
Le dimanche 5 juin, le Gala Québec Cinéma a couronné ses meilleurs artisans lors de sa 24e édition. Parmi les grands gagnants de la soirée, Hélène Florent et Les oiseaux ivres ont tout raflé sur leur passage. Voici nos entrevues réalisées avec certains lauréats des Prix Iris 2022.
Hélène Florent
Meilleure interprétation féminine | Premier rôle (Les oiseaux ivres) & Rôle de soutien (Maria Chapdelaine)
Si elle n’est pas capable de choisir son expérience préférée entre Maria Chapdelaine et Les oiseaux ivres, on lui a demandé si un de ses deux plateaux se démarquait au niveau des apprentissages. Elle souhaite que les réalisateurs voient sa réponse. « J’ai aimé travailler dans la rigueur de Sébastien Pilote (Maria Chapdelaine). Il m’a enveloppée d’une confiance incroyable. On dirait que je faisais tout pour que Sara Montpetit (incarnant le personnage principal) soit mise en valeur. À l’inverse dans Les oiseaux ivres, on était bousculé continuellement. Par exemple, si la lumière était plus belle une journée, on pouvait reprendre une scène qu’on avait bouclée la veille. Étant très préparée de nature, j’ai appris dans ce chaos et je suis heureuse du résultat. C’est très étrange cette dualité présente dans les deux œuvres.»
Comme elle a révélé à notre journaliste Guillaume Beaulieu, Hélène Florent avait l’impression de « materniser » quelque peu Sara Montpetit sur le plateau de Maria Chapdelaine. Alors quand elle l’a vue remporter l’Iris de la Révélation de l’année, elle était tellement fière. « Elle va tellement aller loin. Elle est bourrée de talent. Elle est préparée. Ce que j’ai aimé d’elle dans ce projet, c’est qu’elle est reconnaissante chaque jour d’être là sur le plateau. Elle a vu que c’était un privilège de faire ça et elle a pris ça à bras le corps, c’était beau de la voir. »
Questionnée à savoir si elle sentira de la pression supplémentaire pour ses prochains projets après avoir remporté deux statuettes, elle nous a répondu que le « timing » est formidable. « Je n’ai rien qui m’attend en ce moment. Le long-métrage que j’ai fait avec Bernard Émond (Une femme respectable) est fini. Alors, je peux prendre le temps de réaliser ce qu’il se passe en ce moment. »


Vincent-Guillaume Otis
Meilleure interprétation masculine | Premier rôle (Norbourg)
Malgré quatre ans d’attente et une pandémie imprévisible et dévastatrice, Vincent-Guillaume Otis a continué de croire à l’aboutissement du film Norbourg. Son cœur flottait sur un nuage lors de cette soirée qui célébrait les productions cinématographiques d’ici. « Quand je crois en quelque chose, c’est comme si j’avais toujours une bonne étoile quelque part. C’est peut-être ma grand-mère qui est là pour m’aider. »
À propos du thriller financier inspiré de l’Affaire Norbourg, l’acteur qui personnifiait Éric Asselin (l’ex-bras-droit de Vincent Lacroix) estime que le réalisateur Maxime Giroux a réussi à faire un film populaire dans le bon sens du terme (et non populiste). « Ça s’est rendu dans le cœur des gens et ils ont été touchés. On a comme bouclé la boucle. »


Sara Montpetit
Révélation de l’année (Maria Chapdelaine)
Incarner Maria Chapdelaine a profondément aidé Sara Montpetit dans son apprentissage (comment aborder un rôle et se laisser accompagner). « Sébastien Pilote m’a guidée énormément. Il m’a montré beaucoup de films. J’ai beaucoup appris grâce à ce rôle. C’est le premier rôle qui a ouvert les portes de ma tête vers le cinéma. »
La jeune actrice qui avait décroché son premier rôle au cinéma avec cette production de Sébastien Pilote nous a dit qu’elle souhaitait remettre ce prix à l’auteur de la première critique qu’elle a lue – une critique qu’on lui avait suggéré de ne pas lire. « Il avait dit que Sara Montpetit gâchait le film. Il m’avait comparée à Sofia Coppola dans Le parrain, un personnage que les critiques s’entendaient pour dire que sa performance était atroce. Ça m’a détruite au début parce que c’est le premier film que j’ai fait. Au cinéma, il y a des gens qui aiment certaines choses et d’autres pas. C’est tellement ambivalent et différent pour chacune des personnes. Je ne lui en veux pas non plus. Toutefois, j’ai davantage retenu les commentaires de gens qui se sont sentis appelés par ce film parce qu’ils (ou des personnages de leur entourage) ont grandi comme ça. »

Yan England
Prix du public (Sam)
Pour décrire le sentiment qui envahissait Yan England lorsqu’il s’est vu remettre le prix du public, c’est comme si le personnage de Sam venait de remporter la médaille d’or olympique. « Durant les cinq belles années de l’aventure de Sam, j’ai vécu plusieurs belles péripéties. J’étais entouré de gens extrêmement talentueux, j’ai la chance d’avoir des gens encore plus brillants que moi et ça rend le tout exceptionnel. C’est grâce à cette équipe qu’on a fait vivre ces émotions au public. Mon souhait est de faire vivre des émotions au public. J’ai eu la chance que les gens ont embarqué dans l’histoire. »


Ivan Grbovic & Sara Mishara
Meilleure réalisation, Meilleur scénario & Meilleur film (Les oiseaux ivres)
Le réalisateur Ivan Grbovic et sa coscénariste Sara Mishara sont particulièrement heureux de couronner la fin du parcours du long-métrage Les oiseaux ivres avec ses distinctions (Claude Legault a aussi remporté la meilleure interprétation masculine | Rôle de soutien). « Pour la scénarisation, ça fait presque 15 ans qu’on travaille sur le projet. » Toutefois, leur meilleure récompense est, tout simplement, d’avoir fait un film. « Le prix, c’est de faire un film. En même temps, je suis content que le jury ait cru que mon film était peut-être plus « primable » que les autres. »



Louise Portal
Hommage
Entrevue réalisée par Guillaume Beaulieu lors du tapis rouge : La grande Louise Portal voit l’ensemble de sa carrière récompensée, en cette soirée de gala. « Je suis très heureuse, comblée. Je regarde derrière et je vois tout le chemin parcouru. ». L’actrice, qui compte 50 ans de carrière, a eu une longue discussion téléphonique avec Dominique Michel, quelques jours avant le gala. « Elle m’a envoyé des fleurs pour me féliciter. Nous avons parlé longuement, nous disant que nous avons eu des carrières fabuleuses et que nous sommes chanceux de vieillir dans ce métier. ». Elle croit que le secret de sa longévité dans nos écrans est, car elle est une femme de cœur. Elle nomme mettre du cœur dans ses incarnations. Elle explique aussi que le fait d’avoir eu une grande diversité de rôles a dû aider à ce que les gens ne se lassent pas de la voir.


Geneviève Schmidt
Animatrice

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