
C’est lancé pour les répétitions de ce spectacle de théâtre musical, une création signée par le Théâtre de l’Oeil Ouvert, écrit par Geneviève Beaudet et Félix Léveillé en salle tout l’été 2022. « Il était une fois où l’histoire allait se répéter sans cesse… »
Nous retrouverons dès juillet une distribution composée de Jean Maheux, Renaud Paradis, Frédérike Bédard, Frédérique Mousseau, Karine Lagueux, Jade Bruneau, Simon Labelle-Ouimet et Simon Fréchette-Daoust autour de l’histoire revisitée de la légende de La Corriveau! C’est aussi en collaboration avec des diffuseurs de la région de Lanaudière que le projet a pu voir le jour. C’est né d’une rencontre entre la metteure en scène du spectacle et comédienne Jade Bruneau et ça donne maintenant le coup d’envoi d’une nouvelle programmation ayant pour mandat le pluridisciplinaire. On met en valeur la danse, le chant, le théâtre et plusieurs autres arts. Ce spectacle mettra en lumière des thématiques telles que la peur, l’ignorance, la malveillance, la persécution publique, le féminisme.
Distribution de La Corriveau – La soif des corbeaux








« Cette histoire s’est originalement déroulée en 1763, alors que le régime britannique voulait conquérir la Nouvelle-France en prenant cette femme comme exemple pour montrer leur pouvoir auquel se soumettre. Marie-Josephte Corriveau était une femme ordinaire. On l’a traitée de sorcière, comme une personne inférieure, alors qu’elle vivait probablement une situation de violence conjugale très problématique. »
– Geneviève Beaudet
Geneviève Beaudet

Le spectacle abordera le patriarcat et le pouvoir décisionnel de l’homme. « C’était une femme de caractère, forte, autonome, indépendante, émancipée, libre, qui disait haut et fort ce qu’elle pensait, alors elle est passée facilement dans le tordeur. Elle dérogeait du cadre parce qu’elle a osé dénoncer. » Ce travail collectif d’écriture relate « le procès de cette condamnée » à l’aide de textes à la fois tranchants et poétiques, sous la forme d’une enquête, à travers des chœurs et des arrangements musicaux fascinants, où la force du nombre nous fera sentir le poids de ce drame.
« Ça résonne encore aujourd’hui. Les féminicides, plus ça change, plus c’est pareil. On le sait comme les agressions sexuelles, c’est difficile à juger. Sur tous les accusés, il y a beaucoup de libérés », a ajouté l’autrice. On peut voir la cage de La Corriveau sous plusieurs autres métaphores comme les réseaux sociaux par exemple. « On voulait utiliser la fantaisie et la légende pour mobiliser les gens vers le meilleur. On fusionne les époques et les points de vue, d’où le rôle de la narratrice, la journaliste (campé par Karine Lagueux) ».
« Dans cette tragi-comédie, on veut vous arracher le cœur, vous faire pleurer et rire. Il y aura de l’humour à travers tout ça. Ce sera deux heures de spectacle et 26 chansons originales. Ce ne sera pas plate », nous a partagé Jade Bruneau, la directrice générale du Théâtre de l’Oeil ouvert. Trois musiciens feront aussi partie de ce théâtre musical.
C’est dans un décor contemporain et mystérieux que les personnages évolueront à travers des costumes élégants, colorés et mémorables. Les inspirations tant obscures que vives se déploient dans cette belle création ou l’équipe de production et de concepteurs aspire à un résultat grandiose.
Jade Bruneau


« Jade est très impliquée dans le personnage et voit la mise en scène comme son bonbon. »
– Simon Fréchette-Daoust
Simon Fréchette-Daoust


Retour dans l’histoire
Nous sommes allés à la rencontre de Catherine Ferland, historienne, celle qui a servi de référence lors du processus de création.
Selon elle, il y a 3 Marie Josephte Corriveau.
- La femme
- La légende
- La cage elle-même (devenu maintenant patrimoine culturel)
Tout ça a marqué l’imaginaire collective à travers l’image de la cage, sans qui La Corriveau serait sûrement tombé dans l’oubli et serait devenu un ancêtre anonyme. La légende s’est transmise par des hommes, qui eux aussi ont mis en cage par leurs mots l’histoire de cette femme. Les écrivains du 19e siècle l’ont enfermé à double tour dans cette cage, encore et encore. « C’est devenu un symbole », nous dit l’historienne.
« Les Britanniques versus La Nouvelle-France, le patriarcat, la non-émancipation. » Après 100 ans ou presque, cette cage a réellement été retrouvée. « Elle refait surface à l’époque victorienne. C’était un symbole qui a fait peur aux femmes, pour leurs droits. D’ailleurs, la mode de ces temps favorise que l’on protège la vertu des femmes. La crinoline en cage était la plus populaire. »
Les couches multiples de cette légende en font une histoire encore inspirante aujourd’hui « qui a encore quelque chose à dire. C’est un exutoire ».
Catherine Ferland

« Je me sens déjà chez moi avec cette équipe. Le personnage de la cousine me ressemble à plusieurs niveaux différents. Ce n’est pas loin de moi que de jouer la nunuche du village. Tout le monde défend ses personnages à merveille. On a la chance d’avoir un spectacle monté sur mesure pour les interprètes. »
– Frédérique Mousseau
Frédérique Mousseau


Toutes ces idées originales qui ont inspiré d’autres gens à créer. Vous pourrez ainsi déguster une bière spécialement élaborée pour le spectacle « La Corriveau » en collaboration avec la Microbrasserie Le Bilboquet, avant les représentations, à l’image de cette figure historique.
« Les sorcières d’hier ont mis au monde toutes celles qui brûlent encore aujourd’hui. La seule chose qui a changé, c’est la façon de mourir. »
La pièce de théâtre La Corriveau – La soif des corbeaux sera présentée du 7 au 23 juillet au Centre culturel Desjardins de Joliette, du 27 au 31 juillet au Théâtre le Patriote de Sainte-Agathe-des-Monts et du 4 au 20 août au Carré 150 de Victoriaville …. Et qui sait peut-être à Montréal, un jour?
Photos des répétitions







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