
Très choyée d’avoir la chance de personnifier Fleur-de-Lys, à l’âge de 19 ans seulement, dans Notre-Dame de Paris, Emma Lépine a du prendre son mal en patience à la suite du report de la tournée à la suite de la pandémie de COVID-19. Ne se laissant pas abattre par le destin, elle a continué de foncer tête première dans l’aventure.
Après avoir décroché le rôle qu’elle convoitait lors d’auditions internationales, elle s’est envolée pour la Corée du Sud l’automne dernier. Elle a eu enfin l’opportunité d’incarner son personnage devant un public pour la toute première fois. Découvrez son parcours ainsi que ses aspirations professionnelles par le biais de cette entrevue réalisée avec cette jeune autrice-compositrice-interprète.
Est-ce que tu avais certaines craintes que la production soit annulée complètement ou que tu ne sois pas rappelée lorsque le spectacle initial de Notre-Dame de Paris a été mis sur pause à cause de la COVID-19? Comment as-tu vécu cette expérience ?
Je savais que la tournée canadienne de NDP serait remise en 2022. Mais la COVID étant ce qu’elle est pour les artistes, nous ne contrôlons pas les impacts sur les contrats qui tombent pour cas de force majeure. Entre-temps, la production a fait d’autres auditions pour l’international et j’ai obtenu le rôle pour la tournée coréenne. Ceci a permis à la production de me voir travailler et par la suite de confirmer mon contrat canadien.
Après avoir vécu plusieurs mois avec le projet mis sur pause, comment est-ce que tu t’es sentie de replonger dans l’aventure de Notre-Dame de Paris ?
Heureuse! Ça fait depuis 2018 que j’ai passé la première audition et que je me demande quand je vais enfin jouer Fleur-de-Lys! J’avais 17 ans et je la joue enfin à 21 ans. C’est long, mais en même temps, ce fut bénéfique, car j’ai pris de la maturité, entre autres pour voyager à travers le monde, ma voix qui a pris de l’ampleur et aussi parce que j’ai commencé à me développer comme autrice-compositrice-interprète.

Tu as été invitée à des répétitions à Paris l’automne dernier avec, entre autres, Richard Cocciante et Wayne Fowkes. Comment s’est passée cette expérience ? Est-ce que c’était la première fois que tu répétais à Paris ? Est-ce que tu as vécu des premières fois ?
C’était la première fois que je vivais quelque chose de professionnel à Paris. Première fois aussi où j’ai joué Fleur-de-Lys, pas devant public, car c’était une pratique, mais l’incarner avec d’autres comédiens et être vraiment en interaction, c’est complètement différent!
J’ai rencontré Richard Cocciante en 2018 lors de ma première audition. Déjà, de travailler avec lui quelques années plus tard était intimidant et je voulais être à la hauteur! En tant que compositeur, c’est lui qui m’a indiqué comment interpréter les chansons de mon rôle. Il a une vision bien précise. Disons qu’en plus de 20 ans, il a vu bien des Fleur-de-Lys jouer ce personnage! Je suis allée aussi enregistrer dans son studio personnel. En fait, j’ai passé 10 jours à répéter et il était là tous les jours. C’est une grande inspiration de travailler auprès de ce génie musical!
Wayne Fowkes est le metteur en scène pour la tournée Corée du Sud/Taiwan. Au Canada, ce sera Gilles Maheu. J’ai toujours fait mes auditions avec M. Maheu, c’était donc la première fois que je travaillais avec Wayne. Il cumule des années d’expérience internationale comme directeur artistique de plusieurs spectacles d’envergures. J’ai une grande confiance en son jugement alors quand il me dit que j’ai fait du bon travail, je dors bien, sinon je redouble d’ardeur! Ahahah!
Tu as eu l’honneur de faire partie de la tournée de Notre-Dame de Paris en Corée du Sud. Comment as-tu vécu cette audition internationale? Comment te sentais-tu lorsque tu as décroché ce rôle prestigieux ?
Il y avait déjà des Fleur-de-Lys à l’international alors je n’avais aucune idée si un jour mon tour allait venir ou si on allait me donner l’opportunité d’auditionner pour faire plus que la tournée canadienne. Au début de l’automne 2021, avec la COVID et les tournées reportées, la production a eu besoin de nouveaux chanteurs pour quelques rôles, dont le mien. C’était donc ma troisième audition, celle-ci devant Gilles Maheu, Robert Marien et Luc Plamondon. Au final, la production a fait le choix parmi plusieurs candidates d’ici et à l’international et je l’ai obtenu. C’est Robert Marien, Frollo dans NDP, et assistant-metteur en scène qui a toujours été présent dans mes auditions, qui l’a appris à ma gérante. On n’en revenait tout simplement pas! Pour vrai, on a pleuré de joie!
Même si la comédie musicale est présentée en français en Corée du Sud, le public est très intéressé (voir même encore plus qu’au Québec). Parle-moi de cette expérience unique de la rencontre du public coréen.
Les comédies musicales en Corée du Sud sont très populaires, un peu comme à Broadway, à New York. Malgré les sous-titres durant le spectacle, la plupart ne les regardent pas et connaissent les chansons. Certains fans apprennent même le français grâce à NDP! Ils nous envoient beaucoup d’amour dans les réseaux sociaux et à la fin des spectacles. C’est le seul moment où ils peuvent prendre des photos et des vidéos et c’est très respecté là-bas. Nous n’avons pas le droit de faire des sessions de signatures d’autographes à cause de la COVID, mais les fans s’arrangent pour nous faire parvenir des cadeaux faits à la main, des sucreries, etc. C’est vraiment une belle relation avec le public!
Tu partiras à nouveau en tournée cette semaine pour la Corée du Nord et potentiellement à Taiwan. Comment vois-tu les prochaines semaines à venir ? Est-ce que tu as travaillé sur des aspects durant ton bref retour au Québec ?
D’abord, ce sera la première fois que j’aurai à vivre une quarantaine. La dernière tournée j’avais emmené mon ukulélé, mais ça ne m’inspire pas pour composer, alors cette fois-ci je n’ai pas commis la même erreur! J’ai emporté ma guitare et mon mini-clavier pour travailler sur mes compos. Je dois t’avouer que durant mon séjour à la maison je me suis reposée et j’ai profité de ma famille. Je compose toujours mieux quand je suis seule, sans distraction, alors je vais être servie!


Tu as dû vivre beaucoup de quarantaine (peu de contacts) afin de vivre toutes ses aventures. Est-ce que ta santé mentale en a pris un coup parfois ? Est-ce que ça te permet encore plus de réaliser ce qu’il se passe ?
Je n’ai pas encore vécu la quarantaine, car la dernière fois nous avions eu une dérogation pour le travail. Nous avions plusieurs tests PCR à effectuer et des normes sanitaires strictes à respecter. Le tableau a changé avec Omicron. Alors, je vais en vivre deux, une semaine à l’entrée à Séoul et ensuite trois semaines à Taiwan, deux enfermées et une où je peux aller dehors, mais pas dans les endroits publics. Je prends des trucs de ceux qui l’ont vécue et au fond, je vais faire ce qu’il faut pour pouvoir travailler. Je prends ça comme un temps pour travailler sur mes projets personnels et puis maintenant avec la technologie, même à l’autre bout du monde à 14 heures de décalage, je peux avoir des réunions matin et soir et voir ma famille. La vie de tournée est plus facile que dans le temps!
Bruno Pelletier reprendra le rôle de Gringoire dans la nouvelle distribution canadienne qui se promènera au Québec à l’été 2022. Comment te sens-tu avoir la chance de chanter avec cette figure emblématique de l’œuvre de Luc Plamondon et Richard Cocciante ?
Tous les Gringoire avec qui j’ai travaillé ont énormément de talent, car c’est un rôle très important à la voix puissante. C’est lui qui a tracé ce chemin lors de la création du personnage! C’est avec sa voix que j’ai écouté l’album de NDP depuis que je suis toute petite. Il faut se rappeler que je n’étais pas née lors des débuts du spectacle et ça a bercé ma jeunesse. Jamais à ce moment je n’aurais pensé chanter à ses côtés! Alors j’ai vraiment hâte de le rencontrer et j’espère avoir le temps d’échanger avec lui sur le métier. Ces artistes qui durent et qui ont une grande carrière sont une véritable inspiration pour moi.
Lorsque toute l’aventure de Notre-Dame de Paris sera finie pour toi, tu voudrais privilégier ta carrière à toi en tant qu’autrice-compositrice-interprète. Dis-moi ce que tu projettes de devenir. Quelles sont tes aspirations professionnelles ?
J’ai appris que beaucoup de choses nous prennent par surprise dans ce milieu et qu’on est loin de tout contrôler. J’ai appris aussi qu’il faut avoir plus d’une corde à notre arc et qu’il faut semer des graines sur notre chemin pour avoir de bonnes racines. Depuis que je chante, j’ai toujours pensé que ce serait 100% dans le milieu des comédies musicales, des shows de variétés en interprétant les chansons des autres, etc.
J’adore ce genre de show, mais en vieillissant j’ai développé un goût pour écrire et chanter mes propres chansons et aussi pour enseigner ce que je sais. Ça me permet de chanter de différentes façons et d’avoir plein de défis vocaux et d’approfondir les techniques. Donc je pense développer tout ça au fil du temps durant ma carrière. Ça ne fait que commencer!
Pour plus d’informations ou pour vous procurer des billets de la tournée canadienne de Notre-Dame de Paris, rendez-vous sur le : https://www.tandem.mu/notredamedeparis
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