
C’est enfin au tour de l’Opéra de Montréal de présenter La flûte enchantée après une longue attente. Le célèbre opéra de Mozart réimaginé par Barrie Kosky et le collectif londonien 1927 s’installe à la salle Wilfrid-Pelletier pour quelques soirs seulement. Cette production des plus dynamiques inspirée de l’époque du cinéma muet fait un tabac partout où elle passe et Montréal n’est pas une exception.
Un classique réinventé
Armés d’une flûte enchantée et de clochettes magiques, le Prince Tamino et l’homme-oiseau Papageno volent à la rescousse de la princesse Pamina.
Sur leur chemin, des dragons dangereux, des animaux qui dansent… et la découverte de l’amour!
Quiconque a vu au moins une production de La flûte enchantée, du Met Opera par exemple, se souvient de décors grandioses et de costumes flamboyants.
Ici, on est ailleurs. Cette version montée par le Komische Oper Berlin et animée par Suzanne Andrade and Paul Baritt utilise plutôt des projections pour en mettre plein la vue aux spectateurs.
Le rideau s’ouvre sur un immense mur blanc qui comporte des portes qui s’ouvrent sur de petits balcons sur lesquels sont perchés les personnages.
Cette structure sert aussi d’écran aux projections qui ajoutent humour et dynamisme au spectacle.
Par exemple, lorsque Tomino court, on ne voit que le haut de son corps. Le reste est caché par un panneau sur lequel on projette de rigolotes jambes animées.
Des interprètes au talent immense
En plus de maîtriser leur art, les chanteurs doivent synchroniser leurs mouvements pour être en symbiose avec les projections. Cela représente incontestablement une difficulté supplémentaire.
Or, tout est réglé au quart de tour.
Par exemple, les soldats donnent l’impression de vraiment promener en laisse les molosses que l’on voit sur l’écran derrière eux.
Une performance à couper le souffle
Un des moments les plus spectaculaires est sans contredit lorsque la reine de la nuit interprète “Der Hölle Rache“. La soprano Anna Siminska, glissée dans une housse qui ne laisse voir que sa tête, apparaît tout en haut du mur. Les images sur le mur la transforment en araignée géante.
Ainsi perchée, elle offre une performance absolument parfaite de cet aria des plus difficiles à maîtriser.
Un succès enviable
10 ans après la première, cette version de La flûte enchantée a été vue par près de 700 000 personnes dans plus de 35 villes autour du globe.
Elle continue de faire salle comble chaque fois qu’elle est jouée à Berlin.
Le soir de notre passage à la salle Wilfrid-Pelletier, les gens présents lui ont d’ailleurs réservé un accueil des plus chaleureux.
La flûte enchantée – 12, 15 et 17 mai
Hâtez-vous de vous procurer des billets! Il ne reste que trois représentations : le 12 mai à 19 h 30, le 15 mai à 14 h et le 17 mai à 19 h 30.
Distribution : Brian Wallin (Tamino), Kim-Lillian Strebel (Pamina), Anna Siminska (Reine de la nuit), Christian Zaremba (Sarastro), Richard Sveda (Papageno), Andrea Nuñez (Dame 1), Kirsten Leblanc (Dame 2), Florence Bourget (Dame 3), John Robert Lindsay (Monostatos), Elizabeth Polese (Papagena), accompagnés du Chœur de l’Opéra de Montréal et de l’Orchestre Métropolitain.
Direction : Tobias Ribitzki, metteur en scène délégué, et Christopher Allen, chef d’orchestre
Production : Komische Oper Berlin en coproduction avec Los Angeles Opera et Minnesota Opera – Suzanne Andrade et Barrie Kosky
Crédit photo : Yves Renaud
Texte : Nancie Boulay