
Andréanne A. Malette, lors de son passage à Star Académie 2012 où elle a atteint la finale féminine, avait déjà une identité artistique bien définie et offrait des compositions à chacune de ses prestations. Onze ans plus tard, elle a fait paraître trois albums, Bohèmes, Andréanne A. Malette et SITKA, en plus d’avoir cumulé plusieurs succès radiophoniques, dont sa populaire chanson « Fou » abordant la santé mentale. Pour célébrer les 20 ans de Star Académie, je me suis entretenue avec cette artiste aux multiples chapeaux, qui produit elle-même sa musique depuis déjà plusieurs années.
Quand tu regardes ce que tu as accompli depuis Star Académie, qu’est-ce qui te rend le plus fière ?
C’est une bonne question… D’avoir suivi mon instinct, tout le temps. Par rapport à mon parcours à l’émission, j’ai fait mes tounes. Après ça, mon premier album, c’étaient mes compos, et j’avais choisi mon réalisateur et mes musiciens. Puis, je suis partie en autoproduction. C’est facile, je pense, de se faire influencer ou inspirer vers quelque chose qui ne nous ressemble pas, vers de grosses affaires, mais moi, j’ai gardé le cap. Et je suis vraiment contente de ça!
Au contraire, qu’as-tu trouvé le plus difficile depuis ?
Ce sont des trucs qui sont plus complexes, mais j’aime ça quand c’est difficile, donc c’est sûr que, l’aspect autoprod, autant je l’apprécie, autant c’est le fun, mais c’est aussi tough. Tu sais, j’écris beaucoup moins de chansons qu’avant parce que je fais beaucoup de choses en même temps. Donc ça, je trouve ça plate!
Parmi tous les apprentissages que tu as faits lors de ton parcours à l’émission, quels sont ceux qui te servent encore aujourd’hui ?
Pour vrai, c’était tellement le fun tous les jours! Les profs qu’on avait étaient tellement bons. Je pense que Michel Rivard fait partie de ceux qui m’ont inspirée le plus dans ma façon d’écrire. J’ai beaucoup aimé Patrick Huard, aussi. C’est sûr qu’on a appris sur le tas! Tu sais, moi, avant Star Ac, je faisais des petites salles, des petits contrats, des cafés, des bars… Ce n’était pas si pire, mais après ça, tu te ramasses au Centre Bell (rires)! On a appris à faire de la scène. Ça me reste, l’importance de la présence scénique. Travailler en équipe, aussi!
Partage-moi ton plus beau souvenir de l’aventure.
Ça, c’est impossible de choisir. C’était tellement le fun (rires)! Ayoye! Je te dirais, au niveau des artistes qui sont venus, mes moments marquants, il faut que ça soit avec Stromae et Jean Leloup. Et Mika, aussi, c’était débile! Par rapport à la télé, ça serait vraiment ces artistes-là! Sinon, la tournée en tant que telle, il y a tellement eu de moments marquants! On a tellement d’inside jokes. Ça ne va jamais, jamais se défaire. On est vraiment des frères et sœurs pour toujours.
Si tu devais choisir une chanson que tu as interprétée pendant ton parcours, que ce soit une performance en solo, en duo ou en groupe, laquelle choisirais-tu, et pourquoi ?
« Alors on danse », avec Stromae, je pense que ça a marqué les gens. J’étais la petite chanteuse folk et, tout d’un coup, je me suis mise à me déhancher à la télé, donc ça a surpris! Dans mes perfos de mise en danger, je pense que c’est « Les cons ». En fait, les profs à l’Académie ne m’avait pas mise en danger quand je l’avais faite en évaluation, puis ils m’ont sauvée quand je l’ai faite à la télé, donc je pense que c’est celle-là qui a le plus marqué.
Dirais-tu que ton rapport à la musique a changé depuis ton passage à l’émission ?
Oui, c’est sûr. Je pense que, premièrement, j’ai fait la paix avec la voix que j’ai. J’assume ne pas être une grande chanteuse à voix. Je pense que Star Ac m’a montré que les gens pouvaient aimer les tounes que je fais, de la façon dont je les fais. Ça m’a aussi permis de me réconcilier avec le milieu artistique. J’ai fait l’École nationale de la chanson. C’est sûr qu’il y a un monde entre Star Académie et l’École nationale de la chanson sur le plan artistique. Moi, avant ça, je venais du monde pop. J’avais dansé toute ma jeunesse. Donc ça a été ma réconciliation avec ma petite Britney Spears intérieure (rires)!
C’est vrai que, quand on y pense, dans les premières éditions, on voyait beaucoup de grandes voix à Star Académie alors que, dans les éditions récentes, il y avait une plus grande variété de styles. Toi, tu étais comme dans une cuvée « entre-deux ».
C’est vrai que c’était intéressant, ce côté-là dans les deux dernières cuvées, des gens comme Matt Moln ou Meghan Oak qui sont arrivés avec leurs tounes. Mais moi, j’étais contente parce que j’aime ça être différente (rires). J’étais contente d’être un peu « pas rapport ». Les gens que je suis allée chercher pendant Star Ac, qui ont aimé ce que je faisais, ils ont aimé ça pour vrai, et pour longtemps en plus parce que beaucoup sont encore là aujourd’hui!
Y a-t-il des éléments des autres éditions que tu aurais aimé avoir lors de ton édition ?
Honnêtement, je suis complètement biaisée, mais je crois avoir eu le meilleur de Star Ac. On a eu des invités incroyables, des profs incroyables. J’ai eu des académiciens incroyables avec moi. En plus, on avait René [Angélil] comme directeur! Que vouloir de plus ? Je ne suis pas envieuse (rires)!
Si tu pouvais choisir un ex-académicien ou une ex-académicienne pour une collaboration ou un projet spécial, qui choisirais-tu, et pourquoi ?
C’est une bonne question… Pour l’aspect justement pop assumé, j’aimerais ça avec Marie-Mai et j’aimerais ça qu’il y ait des danseurs, et qu’on ait une chorégraphie. J’aimerais vraiment ça! À la limite, on pourrait même ajouter Annie Villeneuve, Véronique Claveau ou Brigitte Boisjoli. Ça pourrait donner un duo ou un quatuor ou un groupe dans le style des Pussycat Dolls, ou je ne sais pas trop (rires)! Un number de girl power!
Quand j’avais fait l’entrevue avec toi pour ton émission Feu de camp, tu m’avais confié avoir plusieurs idées pour une saison 2. As-tu commencé à y travailler, ou travailles-tu présentement davantage sur de nouvelles chansons ?
J’ai tout le temps plein d’idées, plein de projets, mais il faut que je me concentre sur l’essentiel, c’est-à-dire faire de la musique! Donc, j’essaie d’écrire des tounes et de faire du studio. Sinon, la saison 2 de Feu de camp, on est en train de regarder ça tranquillement aussi. On essaie de voir s’il y a des diffuseurs télé qui sont intéressés. Si oui, ça pourra nous aligner pour la saison 2. Surtout que ce sont des budgets de gros producteurs télé, alors que moi, je suis moi (rires)! Mais c’est toujours beaucoup de plaisir organiser tout ça.
On te connaît comme étant quelqu’un qui aborde des thèmes de société importants dans ses chansons, comme la violence conjugale, la culpabilité, le deuil, la santé mentale et plusieurs autres. Y a-t-il des thèmes que tu n’as pas encore abordés dans tes chansons sur lesquels tu aimerais te pencher pour le quatrième album ?
Pour vrai, il y en a plein! Je ne pense pas être la seule qui dit ça, mais on dirait que plus ça va, plus je m’inspire des gens autour. Il y a souvent du monde qui me raconte des histoires. Je viens d’acheter une maison, puis la madame avec qui j’ai fait affaire pourrait faire une chanson. Je parle avec des gens, puis chaque fois qu’ils me parlent, je suis comme : « Ah, ça aussi, c’est une chanson! » Je pense que je vais peut-être plus raconter les autres dans le prochain. Si je raconte mes histoires, j’aimerais ça qu’il soit plus lumineux, donc je vais essayer d’aborder des trucs qui me rendent heureuse. C’est tough (rires)! Mais c’est vraiment mon but qu’il soit plus lumineux.
Andréanne participera aussi à la téléréalité d’aventure Sortez-moi d’ici!, qui débutera le 19 février à 18h30 sur les ondes de TVA. Voyez ce qu’elle avait à en dire lors de notre précédent entretien.
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Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.