
Crédit photo: Roxanne D'Astous
En 2009, Carolanne D’Astous-Paquet venait tout juste d’avoir 18 ans lorsqu’elle accédait à la finale de Star Académie aux côtés de Maxime Landry. Après avoir participé à plusieurs spectacles de groupe, notamment les comédies musicales Les filles de Caleb et Shéhérazade: les Mille et Une Nuits, elle s’est éloignée un peu de la scène pour nous revenir avec un premier EP en 2021. Je me suis entretenue avec elle dans le cadre de mon dossier spécial des 20 ans de Star Académie.
Quand tu regardes ce que tu as accompli depuis, qu’est-ce qui te rend le plus fière ?
C’est une bonne question! Je pense que je dirais que j’ai quand même réussi à faire de la musique tout en gardant un équilibre. J’ai touché à plein de choses; j’ai terminé mes études et j’ai réussi à aller chercher un plan B. C’est sûr que ça n’a pas fonctionné comme je l’aurais souhaité en musique, mais je ne regrette pas d’avoir eu une deuxième passion parce que c’est quand même tough, la musique. Ma plus grande fierté, c’est d’avoir gardé les pieds sur terre.
Au contraire, qu’as-tu trouvé le plus difficile depuis ?
Je pense que c’est le domaine en soi, le showbiz. J’ai eu des expériences quand même assez tough. Tu sais, quand tu sors d’un petit village, à 18 ans, et que tu n’as jamais été dans une ville (rires)! Tu entres dans une grande jungle avec plein de monde. Comme partout, il y a du monde spécial qui te fait vivre des expériences moins agréables. Ça m’a frappée, des fois, de voir que c’était moins rose que je l’aurais pensé. Mais en même temps, c’est la musique qui compte. Moi, j’ai continué à faire de la musique, un peu dans l’ombre. L’amour de la musique, je l’avais, mais j’avais peut-être moins l’amour du showbiz! Je suis contente d’avoir gardé mon amour de la musique, même si je n’ai pas été sous les projecteurs tant que ça dans les dernières années.
Parmi tous les apprentissages que tu as faits lors de ton parcours à l’émission, quels sont ceux qui te servent encore aujourd’hui ?
C’est sûr qu’à l’Académie, c’était un gros blitz d’apprentissages! Encore aujourd’hui, j’ai l’impression que j’ai des pertes de mémoire tellement que c’était intense (rires)! J’ai vraiment aimé tous les ateliers qu’on avait et toutes les rencontres qu’on a faites. Je me suis imprégnée de tous les conseils qu’on a reçus. Tous les professeurs nous ont donné de bons conseils. Pour moi, je pense que ce qui revenait, c’était de foncer et de ne pas avoir peur d’être sur scène. Je me souviens de la peur que j’avais de chanter devant du monde (rires)!
J’ai pris tous les conseils que j’avais au niveau de la confiance et du fait de prendre ma place. La fois où j’ai chanté avec Lady Gaga, tous les profs sont venus me voir. Ils étaient traumatisés! Elle n’avait pas été très cool et elle était un peu dans son monde. Je me souviens de Patrick Huard, entre autres, qui me disait de rester groundée et de ne pas me laisser faire! Mais tous les profs m’ont encouragée et m’ont donné confiance! Même Ginette Reno, à un moment donné, m’avait prise par les bras et m’avait dit : « Toi, là, arrête d’avoir peur! » Elle avait tout compris qui j’étais (rires)!

Partage-moi ton plus beau souvenir de l’aventure.
Par rapport à l’Académie, nous, on a vraiment été gâtés avec les artistes invités! C’était incroyable; on se pinçait chaque semaine! C’était vraiment un beau baptême! C’était vraiment des artistes de qualité, et on a eu beaucoup d’artistes internationaux, donc c’était vraiment impressionnant. Le chanteur de Supertram, Roger Hudson, était tellement gentil. Il nous parlait comme si on était tous ses enfants (rires)! Mais c’est sûr que mon moment le plus fort, celui où j’ai le plus shiné et où j’ai montré que je pouvais faire autre chose que des petites balades, c’est avec Marie-Mai. J’ai vraiment aimé ça, et elle a été super sweet! Elle m’avait vraiment crinquée à bloc, elle aussi! Elle me disait : « Là, tu regardes la caméra et tu veux défoncer la caméra! » On a vraiment eu un super fit!
Si c’était à refaire, y a-t-il des choses que tu ferais différemment ?
Pas vraiment… D’un côté, j’aurais aimé le faire un peu plus vieille parce que, à 18 ans, je trouve ça exceptionnel quand j’en vois qui savent exactement quel style ils veulent faire. Je n’en reviens pas, chaque fois que je vois des jeunes qui sont complètement incarnés et qui ont une identité musicale. Moi, je n’avais pas ça pantoute et j’allais là pour apprendre! En même temps, je suis contente d’être arrivée là avec cette volonté d’apprendre et de devenir meilleure.
Je suis arrivée avec ma vulnérabilité, je n’avais pas chanté tant que ça, mais je pense que les gens ont aimé ça justement. J’ai vraiment appris au fil des semaines et je suis vraiment sortie de ma zone. Il y a comme un revers de la médaille (rires)! Je suis contente de l’avoir fait jeune pour les apprentissages et les améliorations, mais pour la carrière, je pense que ça aurait intéressant que je le fasse plus tard. Mais il n’y a rien qui n’arrive pour rien, donc c’était ça!
Si tu devais choisir une chanson que tu as interprétée pendant ton parcours, que ce soit une performance en solo, en duo ou en groupe, laquelle choisirais-tu et pourquoi ?
C’est sûr que le duo avec Marie-Mai sur « Emmène-moi », c’est ce qui a été le plus marquant dans mon parcours. Ça m’a vraiment aidée! C’est là aussi que j’ai gagné la confiance de la production, j’ai l’impression. Ils ne voyaient peut-être pas mon potentiel ou jusqu’où je pouvais aller avant ça. Je ne l’ai pas choisie sur le CD souvenir Nos retrouvailles, j’ai choisi « Le saule » d’Isabelle Boulay parce que c’est Isabelle Boulay qui m’a donné le goût de chanter et que c’était ma première mise en danger.
Sinon, il y a une chanson que j’ai faite en audition, et je pense que c’est celle qui m’a fait entrer à l’Académie. J’avais eu une vieille chanson de Barbara, « Dis, quand reviendras-tu ? » C’est une chanson que je n’avais jamais chantée, puis je l’avais fait d’une façon différente de l’originale. Je pense que c’est une chanson marquante de mon parcours, même si je ne l’ai jamais chantée devant le monde! J’aurais peut-être dû la refaire (rires)!
Dirais-tu que ton rapport à la musique a changé depuis ton passage à l’émission ?
Je pense que oui. On évolue tout le temps! C’est certain que je suis sortie de l’Académie avec plus de connaissances en musique. Peut-être un peu moins naïve du milieu, aussi!
Y a-t-il des éléments des autres éditions que tu aurais aimé avoir lors de ton édition ?
J’ai écouté les nouvelles éditions avec la nouvelle production, et j’ai trouvé ça vraiment le fun! Ils ont l’air d’être un peu plus soutenus psychologiquement. J’en avais entendu parler un peu puisqu’ils nous avaient sondés pour savoir ce qu’ils pourraient améliorer, puis c’était un point qui avait été soulevé par pas mal toutes les éditions. Le clash était très grand entre être coupés de la réalité et revenir dans la réalité! Nous, Facebook commençait, donc on avait des messages et on y goûtait (rires)! Ça commençait juste, je n’ose pas imaginer maintenant. Eux, ils avaient un accès limité aux réseaux sociaux, mais c’était un moins grand choc que nous qui étions complètement coupés de la réalité! Mais je pense que le concept est le fun chaque année!
Si tu pouvais choisir un ex-académicien ou une ex-académicienne pour une collaboration, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Je pense que j’irais avec les académiciens de la première édition. Je ne suis pas capable d’en cibler un! C’est vraiment l’édition qui m’a le plus marquée parce que c’était nouveau. Ça a vraiment marqué l’imaginaire collectif de tous les petits chanteurs en devenir. On a vraiment vécu le rêve avec eux, j’ai l’impression. C’était tellement de beaux et de bons artistes! Je me suis accrochée vraiment à plusieurs d’entre eux. J’étais pré-ado, donc je me suis identifiée à certains. Ils nous ont fait rêver, donc je pense que c’est vraiment la première édition. Tous les artistes!
Tu as participé à plusieurs projets collectifs après ta sortie de l’Académie, mais tu as fait paraître ton premier EP, Ombres éphémères, en 2021. Considères-tu que cette pause était nécessaire pour toi ?
L’occasion ne s’est pas nécessairement présentée. J’ai eu plein de projets. À plein de moments, j’ai dit que je préparais des albums, mais c’était vrai que j’avais des projets d’album! Malheureusement, ça a toujours avorté. Je suis allée en Europe enregistrer, mais finalement ça n’a pas fonctionné. J’avais aussi un projet avec Marie-Mai. C’est un côté de production qui n’embarquait pas, finalement. Je n’ai peut-être pas assez forcé non plus puisque je manquais d’expérience.
J’ai eu plein de projets qui n’ont finalement jamais sorti, mais en même temps, ce n’était pas mes chansons. Le goût de l’écriture m’est venu vraiment plus tard. J’avais des affaires à vivre et de l’expérience à prendre. Puis, en 2021, je sentais qu’il était temps que je sorte un petit quelque chose et de mettre du matériel dans les oreilles des gens qui sont là depuis toutes ces années-là et qui aiment entendre ma musique. C’était vraiment une carte de visite comme premier EP. J’ai essayé ce qui me tentait; je n’avais pas vraiment d’identité fixe.
Finalement, est-ce qu’on peut s’attendre à de nouveaux projets musicaux bientôt ?
Oui, je suis en composition pour le prochain projet. Je ne veux pas dévoiler je me dirige vers quel style encore. Je veux garder la surprise, mais ça va être plus clair et net comme ligne directrice. Je travaille fort et je peaufine ça! Je suis en éternelle composition, j’ai fait un bébé entre temps (rires)! Je fais des petits shows par-ci, par-là pour le plaisir, mais je compte m’y remettre plus sérieusement avec des compositions. J’irai probablement pour un EP encore, mais avec une identité plus forte un peu!
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Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!