[Critique] Depeche Mode | Memento Mori

Chimérique et adroit!

Date de sortie : 24 mars 2023 
Genre musical : Électro-pop

Après une pandémie déconcertante et le décès du claviériste co-fondateur Andy Fletcher, Depeche Mode revient en duo sur un 15e album en carrière, le premier depuis Spirit (2017) et son penchant politique malaisant.

Voici Memento Mori, une expression latine qui signifie « Souviens-toi que tu mourras », 12 pièces dans une musique électro-pop sensitive, lugubre industriel qui dégouline de ressentiments entre l’introspection et le mal d’être entre le bourdonnement de la vie et de la mort.

L’album a été produit par James Ford (Arctic Monkeys, Foals, Gorillaz, Florence And The Machine) et Marta Salogni (M.I.A., Animal Collective, The XX).

Depeche Mode arrive avec un attirail de chansons dramatiques qui racontent le pouvoir qui nous obsède, une perspective de la mortalité, le sexe et le désir, ainsi que la foi. Ce sont des sujets que le groupe défend avec élégance depuis déjà quatre décennies, mais le thème omniprésent dans ce 15^e album est la mort, la fatalité qui nous attend tous. On ressent les fantômes et de la douleur dans la voix obscure de Dave Gahan. Les arrangements électros gothiques industriels en guise de battements de cœur, les synthétiseurs classiques, la guitare grunge et la voix comme un écho d’outre-tombe.

L’album nous rappelle un croisement entre Music for the Masses (1987), Violator (1990), Ultra (1997), Song of Faith and Devotion (1993) et Delta Machine (2013).

Memento Mori est un album qui nous absorbe l’esprit tel un vortex grâce à sa musique suraiguë qui explore la mort avec son urgence de vivre. Le duo embrasse davantage sa part d’ombre et c’est chimérique et adroit.