes. Ce sont quand même des enjeux au Québec. C’est une formule qui peut inspirer les salles à donner l’opportunité aux artistes qui commencent et aux gens qui y vont pour les découvrir. Ça pourrait rendre la musique plus accessible.
Ariane : On valorise beaucoup les gens qui sont en solo, les spectacles qui sont seuls, les gens qui composent seuls. Je pense que c’est bon de retourner parfois à l’idée que l’union fait la force, que nos trois identités forment quelque chose de nouveau qui est unique et que cela crée quelque chose de plus grand qu’une carrière solo.
Lou-Adriane et Thierry, vous êtes les porte-paroles des Francouvertes 2024. Selon vous, quelle est l’importance de ce concours-vitrine et qu’est-ce que vous dites aux musiciens ou musiciennes qui sont en train de penser s’ils veulent inscrire ?
Lou-Adriane : Je pense que c’est vraiment un concours qui a un impact sur le développement d’une carrière et sur la découvrabilité. Le concours donne l’opportunité de savoir si les gens sont peut-être intéressés par ce qu’on fait. Il n’y a pas beaucoup de contexte quand on commence, donc je pense que les Francouvertes est un bon endroit pour centraliser les espoirs. C’est aussi la possibilité de se faire connaître, d’avoir de l’argent pour pouvoir enregistrer un album, un EP, ou un single, et de construire une identité artistique ; ce qui est un luxe dont on n’a pas beaucoup au début d’une carrière. Je pense que ça vaut vraiment la peine.
Thierry : Pour ceux qui ne sont pas certains de s’inscrire, j’ai hésité avant, mais je ne le regrette pas. Les Francouvertes m’a aidé avec beaucoup de choses et je pense que des choses n’auraient pas été débloquées si je n’étais pas inscrit. Alors, n’attendez pas !



Quand vous jouez ensemble sur scène, quelles sont les pensées dans vos têtes ou les émotions que vous ressentez ?
Thierry : Quand on a fait le premier spectacle aux Francos de Montréal, j’avais une immense fierté. C’était irréel et c’était vraiment un moment comme we have made it. Il y avait beaucoup de gens et ça résume ma fierté.
Ariane: C’est bien dit. C’est la fierté de l’amitié d’être dans l’admiration et dans le monde de ses amis. Dans nos carrières, on a des moments forts. Quand on partage un souvenir, on sait que ce qu’on a vécu vient du fait qu’on l’a vécu à trois. On dirait que ça rajoute de la valeur à ce projet-là.
Lou-Adriane : Je voudrais dire aussi que c’est le sentiment de participer à quelque chose de plus grand que soi. Comme Ari disait tantôt, l’union fait la force, mais je pense que c’est aussi exponentiel. Ce n’est pas juste la somme de nous trois ensembles ; on sent une amitié tellement forte.
Si vous pouviez avoir une qualité de chacun, que choisiriez vous ?
Lou-Adriane : Pour Ariane, je dirais l’instinct. Ariane est quelqu’un qui a une compréhension de tellement de choses. Si on parle de quelque chose et qu’elle a un point de vue qui n’est pas le même que le mien, six mois après, je réalise qu’elle avait exactement raison au fond. C’est comme une lucidité de tellement de choses et elle a aussi un instinct musical. Thierry, je dirais l’humilité confiante que j’admire beaucoup. Il est quasiment sur la défensive, mais, en même temps, il a assez de confiance en lui.
Ariane : C’est drôle parce que pour Thierry je dirais la confiance aussi. C’est une bonne confiance. Lou est ma bonne amie depuis très longtemps. Donc, il y a tellement de choses que j’admire chez elle que c’est difficile à choisir. Elle est très généreuse et elle est comme une inspiration et une affirmation dans ma vie. Elle est une personne qui considère tout le temps les autres. En même temps, elle est une leader incroyable qui arrive tout le temps au bout de ses projets et qui peut s’exprimer clairement. Elle est une inspiration pour beaucoup de monde.
Thierry : Pour Ariane, je dirais sa sensibilité parce que depuis le début de ce projet on se base sur son frissonmètre. Ariane avait des frissons à des moments clés. Dans Le Roy, la Rose et le Lou(p) (Chanson Thème), quand on dit « laisse parler ton cœur », c’est laissé parler SON cœur. Avoir des frissons et un frissonmètre dans un projet est toujours une bonne idée. Lou, elle est belle et créative au quotidien et ça m’inspire tous les jours.
Si vous aviez pu écrire une chanson de chacun, quelle chanson aimeriez-vous appeler la tienne ?
Thierry : Pour Ariane, j’adore sa chanson Tu voulais parler. Je ne sais pas comment écrire une chanson comme celle-là. C’est malade.
Pour Lou, j’adore sa chanson Je suis arrivée pour des raisons similaires, mais c’est aussi une chanson drôle.
Lou-Adriane : Pour Thierry, c’est la chanson Cantalou. C’est la première chanson que j’ai découverte où je suis devenue fan avant de le connaître et de devenir ensuite ami avec lui. Quand je pense au refrain et à ce qui se dit, ça me fait brailler encore.
Pour Ariane, je trouve qu’elle a des bangers et des chansons tellement pop, mais, chaque fois que le refrain de la pièce Le paradis de l’amour arrive, je trouve que c’est une des plus belles mélodies au monde. À chaque fois que je l’entends la chanter, je me sens vraiment émue. Donc, j’ai beaucoup d’admiration..
Ariane : Pour Thierry, je prends Comme dans mes souvenirs parce que c’est une chanson de son nouvel album que j’aime tellement. Je suis fan de la mélodie et des arrangements, ça me rappelle aussi mes années quand j’ai étudié en jazz. On dirait que c’est le genre de chanson que j’ai étudié qui m’a donné le goût pour la musique. C’est bien fait et c’est rassurant comme toune.
Pour Lou, je prends La pluie ne tombe jamais sur toi qui est une chanson qu’elle a faite après son premier album parce que j’adore la mélodie de cette chanson, elle me touche. La première fois que je l’ai entendue, je ne comprenais pas ce qui se passait parce que pour moi c’est vraiment un exemple de songwriting maîtrisé et d’harmonies riches qui rendent hommage au texte de la chanson. Ça me reste vraiment une grande chanson.
Le Roy, la Rose et le Lou(p) sera notamment en spectacle au Club Soda les 4 et 6 novembre prochain lors de la 37e édition Coup du coeur francophone. Vous pouvez encore vous procurer des billets pour la supplémentaire; en date du 1er novembre.

Frankie Rose | Journaliste
Frankie vient d’Angleterre, mais elle est francophone dans l’âme. Passionnée par les cultures francophones, notamment celle du Québec, elle aime découvrir et promouvoir la langue. En ce qui concerne la musique, elle aime les chansons qui racontent les histoires, que ce soit dans les paroles ou le lien personnel que la musique peut créer.

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.