
Photo : Stéphane Bourgeois
Vous connaissez la planète Tatouine? Que vous en ayez une idée ou non, c’est au théâtre La Licorne que vous pourrez la trouver jusqu’au 8 avril. Vous aurez le grand plaisir d’y rencontrer Marc-Antoine Marceau, accompagné de Stéfanelle Auger et Olivier Forest, qui vous racontera avec humour les péripéties du personnage de Jean-Christophe Réhel. On rit sur la planète de l’auteur!
Dans un immense bassin de billes de liège
Dès son entrée, le spectateur est en présence d’un personnage immobile, dissimulé jusqu’à mi-corps dans un immense bassin de billes de liège. Il y demeurera tout au long de sa performance.
Dans ce bac en guise de scène, on y retrouve des objets hétéroclites ayant assurément une signification, encore inconnue chez le spectateur.
Avec un tel titre et une telle scène… Que nous prépare-t-on?
Une existence loin d’être jojo
Tout à coup ce personnage se lève pour nous révéler des pans de son existence qui est loin d’être jojo… Il est mal en point par sa solitude, sa situation financière et sa maladie pulmonaire.
Son refuge : la planète Tatouine, une planète-désert de la série Star Wars dont certains tournages se sont déroulés près de l’oasis de Tatouine en Tunisie. Destination privilégiée chez les fans de Star Wars.
Star Wars
Dans toutes les sphères de sa vie, le narrateur (Marc-Antoine Marceau) s’amuse à entremêler son monde aux personnages Star Wars. Tout ce qui lui arrive, il le met en corrélation avec cet univers de fiction.
Lorsqu’il louera une chambre dans le sous-sol de Normand, elle sera située sur Dagobah. Lorsqu’il travaillera au Super C où il rencontre une collègue qu’il aime bien, elle se nommera Amidala, femme politique dans la prélogie de Star Wars, interprétée par Natalie Portman.
Parfois même, il se comparera au personnage de Jack McLane, joué par Bruce Willis dans Die Hard et les quatre suites du film.
Une autodérision sans filtre sur la situation du protagoniste qui, à l’instar de l’auteur-poète Jean-Christophe Réhel, est atteint de fibrose kystique.
Ce qu’on respire sur Tatouine, le roman
Paru en 2018, le roman de Jean-Chritophe Réhel, dans la jeune trentaine, est une écriture du quotidien transposé dans l’imaginaire et la poésie.
Une œuvre empreinte de sensibilité entre la maladie et des situations étranges, comiques, qui étonnent et font rire.
C’est savoureux et rempli de références cinématographiques et musicales entre 1990 et 2000 qui raviront tous les spectateurs peu importe leur âge.
Une mise en scène d’une imagination débordante
Par sa mise en scène d’une imagination débordante, Olivier Arteau aspire le spectateur vers la planète Tatouine durant un peu plus d’une heure, sans temps mort.
Il utilise un bassin de très grande dimension rempli de billes de liège, comme un carré de sable pour enfant où évolue le narrateur Marc-Antoine Marceau. Comme s’il voulait nous dire : Venez jouer avec lui sur la planète Tatouine.
C’est brillant!
Un spectacle bien rodé
Le comédien Marc-Antoine Marceau porte la pièce Ce qu’on respire sur Tatouine, avec brio. Il est attachant dans la peau de son personnage.
Sur scène, il est accompagné de Stéfanelle Auger assise à l’arrière de la scène, dans la pénombre. Avec sa voix et ses coiffures, elle se transforme en différents personnages qui donnent la répartie au narrateur, tels que le propriétaire Normand, Amidala, la sœur et bien d’autres.
Pour appuyer les deux artistes, le musicien Olivier Forest met en action ses percussions et une panoplie d’objets hétéroclites reconstituant les sons qui s’arriment avec exactitude aux actions du scénario.
Un trio formidable!
Ce qu’on respire sur Tatouine jusqu’au 8 avril
Production du Théâtre du Trident en codiffusion avec La Manufacture, la pièce Ce qu’on respire sur Tatouine sera à l’affiche de La Licorne jusqu’au 8 avril.
Quel plaisir ! À coup sûr vous passerez une soirée amusante et rafraîchissante sur la planète Tatouine.
Texte : Jean-Christophe Réhel
Mise en scène : Olivier Arteau
Avec : Stéfanelle Auger , Olivier Forest et Marc-Antoine Marceau
Musique : Olivier Forest
Crédit photo : Stéphane Bourgeois
Texte : Micheline Rouette