Le Théâtre Denise-Pelletier marque le coup d’envoi de la saison 2021-2022 avec la présentation de La Métamorphose de Franz Kafka dans une adaptation de Claude Poissant. Dans cette version transposée dans le Montréal des années 60, Alex Bergeron excelle dans le rôle principal.
Par un matin gris, Gregor, marchand de tissus, n’arrive pas à sortir du lit pour se rendre au travail. C’est que, pendant la nuit, le jeune homme s’est étrangement transformé en immense insecte. Conscient de son état, il assiste impuissant aux efforts de communication de sa famille.
Ses parents, sa sœur Greta, son associé et le locataire pourront-ils vivre avec cette soudaine mutation en apparence irrémédiable ?
Changement de lieu et d’époque
Si l’œuvre originale se passait à Prague au début du 20e siècle, Claude Poissant a plutôt choisi de la camper plus proche de chez lui dans le Montréal des années 1960.
Cela se voit, entre autres, dans la scénographie, les costumes, l’ambiance sonore et le texte. Si on comprend que cette époque correspond à une quête identitaire, on ne voit toutefois pas tant de valeur ajoutée à ce bond dans le futur.
Le décor conçu par Pierre-Étienne Locas tient compte de l’esthétique de l’époque, mais ce qui impressionne c’est plutôt sa conception.
En position inclinée, il fait en sorte que les spectateurs aient une perspective différente selon leur emplacement dans la salle.
Il joue aussi avec les éclairages et la transparence pour nous faire voir l’intérieur de la chambre de Gregor. Compte tenu que l’histoire en est une de perceptions, c’est fort ingénieux.
Époustouflant Gregor
Une autre des forces de cette version est le jeu d’Alex Bergeron.
La transformation de Gregor en insecte immonde est expliquée dans le texte mais n’est pas démontrée visuellement.
Grâce à son jeu impeccable, le comédien incarne la bestiole tant dans son faciès que dans ses mouvements.
Tout au long de sa performance, le public est suspendu à ses lèvres.
À l’affiche jusqu’au 16 octobre
Production du Théâtre Denise-Pelletier, La métamorphose est à l’affiche jusqu’au 16 octobre.
Texte et mise en scène : Denis Poissant
Interprètes : Geneviève Alarie, Alex Bergeron, Myriam Gaboury, Alexander Peganov, Sylvain Scott
Crédit photos : Gunter Gamper
Texte : Nancie Boulay