
Jusqu’au 4 décembre La Chapelle Scènes Contemporaines présente Confession publique. Porté avec force par Angelique Willkie, ce puissant solo de Mélanie Demers bouscule les conventions et redéfinit la perception de ce que devrait être une confession.
Une plongée en elle
Confession Publique est un solo autobiographique qui n’a jamais vu le jour. Relégué aux oubliettes, c’est Angélique Willkie qui a fait remonter à la surface le désir pour cet objet artistique.
À la fois interprète et muse, ce sont ses mystères qui servent dorénavant de matière première au spectacle.
La protagoniste se tourne vers les bas-fonds dans une plongée en elle et en nous.
Le rapport est intime et intimidant.
Questions 1000 fois posées
La représentation devient la toile de fond à ces questions 1000 fois posées : Notre lien au monde, l’ascendance de l’environnement sur nos destins et le pouvoir des autres qui dictent et dominent nos choix de vie.
Une confession hors de l’ordinaire
D’emblée, lorsqu’on pense à une confession, on s’imagine un aveu fait du bout des lèvres, presque en chuchotant. Il y a quelque chose de si intime lié à cet acte qu’on imagine mal quelqu’un se confier en criant.
Or, c’est vêtue d’une robe dorée et assise derrière une batterie qu’Angelique Willkie ouvre le spectacle en exécutant un solo furieux.
Ses paroles, d’abord inaudibles, finissent en cris.
Une fois la tempête passée, Angelique enchaîne les anecdotes. Ses histoires, des fragments du quotidien, commencent toutes par «Il était une fois, une petite Ange».
D’abord anodines, elles se font de plus en plus intimes, jusqu’à plonger dans les bas-fonds de ses souvenirs pour en faire émerger un terrible secret.
Celui-ci sera révélé, avant tout le fracas promis par le début du spectacle.
Angelique Willkie capte l’attention
Son jeu est poignant et très physique. Elle habite son corps et la scène d’une façon à la fois violente et envoûtante.
Dès le début, elle sait capter l’attention du public, qui la suivra sans décrocher tout au long de ce douloureux périple.
L’ambiance sonore signée Frannie Holder vient complémenter le tout sans voler la vedette.
Passant de discrets à plus assumés, les rythmes électroacoustiques créés par la musicienne s’agencent à merveille avec le contexte et la voix d’Angelique Willkie.
Une œuvre différente de laquelle émane force et beauté.
Jusqu’au 4 décembre
Confession publique, une coproduction de La Chapelle Scènes Contemporaines, Agora de la danse, Centro per la Scena Contemporanea / Operaestate Festival (Italie), présentée jusqu’au 4 décembre
Idéation, mise en scène et chorégraphie : Mélanie Demers
Dramaturgie et interprétation : Angélique Willkie
Avec la participation de : Anne-Marie Jourdenais
Musique : Frannie Holder
Crédit photos : Kevin Calixte
Texte : Nancie Boulay