
Depuis le 30 janvier, la nouvelle série docu-réalité Avec pas de plan!, mettant en vedette Guillaume Lemay-Thivierge et Émily Bégin, est disponible sur Vrai. Au cours des huit épisodes réalisés par Jason Roy Léveillée, on voit le dynamique couple se lancer dans la construction d’un mini-chalet sur un terrain uniquement accessible par barque ainsi que dans la rénovation d’une maison à Laval.
Le concept initial de l’émission Avec pas de plan! devait être la construction d’un chalet sur leur terrain dans les Laurentides. En attendant que la production donne son accord au concept de l’émission, Guillaume Lemay-Thivierge a acheté un mini-chalet impulsivement en informant son ami et complice Jason Roy Léveillée. Toutefois, sa conjointe Émily Bégin a été la dernière informée en l’apprenant devant la caméra (ou presque). « Cet achat a été un peu impulsif (rires)! Je fais une action et, ensuite, je me pose la question de savoir si c’était une bonne idée ou pas. C’est un reflet de ce trait de personnalité qu’on verra dans l’émission », affirme d’entrée de jeu Guillaume.
D’ailleurs, on entendra l’expression « ce n’est plus ça le plan finalement » couramment au cours de la saison. Au milieu du tournage, la productrice leur a demandé si le titre pouvait être Avec pas de plan parce que leurs plans faisaient 180 degrés à tout bout de champ. Le titre est tout simplement malade, nous dit Guillaume.



Capter leur quotidien
« C’est une émission qui ne peut pas être plus nous. Jason Roy Léveillée et les autres caméramans sont rentrés dans notre quotidien. On rentre vraiment dans notre intimité », mentionne Émily Bégin. En plus de leurs projets artistiques et personnels (Chanteurs masqués, Si on s’aimait et la comédie musicale Annie ainsi que leur préparation pour leur mariage et le fait que les enfants ne voulaient pas passer l’été dans des camps de jour), le couple a travaillé d’arrache-pied dans ce mini-bordel.
C’est un projet très particulier pour le couple puisque c’est la première fois que les deux personnalités artistiques se retrouvent, dans leur état naturel, devant la caméra. Émily a eu plusieurs projets de comédies musicales, en musique et en animation. De son côté, Guillaume a eu des mandats en animation en plus de camper des personnages dans des séries. « Tout d’un coup, c’est nous avec notre famille, nos enfants. Ma plus grande fierté est qu’on soit toujours ensemble, malgré toutes les épreuves. On est passé à travers d’une année complètement folle (le tournage a été sur dix mois). Cette expérience nous a confrontés et nous a brûlés. Ce qui nous tient en vie, c’est la communication et l’humour. Si on ne riait pas, c’était foutu. On s’est trouvé de beaux moyens pour se comprendre », souligne Émily Bégin.


Le rêveur et la cartésienne
Tandis que Guillaume s’occupait de la partie construction (fondation, matériaux) en pleine pénurie de matériel et de main-d’œuvre, Émily s’occupait du côté finition en choisissant tous les accessoires, les couleurs et les planchers en plus de s’occuper de la finition des murs.
« On devait réussir à construire une maison où on n’avait pas accès avec un chemin, en pleine pénurie de matériel et de main-d’œuvre, tout en respectant nos engagements dans la grande ville. C’était un casse-tête ! La force de cette émission, c’est qu’on montre les vraies embûches que tu peux vivre quand tu décides de te lancer dans un projet comme celui-là. C’est rare qu’une série de rénovations mette l’accent sur la demande de permis et sur la réglementation en vigueur. Ce qui me touche moins dans ce type d’émissions, c’est quand j’ai l’impression que tout s’imbrique parfaitement et qu’il n’y a pas d’embûche. J’ai vraiment voulu montrer toutes nos embûches. Plus il y en aura, plus ce sera intéressant. On a voulu être authentique dans tout ce qui s’est passé. »
– Guillaume Lemay-Thivierge.
Les constats
Guillaume avoue humblement que s’il n’avait pas eu de production et qu’il ne se serait pas engagé à livrer un produit final de qualité, il aurait certainement abandonné en cours de route. « Quand je devais aller porter l’équipe de tournage avec ma barque de l’autre côté de la rive, j’arrêtais parfois en plein milieu du lac tellement que j’étais découragé. J’étais à terre, je ne voyais pas comment on allait passer à travers. Je trouvais ça beaucoup trop compliqué. Je me suis dit qu’on allait trouver des solutions et qu’on passerait au travers. Et c’est ce qui s’est passé, et en plus j’ai découvert à quel point ma blonde est une partenaire précieuse. Elle réussissait à me faire rire peu importe la situation et elle rendait le tout plus léger. Elle est excellente pour relativiser les choses. »
En regardant leurs péripéties avec le recul, Guillaume s’est rendu compte que son amoureuse lui a appris à réfléchir un peu plus longtemps avant de lancer de nouveaux projets. De son côté, Émily a constaté qu’elle l’encourage à ne pas avoir peur de se lancer dans quelque chose qui lui est inconnu, ou qui semble plus grand que nature.
« Il y aura beaucoup de gens qui se bidonneront en nous regardant essayer de faire un projet qui n’a aucun bon sens. Je trouve que c’est encourageant pour des gens qui peuvent être découragés de ce qu’ils vivent par rapport à soit une construction ou un projet. Ça fait du bien quand tu vois quelqu’un qui a de la misère. Je ne voulais pas que ça s’imbrique puis que tout fonctionne bien, je désirais montrer la vraie affaire.
– Guillaume Lemay-Thivierge.


La synergie entre les trois complices
C’était important pour Jason Roy Léveillée de suivre l’énergie du couple. Souhaitant montrer le côté grandiose de la nature, le réalisateur a misé sur des plans plus léchés, des ralentis et des plans de drones. Par moment, on peut voir Jason apparaître à l’écran, et c’est voulu. « Je voulais que ce soit comme si leur ami était venu les filmer durant leur journée. On respecte bien leur énergie, leur passion, leur folie et leurs changements de plans qui arrivent aux deux secondes. Après avoir vu les trois premiers épisodes aujourd’hui, je suis quasiment essoufflé en pensant qu’on a vécu tout ça », explique celui qui s’est lié d’amitié avec Guillaume sur le plateau de Ramdam dans les années 2000.
Sans surprise, Émily partage le même point de vue que son réalisateur. « En écoutant les premiers épisodes, je ne serais pas prête à revivre toutes ses aventures », révèle-t-elle. De son côté, Guillaume nous répond simplement. « Je pense à tout ce qu’on a vécu, et j’ai mal au cœur. »
L’authenticité au rendez-vous
La beauté de cette émission, selon Guillaume, c’est ce que ce beau projet s’est passé réellement. Rien n’était inventé, rien n’était planifié. « Dans un film, on suit le scénario. Pour Avec pas de plan, le scénario s’est construit au fur et à mesure. C’est un revirement après l’autre, c’est un labyrinthe d’émotions que nous avons traversé. »
Dans le premier épisode, on peut voir Guillaume faire du surf en arrière de la barque à -25°C, cet exemple illustre bien ce que la production souhaitait mettre de l’avant. « Ce n’est pas comme si on se dit qu’on a une caméra et qu’on essaie de tourner de quoi. Guillaume fait ce genre d’activité tout le temps même s’il n’y a pas de caméra. On avait juste à amener la caméra et à tourner, c’était authentique », conclut Jason Roy Léveillée.


Des plans pour une saison 2 ?
Se préparant tranquillement à reprendre le collier pour la nouvelle saison de Si on s’aimait et le tournage éventuel de Chanteurs masqués, Bégin et Lemay-Thivierge avouent déjà avoir des plans pour une deuxième saison d’Avec pas de plan. « On reste dans cet état d’esprit, mais ça ne sera pas nécessairement de la construction. Cette réalité est imprégnée dans tous nos projets », conclut Émily Bégin.