
Ce spectacle à ne pas manquer tourne tous les « spotlight » vers Hedwig , qui se met à nu. C’est l’occasion pour le public d’aller à la rencontre de cet univers et de ces personnages hauts en couleur. Suite aux quelques spectacles présentés à Montréal voilà maintenant le grand moment d’accueillir cette comédie musicale partout à travers les salles du Québec.

Sous une formule cabaret, l’intrigue tourne autour de « Comment un jeune fifi de Berlin a pu devenir la compositrice la plus triste? » Dans l’univers à la fois sombre et extravagant d’Hedwig et de son groupe, on découvre le caractère, l’humour et la sensibilité du chanteur, à travers son chemin et ses questionnements autour de son identité de genre. La mise en scène nous permet de nous sentir comme dans un vrai concert de rock, même si rapidement l’on comprend le ton de ce spectacle. « Je m’excuse, je m’écarte, je suis habituée, mais pas tant que ça. Je suis un grand livre ouvert ce soir, un livre plein de douleur. »

C’est dans Berlin Est qu’Hedwig nous décrit son appartement et comment sa mère lui faisait écouter la radio la tête dans le four là ou il a écouté de la musique et des artistes homosexuels, androgynes et rockeurs, qui l’ont particulièrement marqué. On y découvre alors l’inspiration derrière l’excentricité du « look » du personnage principal. « Je me contentais gentiment de faire des harmonies, pendant que ma mère sculptait ». Par le départ du père de la maison familiale, Hedwig parle de son lien spécial avec sa mère « On était comme deux morceaux de puzzle qui ne vont pas vraiment ensemble, mais qui sont les deux seuls à être resté sur la table. » Sa mère qui lui a raconté « L’origine de l’amour », la première chanson du spectacle dans laquelle on comprend qu’Hedwig se questionne sur sa moitié « Je ne trouverai jamais le bon. Je ne trouverai jamais la bonne moitié perdue ». Rapidement on peut comprendre qu’Hedwig a dû faire de gros sacrifices afin de passer l’autre côté du mur « Je viens d’un pays de malheurs et de cris, j’ai dû changer mon nom et puis me travestir. Ma mère me fait des seins en argile… et me laisse avec le docteur. »

« Quand je me suis réveillé après mon opération j’avais une énorme plaie là, en bas, ça saignait entre mes deux jambes. « Ma première journée en tant que femme » que j’me disais. Moi j’étais prête pour que ça arrive chaque mois, mais deux jours plus tard, la plaie s’est refermée et je me suis retrouvé avec un petit morceau de chair à la place ou avant j’avais un pénis. À la place ou maintenant je n’aurai jamais de vagin…. Juste un petit bout de chair, comme une cicatrice qui me fait une grimace. J’ai le pouce en furie !!!! »
« 1989, Un an et un jour plus tard…. Je suis assise dans ma maison mobile branchée illégalement sur le câble et je regarde à la télévision le mur de Berlin tomber. Je me retrouve abandonné (Par son ancien mari, parti avec le beau jeune garçon qu’il vient de rencontrer sur gaymormon.com) et je suis maintenant une femme. » C’est dans ce contexte que plusieurs touches d’humour se glissent principalement dans les interactions entre les membres du groupe de musique, ainsi que plusieurs gestes « rock » ou « punk » adressés à la foule. Tout pour détendre l’atmosphère et défaire les standards et les préjugées. Les interprètes plongent et se livrent entièrement dans leurs chorégraphies et leurs costumes extravagants.

Un somptueux mélange entre cru, poignant et drôle. Pour certains confrontant ou pour d’autres libérateurs, ce spectacle ne vous laissera en aucun cas indifférent et piquera votre curiosité ou du moins votre imaginaire, en vous emportant dans ce spectacle aux numéros flamboyants et éclatés.
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