
Ce jeune rappeur vient tout juste de sortir son premier EP « Protagoniste », qu’il a lancé le 21 avril dernier au Quai des Brumes avec le label « Les Faux-Monnayeurs ». Nous l’avons auparavant connu à Star Académie 2021, dans le top 60. Il avait par la suite sorti « Lettre pour le cœur » en 2021. Il nous dévoile ses 6 chansons et revient sur son lancement.
D’où vient ton nom d’artiste K!RA OJI ?
C’est issu d’un manga, l’un des Best-sellers « death note », au Japon. Je suis vraiment fan de cette culture. La cuisine, la musique. Le protagoniste principal de cette série m’a inspiré. C’est mon favori, je me suis énormément identifié à lui lorsque j’étais plus jeune et dans le temps je voyais ça comme du gaz dans le moteur. Je voulais me démarquer des autres K!RA. Ça a été difficile, du côté des publications, d’avoir un nom aussi similaire à ce personnage alors j’ai ajouté OJI à la suite de K!RA. Ça veut dire prince et ça décrit une évolution de mon parcours et envers moi-même.
Qu’est-ce que cet EP signifie pour toi?
Franchement, c’est la concrétisation d’un rêve que j’ai depuis mon enfance. Écouter ma musique back-to-back et avoir réalisé un projet complet. Ce que j’aime c’est que c’est une ouverture sur un monde : La fenêtre pour voir les couleurs, les mots et les sentiments que j’ai envie de montrer et de partager avec les gens.
« Si je pouvais m’adresser à moi plus jeune, je me dirais : Je suis un enfant comme les autres. Je serai un adulte spécial. »
Raconte-moi comment as été ton lancement ?
J’avais l’impression d’être un avec la foule! Ça a vraiment été gros. C’était une réussite ! Tout le monde de ma maison de disque y était et j’avais des preuves à faire et mettre la barre haute. C’était rempli des gens que j’aimais du fond de mon cœur!
Je ne savais pas qui serait là et je craignais que personne ne vienne. Une fois sur scène, le stress s’est envolé. J’ai ressenti une fierté. Un accomplissement. Je n’avais jamais eu la chance d’être sur scène avant ça, alors j’avais des craintes et j’étais dans l’inconnu. Pour un gars qui rap depuis si longtemps, c’est presque invraisemblable. Ça m’a confirmé enfin que je suis fait pour ça. C’est la meilleure partie du job ! C’est beaucoup d’heures aussi pour monter un bel événement comme celui-là. Après 15 heures de répétitions et l’aide d’Olivier Laroche de Pimp ton show à titre de metteur en scène et coach de scène. Sa technique, c’est d’écouter l’album durant une semaine (non-stop) et créer un show de A à Z! Je voulais vraiment être prêt pour l’animation. Ça fait un an que j’attendais ce moment. Je voulais que mes chansons soient mises en valeur et bien m’exprimer, surtout dans les remerciements. Je ne voulais oublier personne, c’était important pour moi.
Ton lancement en deux mots ?
Parfait! J’ai trouvé ça parfait sincèrement! Ça ne sonne pas humble, mais je me suis rendu compte que j’étais à ma place. De se regarder et contempler le moment présent, ça fait du bien. C’est un sentiment incroyable.
C’était excitant aussi. Incroyable! J’avais le cœur qui pompait. Ça a été très formateur et j’ai appris beaucoup à travers le processus.
Mon équipe m’a donné l’opportunité de faire mon lancement au Quai des Brumes. J’ai sauté là-dessus. Je voulais vraiment bien construire le show et qu’il soit à mon image.
« Faire les choses à ma manière », comme le dit si bien Roxane Bruneau. On a fait faire des tuques avec K!RA OJI inscrit dessus. C’était tellement beau de voir les gens les porter avec fierté lors de cette soirée de lancement. Je n’ai pas le stress de tout prendre en charge seul.

Ton EP en deux mots ?
Sincérité / Honnêteté.
Il n’y a pas d’artifices. Pas besoin d’être l’image d’un personnage pour en être un. Il suffit d’être soi-même.
Est-ce qu’on pourra te voir en spectacle prochainement ?
Je serai en show aux Jardins Gamelin bientôt (date à venir). Maintenant que j’ai la piqûre des spectacles, je vais pouvoir saisir toutes les occasions d’en faire.
Comment en es-tu venu à signer avec Les Faux-Monnayeurs ?
En sortant de Star Académie, j’ai eu plusieurs messages de maisons de disques. Beaucoup d’offres peu sérieuses, mais une proposition est sortie du lot. Jean-François Guindon (directeur général chez LFM, coop d’artistes), c’est lui qui a parlé de moi pour vendre ma place au sein du label et il n’a pas lâché. Il était tellement professionnel et il a persisté. J’ai saisi cette opportunité en or.
Comment te décrirais-tu comme artiste ?
Je me décrirais avant tout comme étant un humain. J’ai mes peines et mes joies, mes envies et ma flemme, ma confiance et mes craintes. Être un artiste, c’est essayer de retranscrire le mieux possible le côté humain dans chacun de nous, essayer de parler aux gens, que ce soit par une image ou des mots, c’est lourd comme titre à assumer, mais oui, je suis un artiste.
« Le négatif se détruit de lui-même, et c’est par la parole qu’il se charge de faire de ses élans le contraire ». Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Ce que ça veut dire, c’est que quelqu’un qui ne fait rien ou qui fait du mal finit par se détruire lui-même. Chaque action négative à une finalité, alors que le positif, lui, peut être une base pour construire des choses et peut surtout persister dans le temps. Au lieu de me morfondre et d’être victime de mes choix et situations, je préfère transformer ce que je peux en positif dans mon élan. Me servir de ce que je fais pour le bien des gens et le mien, et non le contraire.


Être protagoniste, qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
Un protagoniste, c’est un personnage qui vit, mais aussi subit l’histoire dans laquelle il est. C’est quelqu’un qui influence beaucoup l’histoire et la vie des autres autour. Le protagoniste est celui qui suit son chemin qu’on lui a attribué, et peu importe les obstacles, les bâtons dans les roues et le malheur du monde, il arrivera toujours à se rendre à la fin de son livre, de son film ou de son récit. Pour moi un protagoniste, c’est un exemple de persévérance, d’effort et d’évolution, car rares sont les histoires dans lesquelles le personnage principal n’évolue pas au fil des chapitres. Nous sommes tous les protagonistes de notre vie.
Décris en quelques mots ce qui caractérise ta manière poétique d’écrire et de composer.
Je pense que ce qui caractérise le mieux ma façon d’écrire est mon amour pour les mots. La langue française me passionne, la possibilité de rimes infinies, c’est une jolie langue et n’importe quels mots peuvent me servir à écrire un texte. J’aime m’imaginer dans une fable de Jean de La Fontaine lorsque j’écris, j’aime que ce soit propre. Il faut toutefois faire attention. Propre ne veut pas forcément dire dénué de vulgarité. Ce qui est beau avec la langue française, c’est que même une insulte peut être jolie.