
LES TROIS MOUSQUETAIRES (PARTIE 1) : LA PATTE DE MARTIN BOURBOULON
Sortie en salle le 28 avril 2023
Le réalisateur Martin Bourboulon y soigne tous les détails. Comme pour son film Eiffel, les tableaux sont magnifiques, avec une ambiance toujours assumée. Tout est réussi, la beauté des lumières de Nicolas Bolduc, de la colorimétrie et des costumes d’époque ou de bal costumé (de Thierry Delettre). Les lieux de tournages historiques (comme les châteaux de Chantilly, Fontainebleau et Compiègne, les Invalides, le Louvre), et religieux comme la cathédrale de Meaux (77) en France sont somptueux, et font renaître le 17e siècle sous nos yeux. Le son (piloté par l’ingénieur David Rit) est très précis avec le bruit des bottes, des lames, des sabots sur les pavés ou les bruits d’impact du bois. Les combats à l’épée sont ultra réalistes, avec un public proche de l’action. La belle musique de Guillaume Roussel sert bien le film.



L’esprit du livre d’Alexandre Dumas père est respecté. Dans la grande lignée des grandes sagas de cape et d’épée françaises des années 60 et 70, on retrouve un duel, une histoire d’amour – entre D’Artagnan et Constance (Lyna Khoudri) -, des tourments et des complots politiques et religieux orchestrés notamment par le sournois Cardinal de Richelieu (Éric Ruf) et la sombre Milady (Éva Green).
Les trois Mousquetaires : D’Artagnan respire le classicisme du genre tout en étant parfois très moderne, ce qui en fait une œuvre unique. Les combats, filmés en poursuite, sur des chevaux au galop, dans les champs ou au bord d’une falaise, sont époustouflants. Dans cette première partie, Martin Bourboulon nous invite à suivre le jeu gascon D’Artagnan, joué par un François Civil inspiré, qui va devenir avec malice le complice des trois mousquetaires du roi, Athos, Porthos et Aramis, joués par, excusez du peu, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmai.



Louis Garrel, interprétant un roi Louis XIII dépassé, Vicky Kriep, une Anne d’Autriche (reine) sensible et avide de liberté, et Jacob Fortune-Lloyd, un Duc de Buckingham fou amoureux, complètent la distribution cinq étoiles, au diapason. Les actrices et acteurs se subliment, dans leur jeu face caméra, et dans la livraison toujours juste des textes pourtant exigeants, réécrits par les scénaristes Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, qui assument avoir pris quelques libertés sur l’histoire originale.
Les séquences s’enchaînent sur un rythme soutenu pendant deux heures. On ne s’ennuie jamais et on y croit de bout en bout. Certaines scènes, filmées caméra à l’épaule, nous invitent aux premières loges, comme si nous observions la scène, cachée.



Alors pourquoi pas cinq étoiles ? Juste un petit bémol : Une des scènes, où Athos (Vincent Cassel) rejoint D’Artagnan dans la nuit, arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, le début de l’histoire contée par Athos (Vincent Cassel) étant un peu confus. Et parce que l’on attend avec impatience la suite !

Lilian Largier | Journaliste
Homme curieux, Lilian est passionné par le jazz et la musique francophone. Il aime les belles rencontres humaines, découvrir d’autres univers et la musique du monde. Il apprécie aussi le cinéma francophone, les expositions et les spectacles d’humour. Il est actuellement journaliste pigiste professionnel, mais étudie également en cours du soir au certificat en journalisme à l’Université de Montréal. Photographe amateur à ses heures.
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