
S’inspirant des événements réels survenus lors de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013 et impliquant le plus grand déversement pétrolier terrestre en Amérique du Nord. La série Mégantic, disponible sur le Club illico dès le 9 février, pose un regard profondément humain sur ce drame qui a bouleversé le Québec, le Canada et le monde entier.
Chaque épisode porte sur le destin d’une ou de quelques victimes et sur l’impact du drame chez leurs proches. Lors du visionnement de presse médiatique du 7 février dernier, nous avons réalisé des entrevues avec Lauren Hartley (épisode #1), Fred-Éric Salvail, Charlie Fleurant et Edouard B. Larocque (épisode #3), Sarah-Anne Parent (épisode #5) ainsi que Julie Ringuette (policière).
Lauren Hartley (Épisode #1)
Gabrielle (Lauren Hartley) est une chanteuse motivée et sensible. Elle se fait offrir d’enregistrer dans un studio à Montréal. Quelques heures après avoir caressé son rêve, elle a une date avec Patrice (Olivier Gervais-Courchesne) dans un bar. « Mon personnage est dans l’effervescence du début de l’amour et de la carrière qui se lance. Le public possède de l’information que mon personnage n’a pas. Alors, c’est crève-cœur de la voir se rendre au Musi-Café le soir du drame », révèle l’actrice qui est pleine de vie tout comme son personnage.
Les deux potentiels nouveaux amoureux avaient un intérêt commun envers l’autre, sans jamais avoir eu de concrétisation avant la journée fatidique. La phrase que Gabrielle disait tout le temps fait tout son sens après l’analyse des événements, soit : « Il ne faut pas attendre avant de faire les choses qu’on veut faire, ça se passe maintenant. » Le premier épisode de la série a un grand rapport avec tous ses questionnements sur le destin. « C’est une belle façon de lancer la série dans la lumière puisqu’il y a beaucoup d’humanité au centre de la tragédie », souligne la comédienne.
Un des moments de tournage qui restera gravé dans sa mémoire est la dernière scène du premier épisode. « La scène où on est sous l’eau représente le symbole de notre fin à Patrice (soudeur sous-marin de métier) et à mon personnage. C’était particulièrement plaisant à tourner parce que c’est un contexte de travail peu fréquent. C’est rare que tu ailles au travail pour aller faire de la plongée. C’était plus grand que nature, et ça représente bien le plus grand que nature de la série », dit-elle.
Quand vous écouterez Lauren chanter, prêtez attention à sa voix. Son personnage est inspiré d’une vraie personne et/ou d’un mélange de personnes, dont une chanteuse. « Ils ont utilisé la voix de cette dernière et ils l’ont comme métissé avec la mienne pour faire un hybride par moment. On m’entend chanter dans la série, mais il y a une présence de cette chanteuse qui se fait sentir parce qu’on a utilisé des morceaux de sa voix », conclut Lauren Hartley.




Fred-Éric Salvail (Épisode #3)
Jérôme Lamarre (Fred-Éric Salvail) est le plus jeune de la famille Lamarre. « J’avais auditionné pour le rôle que Bruno Marcil a décroché. Finalement, on m’a proposé le plus jeune frère (question d’âge). J’ai embarqué complètement quand j’ai su que mes frères allaient être joués par Bruno Marcil et Éric Robidoux. Je trouve qu’on pourrait réellement être des frères », dit-il.
Jérôme, c’est le petit comique qui fait des jokes et qui niaise tout le temps. Lorsque ses frères (les piliers de la famille) constateront qu’il est décédé le soir du drame, ils réaliseront que le ti-cul, le clown de la famille est parti. « J’avais envie de les nourrir. Pendant tout le tournage, je niaisais avec eux autres », affirme l’acteur qui donne l’exemple que son personnage est comme un quart-arrière substitut d’une équipe de football. Ce dernier s’entraîne avec le quarterback de la franchise dans l’objectif que celui-ci se surpasse et qu’il performe au maximum.
Lamarre et Fils, c’est hautement inspiré de trois gars qui existent. Fred-Éric n’a pas été à leur rencontre puisqu’il représentait le jeune frère décédé. « Je ne voulais pas jouer dans les bibittes des gars. Bruno est allé rencontrer un des gars pour sentir leur vibe, jaser, comprendre leur univers et en savoir davantage sur ce qu’ils avaient vécu. À ce qu’il paraît, les gars sont rendus avec un paquet de tatouages. Ils sont comme marqués par cette histoire », ajoute-t-il.
En travaillant sur ce projet, Fred-Éric est allé à Lac-Mégantic et il a pu rencontrer des résidents qui ont vécu le drame. Toutefois, l’acteur ne savait pas que cette histoire était inscrite autant dans son ADN. « La seconde où le générique d’ouverture, avec les flammèches, est parti, j’ai dû me ressaisir sinon je me serais mis à brailler avant même que ça commence. Cette histoire m’a pogné à la gorge. C’était tellement important que ce soit nous au Québec qui ait raconté ce récit. C’est tellement bien fait. Le sujet a été amené tranquillement en montrant, de prime abord, des gens qui ont survécu à la tragédie. Le feu et les explosions (des personnages en soi, les méchants de l’histoire) n’ont pas été mis en partant. Je trouve que le sujet a bien été amené pour ceux qui vont revivre ce drame », souligne-t-il.


Charlie Fleurant (Épisode #3)
Béatrice (Charlie Fleurant) est une jeune fille vraiment sensible. Elle aime beaucoup ses parents. Elle a une belle relation avec son père (Bruno Marcil) et sa mère (Lily Thibeault). Même si elle se chicane parfois avec son frère (Edouard B Larocque), elle l’aime aussi. « C’était une belle opportunité d’avoir la chance de jouer un rôle dans une série aussi touchante qui raconte la vie de plusieurs personnes. Il y a beaucoup de personnes qui ont perdu des gens qui leur étaient très chers, et je joue une de ces personnes. C’est encore plus intense quand c’est quelqu’un de ta famille (comme la mère dans le cas de son personnage) et que tu as passé toute ta vie avec », révèle la jeune actrice.
Dans la première scène du personnage incarné par Charlie Fleurant, on la voit après le drame avec des bandages entourant son poignet. « C’était une scène assez intense à tourner, mais c’était une belle scène. Il y a beaucoup de gens qui ont trouvé une manière de mettre leurs émotions quelque part parce qu’ils ne savaient pas comment la gérer. Comme tu ne peux pas revenir en arrière ou te venger, chaque personne devait trouver une manière de gérer ses émotions », affirme Charlie Fleurant.



Edouard B. Larocque (Épisode #3)
Si on voit davantage sa sœur Béatrice (Charlie Fleurant), Maxime (Edouard B Larocque) est celui qui encaissera davantage selon les dires du jeune acteur. « C’est un jeune garçon assez tannant et énergique. Il imagine beaucoup de choses. Il a un cerveau d’un petit génie. En même temps, il a le cerveau d’un petit démon qui aime jouer des tours », avoue Edouard B Larocque.
Quant à sa scène marquante, c’est celle où l’on voit son père revenir aux aurores du matin sans sa mère. C’est à ce moment que les enfants réalisent que leur mère est morte durant la tragédie.


Sarah-Anne Parent (Épisode #5)
Sandrine (Sarah-Anne Parent) fait des démarches pour être acceptée en médecine à Montréal. Son père Fernand (Luc Senay) tente de cacher la lettre de l’école. Il essaie de retenir sa fille en ne lui dévoilant pas qu’elle est finalement acceptée en médecine. En attendant des nouvelles de sa demande, elle travaille comme serveuse au Musi-Café. L’inévitable, c’est qu’elle travaille le soir du drame. D’une certaine façon, il fait tout pour la retenir. En fin de compte, il va quand même perdre sa fille. Alors, c’est tragique. Sandrine incarne la jeunesse, elle a plein d’espoir et elle a des plans pour le futur. Au cours de ce même épisode, Annick (Julie Trépanier) vivra un grand sentiment de culpabilité parce que les deux jeunes femmes ont échangé leur shift cette journée-là.
« On était beaucoup de jeunes acteurs, on était tous des amis. On a eu beaucoup de plaisir à le tourner même si c’était chargé d’émotions. On était content d’être tous ensemble à tourner au Musi-Café, là où toutes les histoires se regroupent. C’étaient de beaux souvenirs. Tous les moments de tournage avec Luc Senay étaient vraiment touchants. C’est un bon acteur, c’est tellement plaisant de jouer avec lui. Il me donnait le goût de brailler à presque tous les mots qu’il me disait », révèle l’actrice qui personnifie Chrystelle Savard dans STAT.
L’actrice aux yeux bleus n’a pas hésité deux secondes avant d’embarquer dans l’aventure, malgré la délicatesse du sujet. « Savoir que les gens qui avaient livré des témoignages avaient donné leur approbation, c’était comme réconfortant. Je le faisais pour ces gens-là, mais aussi pour honorer la mémoire des gens qui sont décédés. Je pense que c’était important de rendre hommage à ces personnes décédées dans la tragédie », affirme Sarah-Anne Parent.




Julie Ringuette (Policière)
Marie Gendron (Julie Ringuette) est une policière dépêchée sur les lieux. Elle a fait face à la tragédie. Elle a décidé d’être une lumière dans ce drame. Elle a décidé de trouver un point positif dans tout ça. « Je ne m’attendais pas à ça, mais je me suis découverte là-dedans honnêtement. C’est la première fois que je joue une police. Ce n’est pas la première fois que je joue dans un drame, mais c’est la première fois qu’on m’offre quelque chose comme ça. Je ne remercierai jamais assez Alexis Durand-Brault et Sophie Lorain. Je ne me suis pas encore remise et je n’ai vu encore aucune image. Je n’attends que ça, de le montrer au public », soulignait Julie Ringuette en entrevue l’automne dernier.



Petit message politique
« Le train qui passe en plein dans le centre du village, ça n’aurait jamais dû être là. Ça fait des années, et le gouvernement n’a rien fait encore. Malgré la tragédie ferroviaire, la track de chemin de fer n’a pas encore été déviée. »
– Fred-Éric Salvail.
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