
Audrey-Anne Séguin est l’une des candidates à avoir retenu l’attention du public lors de son audition à l’aveugle sur la chanson « Meaningless » de Charlotte Cardin en début de saison de La Voix 9. En plus d’avoir fait partie des 60 finalistes pour Star Académie 2021, elle a participé à plusieurs comédies musicales et a, entre autres, collaboré avec celui qui deviendrait son coach, Marc Dupré. À quelques jours de sa performance aux quarts de finale, j’ai pu discuter avec elle de sa façon de voir l’aventure jusqu’à maintenant.
Comment décrirais-tu l’expérience de La Voix jusqu’à maintenant ?
Enrichissante, vraiment! C’est sûr que je suis contente d’avoir le bagage que j’ai jusqu’à maintenant pour pouvoir lâcher prise et profiter pleinement de l’expérience. Mais c’est aussi un beau trip de gang autant que des défis personnels. C’est sur une longue période, donc c’est sûr qu’à un moment donné, la fatigue s’installe. On veut performer au meilleur de nos capacités avec tout notre cœur. C’est enrichissant, vraiment, de travailler avec une équipe qui a de l’expérience, aussi. On ne se sent pas seuls là-dedans; on est bien entourés.
J’ai beaucoup de gratitude envers cet aspect-là de l’émission. J’ai hâte à la rencontre qui s’en vient avec le public, avec les directs. On dirait qu’il y a un échange, de plus en plus, autant de moi envers le public que du public envers moi. Ça se développe tranquillement. En même temps, je pense qu’on se comprend tellement en vivant l’aventure, tout le monde qui le fait, toutes équipes confondues. Ce sont tellement de belles rencontres! Je peux me confier à eux, vivre ça avec eux. C’est vraiment une belle aventure jusqu’à maintenant!
Tu l’as dit, c’est une aventure qui se déploie sur une longue période. Comment décrirais-tu l’état d’esprit que tu avais aux auditions à l’aveugle par rapport à celui que tu as aujourd’hui, à quelques jours de ta participation au quart de finale ?
Il y a quand même beaucoup de similitudes parce que le but, c’est de rester dans le moment présent et c’est d’en profiter à 100% parce que ça passe vraiment vite.
En même temps, c’est sûr que c’est de plus en plus concret. Il y a une certaine pression qui embarque, aussi, de vouloir être à son meilleur et de vouloir rester vrai, authentique dans tout le processus. C’est sûr aussi que, vu qu’il y a beaucoup de temps entre les étapes, oui il y a beaucoup de préparation, mais il y a aussi beaucoup de réflexion. Les émotions bougent, les constats bougent; on évolue comme personne à travers les expériences et les rencontres. J’ai envie que ça teinte, aussi, chacune de mes perfos, pour que les petites différences qui se passent entre et dans mon processus me mènent à cette destination-là. On sait que ça peut finir à n’importe quel moment. On veut que, quand ça se termine, on ait vraiment pu savourer chaque étape de ce processus-là.
C’est la beauté de la chose : ça fait qu’on en profite au max, toutes les fois! Entre les étapes, par contre, on peut traverser toute une gamme d’émotions, en même temps d’être fiers de nos accomplissements. Concrètement, c’est sûr que c’est une fois à la télé que ça a un réel impact. Avant ça, on est dans l’attente. On a hâte de voir ce qui va être gardé au montage, ce qu’on dégage à la télé. On veut voir s’il y a une similitude entre ce qu’on a vécu et ce qu’on voit. Mais jusqu’à maintenant, je suis fière de tout le monde! Le résultat est tellement beau. Ça paraît qu’on met du temps et de l’énergie. Je pense qu’on est tous investis à 100% jusqu’à ce que ça se termine pour n’importe qui.


Tu connaissais un peu Marc Dupré avant de faire partie de son équipe puisque tu as déjà collaboré avec lui. Comment décrirais-tu ta relation avec lui, maintenant que c’est ton coach ?
C’est encore mieux maintenant que c’est mon coach! Maintenant, je lui dis : « Salut coach! » Juste ça, c’est cool; c’est un beau titre que j’utilise (rires)! Ça a toujours été une belle collaboration, dans le sens où il m’a approchée comme ça, mais on ne se connaissait pas. Maintenant, on a un contexte dans lequel apprendre à se connaître. Je sens que j’apprends à le connaître à travers la confiance qu’il me donne, aussi, là-dedans, à travers des numéros qui sont choisis par moi et la production et Marc. C’est vraiment un travail entre plusieurs partis tandis que, quand je me suis greffée à notre duo, je me suis jointe à une équipe. Ce n’était pas pour mettre ma couleur nécessairement. Oui, c’était pour mettre ma voix, mettre ma touche d’interprète, mais ce n’était pas pour dire qui je suis.
À La Voix, c’est moi qui suis mise de l’avant. En même temps, je veux faire honneur à mon coach, un peu comme je voulais faire honneur à sa musique. Ça, ça reste dans cette relation-là. En même temps, à travers les expériences qu’on vit, Marc me voit dans un contexte avec les autres. Il me voit évoluer avec d’autre monde; il voit qui je suis autrement que sur scène. Je pense qu’il fait des liens entre qui je suis personnellement et qui je suis en tant qu’artiste. À travers tout ça, il voit peut-être aussi la compatibilité qu’on a artistiquement. C’est une compatibilité qu’on voyait déjà, en tant qu’artistes. C’est probablement pour ça qu’il m’a offert de faire la toune avec lui. Il voyait déjà comment les deux on avait le feu pour la musique.
Cette passion-là qui nous réunit, à travers la musique, c’est encore là. C’est juste que maintenant, il y a plus de couches à tout ça. C’est vraiment le fun! J’aime ça aussi, voir Marc avec d’autre monde, de le voir donner des conseils à d’autres gens et de sentir aussi qu’il réfléchit à un numéro puisque ce n’est pas juste une performance en studio qui est vocale. Il veut nous élever en tant que personne. Je pense qu’il a les meilleurs conseils pour nous permettre de profiter du numéro et d’être disponibles face à ce qui s’en vient. C’est rassurant de savoir qu’il est là. Ça me met en confiance pour les perfos qui s’en viennent, autant avec les artistes invités qu’en solo. Si je fais une proposition, il me dit vraiment ce qu’il en pense.
Il est honnête, donc je sais que j’ai l’heure juste. Ça donne envie de faire des propositions et d’ensuite les retravailler.
D’ailleurs, sur l’album de La Voix, cette année, vous reprenez des chansons de vos coachs. Toi, tu y interprètes « Voyager vers toi » avec Darren Vaudreuil.
Oui, moi, j’étais très contente! C’est une version qui est faite plus en douceur. Ça donnait un nouveau souffle à la chanson, avec une nouvelle interprétation. C’est sûr que j’espère que ça peut rejoindre autant la génération de mes parents que la mienne. Mais juste d’avoir ça à offrir à Marc… Ça m’a permis d’avoir à lui offrir quelque chose en retour, en gage de gratitude. Si ça avait été la toune de n’importe qui d’autre, ça n’aurait pas eu le même impact. Ça fait comme une boucle. Je sens que je remercie Marc, là-dedans. En même temps, je me sens honorée d’avoir la chance de chanter une chanson de quelqu’un qui a confiance en moi. Il y a quelque chose de beau là-dedans.


Sans trop en dire par rapport à ta performance, comment souhaites-tu aller chercher les gens dimanche ?
Mon but, ce n’est pas nécessairement d’aller les chercher; c’est de connecter avec les gens. Moi, j’ai envie que les gens sentent que c’est beau d’être soi-même, avec tous nos défauts et tout ce qu’on a de beau à offrir, puis de comment, en étant alignés sur nous, simplement, on peut être unis avec les autres. J’ai envie de rallier les gens ensemble, qu’ils sentent qu’ils ont une voie, qu’ils sentent que, par la façon dont je suis alignée sur le fait de chanter, sur comment ça parle pour moi et sur comment c’est important dans la réalisation de moi-même. Moi, chanter, c’est ce que je fais de mieux dans la vie. J’espère que ça va les inspirer à faire, eux aussi, ce qu’ils font de mieux.
J’ai envie de montrer ça, mais j’ai aussi envie de montrer ça autrement que par la performance. Les numéros que j’ai faits jusqu’à maintenant étaient énergiquement forts. « Beggin’ », il y avait beaucoup de mouvements, c’était très rock, puis « Des mots qui sonnent », c’était dans l’esprit de gang. Là, j’ai envie d’aller dans quelque chose de plus profond. J’ai envie d’aller au-delà de ce qu’on voit en premier chez moi. Je pense que j’ai plein de choses à offrir. Ça fait partie de mes couleurs, ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, mais j’ai autre chose à montrer. Je pense que je suis rendue là. Si le public veut vraiment aller à ma rencontre et que moi j’aille vraiment à leur rencontre, j’ai envie qu’ils aient accès à tout ce que je suis. Puis, j’ai envie de gagner leur confiance.
Je ne veux pas à tout prix que tout le monde m’aime, mais j’ai le goût que les gens disent : « Ça m’inspire! ». Qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment pas ce style de musique là, qu’ils aiment la perfo ou pas, je pense qu’on se rejoint quand on se sent nous-mêmes. J’ai envie d’être moi-même avec tout le monde, avec les gens à la maison, avec mon coach, avec les autres artistes avec qui je partage la scène. Je pense que, si les gens sont au rendez-vous, il va y avoir une belle rencontre. Tant mieux si les gens votent pour moi, s’ils aiment ma voix et ma perfo, mais c’est encore mieux si ça les rejoint dans leurs valeurs, dans leur cœur. C’est le gros lot, passer à la prochaine étape, mais s’ils sont juste là, avec moi, pendant ma performance, je vais être contente.
C’est un moment que j’ai envie de créer, qu’on soit ensemble, là-dedans, peu importe ce qui arrive après. Si je peux montrer que je suis épanouie, je vais en ressortir gagnante, peu importe le résultat. Si ça inspire les gens à voter, tant mieux! C’est sûr que c’est mon rêve! Je veux me rendre le plus loin possible dans cette compétition-là. Je pense que j’ai tout ce qu’il faut pour continuer d’apprendre là-dedans et d’évoluer dans ce contexte-là. J’ai envie de finir l’aventure au moment où je sens que je suis au bout de quelque chose. Là, je sens que j’ai encore un peu de chemin à faire (rires)!
On dirait que ça me pousse à vouloir continuer encore plus pour pouvoir me rendre plus loin et travailler avec d’autres artistes et faire encore d’autres performances, montrer encore plus mes couleurs pour que les gens voient qui je suis. L’authenticité, c’est vraiment important. Si je pense à FouKi, à Sarahmée ou même à Éléonore Lagacé qu’on voit dans Zénith, ce sont des gens qui se lancent dans de gros projets ambitieux, mais qui sont réels à leurs désirs profonds. Ça leur permet de connecter avec les autres et de montrer à quel point ils aiment ce qu’ils font. Je trouve ça inspirant. J’ai envie de montrer aux gens que, moi aussi, je peux aller au bout de ce que je pense que je suis, et même peut-être au-delà de mes capacités.
J’espère que je vais me rendre à l’étape des demi-finales, mais on y va une étape à la fois! Jusqu’à maintenant, les gens m’écrivent; les gens sont là. C’est toujours vraiment gagnant quand les gens m’écrivent. Ça m’aide à savoir pourquoi je le fais et à qui je m’adresse. Les histoires que j’entends, les témoignages, c’est nourrissant. Ça me fait grandir!


En parlant d’inspirer les gens : tu avais fait le camp de sélection pour Star Académie 2021. Tu n’as pas été choisie, mais tu n’as pas pris ça comme un échec. Tu as aussi sorti une chanson, par toi-même, en plus de faire des comédies musicales. On sait déjà que tu es une fille très travaillante!
Je ne chôme pas (rires)! Je veux montrer aux gens que je suis impliquée. J’ai fait beaucoup d’auditions, dans les derniers mois, pendant le processus de La Voix. Je voulais juste rester active. On fait toujours une audition pour l’audition d’après. Ce n’est jamais pour se dire qu’on va l’avoir là; je fais ma place. Mon intérêt, c’est aussi de continuer ce que j’ai toujours fait, d’aller vers les gens, puis de gagner ma crédibilité auprès d’eux, qu’ils sachent que je suis quelqu’un de paroles. Ce sont des valeurs qui sont importantes pour moi, mais c’est aussi une façon de bien m’entourer, moi aussi, là-dedans. J’ai envie de m’entourer de gens qui voient mon potentiel, mais dont je vois le potentiel aussi, avec des valeurs qui se rejoignent.
En même temps, ça me permet de montrer au monde que je suis capable de leader des projets. Je n’attends pas qu’on m’apporte des choses sur un plateau d’argent. Je travaille fort parce que je pense que c’est ça que ça prend. Rien ne m’est jamais tombé du ciel; il a toujours fallu que je travaille fort. Donc, ça fait toujours partie de ma personnalité. Mon but, ce n’est pas de me démarquer ou de me prouver. Je pense que je commence à me faire une place, donc j’ai envie de profiter de cette expérience-là pour montrer à quel point j’ai travaillé fort dans les dernières années. J’ai mis du temps là-dessus pour que les gens me fassent confiance, pour qu’ils sachent que j’arrive préparée et que c’est agréable de travailler avec moi.
J’ai envie d’installer ça, d’avoir du plaisir à travailler avec les gens tout en étant efficace. En tant que comédiens, en tant que chanteurs, on est capables d’incarner des choses, d’aller dans des sujets qui ne sont pas à nous, mais qui nous rejoignent d’une certaine façon. On peut aller chercher des choses à travers nos expériences de vie. Toutes les difficultés que j’ai eues à travers mon parcours font partie de mes joies aujourd’hui. Tout ce qui a été dur, même les opportunités que j’ai eues, vient du fait que j’ai travaillé. J’ai envie d’inspirer et de montrer aux gens qu’il ne faut pas lâcher. Tu peux croire en ce que tu fais; ça se peut que ça marche. Il n’y a rien qui arrive pour rien, puis il y a toujours un bon timing. Ce qui est dû pour t’arriver va t’arriver, selon ton timing à toi.
Même les choses plus difficiles, comme le lancement de ma compo où j’ai dû mener presque toute seule la barque, j’étais contente que ça ne soit pas un échec. C’était un premier projet solo. J’étais contente que ça soit un succès, à la hauteur de ce que je voulais. J’ai fait trois fois le tour de mes contacts avant d’avoir un « oui » dans une salle. J’ai même dû changer de date. Il y a eu beaucoup de péripéties, mais si j’avais eu un échec comme premier projet, ça aurait été beaucoup plus difficile d’en ressortir la tête haute.
Ça m’a montré que j’étais capable de mener un projet; je n’attends pas après quelqu’un. Je suis proactive là-dedans et, peu importe c’est quoi l’étendu, on va toujours plus haut. Le bagage qu’on a nous sert tout le temps. Vivre des échecs ou des choses plus difficiles, oui c’est là, mais si on est résilients et qu’on croit à ce qu’on est supposés être, qu’on sent qu’on fait du bien à nous-mêmes et aux autres là-dedans, ça ne peut pas ne pas marcher. C’est beau, ça. Une fois qu’on le vit, même si on a eu des moments tough, on est reconnaissants des moments tough. Puis, on est reconnaissants de se rendre là avec les autres.
On est capables de se dire que c’est grâce à tout ça, grâce aux échecs, grâce à la rencontre avec les autres qu’on se trouve à réussir puis à gagner la confiance des gens. Les joies qu’on gagne sont un peu issues des difficultés qu’on vit. Si c’était tout le temps facile, on ne l’apprécierait pas autant. Il y a des moments tough qui ne sont pas beaux, pour vrai, mais ce n’est pas toujours obligé d’être beau. Dans la vie, toutes les émotions sont super valides. Donc, de valoriser ce côté-là, c’est quand même important. C’est un beau message de valoriser toutes les émotions, tous les moments de doute, parce que tout le monde en a à petite ou grande échelle.
Que tu sois au secondaire avec des enjeux de travail d’équipe, que ça te gâche la vie ou que ça soit dans quelque chose de concret au niveau de ta carrière, ce sont les mêmes petits défis qui font que tu vas réussir et persévérer pour aller au bout de tout ça.
Le deuxième quart de finale de La Voix sera présenté ce dimanche 26 mars à 19h30, à TVA.
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Photo de couverture: Gaëlle Leroyer

Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.