
Jusqu’au 1er avril, le Théâtre Prospero est l’hôte du thriller Couper de l’auteur australien Duncan J. Graham. Ce puissant solo traduit et porté par Véronique Pascal est présenté à la Salle intime, savamment transformée en avion pour l’occasion.
Air Prospero
En entrant dans la petite salle au sous-sol du Prospero, le public est saisi par l’aménagement de celle-ci.
Des rangées de quatre chaises sont disposées chaque côté d’une étroite allée et le tout est recouvert d’une structure rappelant la carlingue d’un avion.
Cet ingénieux dispositif a été imaginé par le metteur en scène et le scénographe pour offrir une expérience immersive totale.
Après y avoir pris place, les spectateurs sont accueillis par une agente de bord (Véronique Pascal).
Celle‑ci énonce d’abord les règles de sécurité de base. Puis, dans l’exercice de ses fonctions, elle remarque un homme au regard lubrique et à l’œil de cendre.
Celui-ci provoquera chez elle un profond inconfort, puis de la panique.
Une poursuite anxiogène
Arrivée à destination, elle est convaincue qu’il la pourchasse.
Effrayée, elle le fuit pour s’enfermer mais constate qu’il l’a suivie. Vient le moment où elle doit accepter l’inéluctable finalité : cesser de fuir et lui faire face, peu importe l’issue.
Un thriller intense
Le jeu de la comédienne est chirurgical et impeccable.
En plus de s’effacer complètement derrière son personnage, elle fait en sorte que le public partage ses sensations.
De plus, la proximité engendrée par la scénographie crée une proximité hors du commun avec celui-ci. Cette immersion a pour effet d’amplifier ses émotions et de les faire ressentir plus intensément aux gens présents.
Enfin, les éclairages et l’environnement sonore installent efficacement ce climat oppressant propre au genre.
Couper jusqu’au 1er avril
Création des Compagnons Baroques, Couper est présentée à la salle intime du Prospero jusqu’au 1er avril.
Presque toutes les représentations affichent complet. Une supplémentaire a été ajoutée le 1er avril en soirée.
Texte : Duncan J. Graham
Mise en scène : Marc-André Thibault
Interprétation : Véronique Pascal
Crédit photo : Fanny Migneault-Lecavalier
Texte : Nancie Boulay