
IDLES
Crawler (⭐️⭐️⭐️⭐️ ½)
Après l’album Ultra Mono (2020) qui manquait de développement, disons-le comme ça, le quintette de West Country IDLES revient continuer le laboratoire post-punk avec cette fois, une volonté d’approfondir son vaste territoire musical sur son quatrième album.
Voici Crawler, une galette généreuse faite de 14 gros morceaux post-hardcores punk crus et de hip-hop sur une rythmique alambiquée qui rivalise avec les monstres du chanteur Joe Talbot. Avec cet album produit par le guitariste du groupe Mark Bowen, IDLES offre des chansons entre la prise de conscience et la colère qui s’expulse dans une plume plus abstraite et même poétique.
Après avoir été engagé sur Trump, le Brexit, la mort, l’homophobie, Joe Talbot nous raconte cette fois son voyage vers la sobriété, sa lutte de toute une vie contre la toxicomanie, les mauvais choix qui l’ont mené droit en enfer. La voix éraillée de Talbot livre son témoignage avec un quelque chose de viscéral et beau entre spoken word, punk hargneux, décadent et provocateur, mais surtout vulnérable.
Sur des arrangements de riffs de guitare électrique qui découpent chirurgicalement avec une précision l’univers de Bowen ; c’est explosif, très émotif. Si les albums précédents de IDLES étaient expéditifs dans leur ambiance punk sans fla-fla ; lui il est nuancé, mais tout autant scabreux.
Crawler, c’est un album brut, sinistre et perturbant dans lequel le groupe anglais IDLES continue de nous balancer en pleine gueule une musique punk rébarbative, mais captivante.
On est loin des chansons sociopolitiques, mais on est près des grandes artères tout près du cœur.
Chansons préférées :
- Crawl !
- The Wheel
- The New Sensation
- The Beachland Ballroom
- Car Crash
- When the Lights Come On
- The End