
« Le purgatoire des intimes » est le deuxième film de Philippe Cormier. L’œuvre cinématique traite de solitude, de relations familiales éclatées et de relations problématiques avec les femmes.
Nous avons été invités sur le plateau de tournage afin de visiter les coulisses du film prévu pour le printemps 2022, voici des entrevues avec Normand D’Amour, Brigitte Lafleur, Pascale de Blois ainsi que le réalisateur.
« Je suis quelqu’un qui traite beaucoup de santé mentale. J’avais parlé de psychose dans mon premier long-métrage Lorsque le cœur dérange. Je m’aligne dans d’autres thématiques de la santé mentale. Ce sont des sujets importants à traiter. C’est un film un peu plus délicat à aborder au niveau des thématiques et des images qui seront peut-être plus difficiles à regarder », souligne Philippe Cormier.

À la découverte des personnages
Alain Landriault (Normand D’Amour) est un homme extrêmement troublé qui évolue dans le spectre de l’autisme, dédoublement de personnalité et dépression. Il a un nœud quelque part qu’il n’arrive pas à défaire. Ce nœud fera en sorte que jusqu’à aujourd’hui, au moment du film, les relations interpersonnelles avec les femmes sont complètement fuckées. Quand il s’ouvre, il a mal. Mais il le sait qu’en s’ouvrant, ça y fera peut-être du bien.
Geneviève Martin (Brigitte Lafleur) est une psychologue que Normand viendra consulter. C’est une bonne psy qui souhaite réellement l’aider. Son défi est de trouver la faille avec une personne qui ne parle pas (en Alain Landriault). « Jouer avec Normand, c’est super parce qu’il peut bien exprimer ses émotions sans la parole », souligne l’actrice.
Expérience et jeunesse !
C’est très rafraîchissant de faire partie d’une jeune équipe, révèle Brigitte Lafleur. « J’aime la compagnie des plus jeunes. Je me sens comme un petit poisson dans l’eau. Tout le monde veut, tout le monde fait des gaffes, mais tout le monde apprend. Je me revois à mes débuts et je trouve ça touchant. Il y a de belles affaires qui se passent dans de nouvelles équipes qui ont appris des façons différentes de travailler aux nôtres et qui sortent des écoles. »
De son côté, Normand D’Amour a rigolé sur le fait qu’il était le plus vieux sur le plateau. « J’ai fait office de grand-papa, de papa et de mononcle pour pouvoir les faire évoluer dans ce que c’est le cinéma. Au début quand je suis arrivé, il manquait de coordination et de communication. J’ai essayé d’amener une espèce de rigueur à travers tout ce qui pourrait être le domaine du cinéma. Ça fait 37 ans que j’en fais, donc, je ne pense pas que je parlais à tort lorsque je leur disais quelque chose. »

Un rôle au cinéma pour Pascale de Blois
La vedette du Web Pascale de Blois a participé à un podcast de Philippe Cormier. À la suite de celui-ci, le réalisateur lui a demandé de passer une audition et son rêve de petite fille s’est concrétisé. Même si elle ne tenait qu’un petit rôle, elle est particulièrement flattée de jouer avec des comédiens qu’elle avait déjà vus à la télévision. « J’étais un peu intimidée, mais j’étais contente. J’ai suivi beaucoup de formations en théâtre, en cinéma, en improvisation. »
« Je pense que je démarque sur le Web parce que j’ai tout ce background derrière moi. Donc, je n’ai pas vraiment une grosse pression puisque les formations que j’ai eues servaient à ça justement. C’est mon moment de déployer ses apprentissages », s’exprime-t-elle.

Dans « Le purgatoire des intimes », elle incarne une employée en formation dans un cabinet de psychologue. « Je voulais prendre le personnage comme si elle était malaisée par la situation. Elle en a dedans, elle n’est pas gênée. Ça me ressemble quand même, donc, c’était relativement facile à jouer parce que j’aurais réagi pareil. »
À ses côtés dans sa scène, on pouvait retrouver Philippe Cormier qui s’est donné un petit rôle pour l’occasion. « Plus le temps avance, plus j’ai envie de trouver l’équilibre entre le jeu et la réalisation. Je veux me glisser petit à petit dans des rôles pour me diriger vers l’acting éventuellement. », dit-il.

Les scènes chez la psychologue
Lors de notre visite de plateau, les comédiens ainsi que l’équipe technique tournaient les séquences qui avaient lieu dans un cabinet de psychologue. Notre photographe a capté des moments de la scène où le personnage de Normand D’Amour s’exprimait pour la première fois devant sa psychologue.
« Jusqu’à cette scène, on sentait qu’il avait bien de la misère à s’exprimer, qu’il était très renfermé et qu’il avait quelque chose à cacher. C’est la première fois qu’on ressent de la violence. C’est à ce moment que mon personnage perçoit qu’il a peut-être un passé lourd psychologiquement et qu’il est plus atteint ce qu’elle croyait initialement », s’exclame Brigitte.

Sortir des sentir battus
Si Normand D’Amour a l’habitude d’incarner des « gars fâchés » comme Jean-Luc De Vries (Ruptures), c’est la première fois qu’il personnifie un personnage avec le tempérament d’Alain Landriault. « C’est un défi pour moi parce que je ne voyageais pas dans des zones connues. J’essaie de choisir des rôles qui sont distincts de ce que j’ai fait précédemment. C’est ce que j’aime, c’est ce que je trouve intéressant. »
Dans la même suite d’idées, Brigitte Lafleur joue un rôle qu’elle a peu souvent la chance de faire. Elle incarne une personne vraiment posée, très assumée et très saine, voire ordinaire. Bien que ça puisse paraître facile à interpréter, elle a vu cette expérience comme un défi. « Ça peut être épeurant de faire ce type de personnage parce que tu as l’impression de ne pas camper grand-chose. Toutefois, j’avais envie de le faire. »

Des découvertes ?
« Dans mes films, j’essaie de trouver l’équilibre entre des comédiens connus et des moins connus ainsi que des personnalités du Web. J’essaie de faire un beau mélange entre eux », souligne Philippe Cormier.
Parmi les nouveaux acteurs dans sa distribution, Philippe Cormier nous mentionne qu’il a eu un gros coup de cœur pour les filles qui incarnent les travailleuses du sexe. « Elles sont même devenues mes amies. Mélissa Bédard et Clodine Desrochers, qui ne sont pas comédiennes de métier, m’ont également épaté. »