
Marily Dorion est l’une des candidates à l’identité artistique la plus définie de l’histoire de Star Académie. À chacune de ses prestations, elle reprenait une chanson bien à sa façon. Un an après son passage à l’émission, elle travaille présentement sur son premier EP prévu pour l’automne. Je me suis entretenue avec elle dans le cadre de mon dossier des 20 ans de Star Académie.
Quand tu regardes ce que tu as accompli depuis, qu’est-ce qui te rend le plus fière ?
Je pense que c’est d’avoir été acceptée à Star Académie tout court! C’est encore, dans ma tête, complètement fou que j’aie été acceptée à cette émission-là parce que, premièrement, je ne l’avais jamais écoutée. Je n’avais aucune idée c’était quoi. Puis, vu que je ne l’avais jamais écoutée, je voyais ça vraiment gros. Quand je suis allée faire les auditions au début, tout était bien fait. C’est une grosse production. Ça m’a donné un gros coup de confiance envers la vie.
Au contraire, qu’as-tu trouvé le plus difficile depuis ?
Pendant l’aventure, c’était l’opinion des gens. Je me suis rendu compte à quel point ça m’avait affectée. J’avais tout le temps envie de plaire, envie de bien performer. Après, j’allais lire les commentaires sur TVA et je voyais les réactions… Ce n’est pas tout le monde qui peut être content. Ce n’est pas tout le monde qui aime notre style. Ça, c’est normal! On dirait que je le savais, mais là, je l’avais en pleine face. Le désir de plaire qui ne fonctionne pas tout le temps, ça, j’ai trouvé ça plus difficile. Une des choses que j’ai apprises là-bas, c’est qu’il y a une différence entre un commentaire constructif et un commentaire négatif, pas constructif. Il y a une différence entre une critique constructive, qui nous enseigne quelque chose et un commentaire qui est juste méchant.
Parmi tous les apprentissages que tu as faits lors de ton parcours à l’émission, quels sont ceux qui te servent encore aujourd’hui ?
C’est bizarre ce que je vais dire, mais les mimiques de visage! Je faisais beaucoup de mimiques de visages et je suis beaucoup plus détendue maintenant quand je chante. Je suis moins crispée du visage. Il y aurait aussi mon aisance sur le stage. Il y a des caméras partout, devant des millions de personnes, puis après ça, tu joues dans une petite salle le fun. C’est différent.


Partage-moi ton plus beau souvenir de l’aventure.
Je pense qu’un de mes plus beaux souvenirs, c’est la cabane à sucre. Il y avait Yves Lambert qui était là. Et petit scoop : je suis arrivée là, puis il y avait Yves Lambert qui jouait avec un de ses musiciens, puis il n’y avait pas de caméras encore. Je suis allée le voir, puis j’ai dit : « est-ce que vous êtes le chansonnier de la place ? » Je ne savais pas que c’était Yves Lambert! Même si je connais très bien La bottine souriante, je n’avais jamais vu sa face. On a vraiment ri de moi! C’était un peu malaisant, j’étais tellement gênée (rires)! Mais ça, la bouffe était bonne, l’ambiance était le fun. Juste Yves Lambert qui nous fait du bon rigodon québécois, c’était génial!
Si c’était à refaire, y a-t-il des choses que tu ferais différemment ?
Bien sûr: je pense que je lâcherais plus prise. Je me suis tellement mis une pression complètement débile pour des choses que je ne pouvais pas vraiment contrôler. Je pensais que je faisais partie des heureux élus qui ne faisaient pas d’anxiété de performance dans la vie, parce qu’à l’école je n’étais pas anxieuse avec mes notes. Mais j’ai réalisé que j’en fais beaucoup d’anxiété de performance; j’en ai fait beaucoup à Star Ac. Si je pouvais le refaire, je pense que je me parlerais et que je me dirais : « Hey, ma belle, calme-toi, ça va bien aller! » Sinon, pour le reste, je suis vraiment contente.
Si tu devais choisir une chanson que tu as interprétée pendant ton parcours, que ce soit une performance en solo, en duo ou en groupe, laquelle choisirais-tu et pourquoi ?
Ça serait la pièce que j’ai faite avec Yseult, qui était « Bad boy ». Si je pouvais rechanter avec elle… C’est vraiment dans mes moments préférés aussi! On me disait souvent que j’étais beaucoup dans mon monde et qu’il fallait que je laisse le monde entrer sur mon perron, mais Yseult, je trouve que c’est la définition parfaite d’être dans son monde tout en faisant ressentir son monde aux gens.
Sinon, « Le tour de l’île », la chanson que j’avais choisie pour le départ. Je savais que je partirais, c’était écrit dans le ciel (rires)! Je n’avais pas choisi une grande toune de performance non plus. C’est plus une toune d’interprétation. C’était la journée de la francophonie cette journée-là, donc je tenais à faire une toune en français.



Dirais-tu que ton rapport à la musique a changé depuis ton passage à l’émission ?
Oui, ça n’a pas de sens comment ça a changé! J’ai changé de carrière après Star Ac; j’étais en travail social avant et j’étais en train de faire ma maîtrise. Mais avec Star Ac, la musique est arrivée au centre de ma vie, et j’en suis vraiment heureuse. C’est le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie! Je ne l’avais pas fait à la base parce que j’avais peur. C’est un milieu qui est épeurant, surtout que je suis une personne qui aime avoir une sécurité financière et que c’est difficile d’avoir ça en musique. Mais là ça fait un an que je suis là-dedans, et j’apprends à vivre avec ça.
Y a-t-il des éléments des autres éditions que tu aurais aimé avoir lors de ton édition ?
Je t’avoue que je ne sais pas trop, comme je n’ai pas écouté les autres éditions. Il y a une affaire que j’aurais aimé ne pas avoir : le 24/7. J’aurais aimé que ça reste comme en 2021. On était toujours sur le qui-vive. Ça devrait être limité sur les cours, les évaluations, ces choses-là. En plus, avec la pandémie, les gens n’avaient pas grand-chose à faire, donc ils nous écoutaient beaucoup. Sinon, pas de mois de confinement. Ça, c’était l’enfer (rires)!
Si tu pouvais choisir un ex-académicien ou une ex-académicienne pour une collaboration, qui choisirais-tu et pourquoi ?
C’est drôle parce que je n’ai même pas écouté son édition, mais il y a beaucoup de gens qui m’ont dit que je leur faisais penser à Andréanne A. Malette. J’avais écouté sa musique un peu, et je trouvais que c’était bon et qu’elle avait un beau style folk. Je me verrais complètement faire une collaboration avec elle!


Parlons maintenant de tes projets. Tu travailles présentement sur ton premier EP. Où en es-tu par rapport à ça ?
Ça va très bien! C’est quelque chose, faire un EP. C’est anxiogène parce qu’il y a tellement un gros travail qui s’échelonne pendant longtemps, puis c’est facile d’être continuellement dans le doute quand tu écris. Tu peux écrire quelque chose une journée, trouver ça complètement malade, mais l’écouter trois jours plus tard et ne plus trouver ça bon (rires)! Il faut apprendre à naviguer là-dedans. Mais sinon, pour vrai, je trippe ben raide! J’adore composer, j’adore être en studio. Mon réalisateur, Martin Aubin, est vraiment bon! On s’entend super bien. C’est le même réalisateur que Jérémy [Plante], et il a aussi écrit des chansons pour Krystel [Mongeau], donc on est comme tous interreliés! Il va y avoir cinq chansons. Ça va sortir peut-être vers novembre, et on est là-dessus depuis mars. Il m’aide pour les arrangements, mais les accords, les mélodies et les paroles sont de moi! Ça va être dans le style folk planant francophone et ça va fitter avec les mois d’octobre-novembre. De la musique confortable!
En attendant, tu feras aussi des spectacles cet été.
Oui. Je ferai des spectacles un peu partout en Estrie. Je fais la St-Jean à Nicolet avec Jérôme 50, puis la St-Jean de Neufchâtel le 24, à Québec. Sinon, si les gens veulent me voir, qu’ils viennent à Magog. Je serai là tout l’été! Je n’ai pas de spectacles prévus à Montréal pour le moment. Tu sais, l’an passé, j’en avais fait un. Je pourrais faire un plateau double, mais en même temps, je pense que je vais attendre.
L’an passé, mes compos n’étaient tellement pas prêtes. Elles ont toutes été transformées, et il y en a que je ne fais même plus. Je pense que je vais attendre de sortir mon EP avant de refaire des shows de compos. Là, je vais me concentrer sur le chansonnier et mettre du petit pain sur ma table comme on dit! Sinon, je vais aussi dans une résidence d’écriture en août avec Tire le Coyote. Avec ça, je vais pouvoir peaufiner mes textes, puis on va se lancer dans l’enregistrement des voix après ça en septembre!

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Photos des variétés de Star Académie: Éric Myre

Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.