
Quelques jours après la Journée internationale des femmes, la troupe Productions ‘90 présentera la comédie musicale 9 à 5 au Théâtre Paradoxe du 16 au 18 mars. Découvrez-en davantage sur cette œuvre, avec un regard féministe, mettant en vedette Élizabeth Lauzon, Mélissa Paradis, Megan Laframboise et Cédric Martel campant les quatre protagonistes.
[Équipe] Présentez-moi 9 à 5.
Basée sur le film du même nom, la comédie musicale 9 à 5 se déroule dans les années 70, et raconte l’histoire de trois femmes, Violette, Doralee et Julie, qui souhaitent reprendre le contrôle de leur vie et se tailler une place dans un monde d’hommes.
L’histoire se déroule en grande partie dans le bureau de Prospères Assurances, dirigé par le nouveau patron M. Gagné. Violette y travaille depuis maintenant 15 ans et a vu des hommes qu’elle a elle-même formés se faire promouvoir à sa place, et ce simplement parce qu’elle est une femme. Doralee est la secrétaire personnelle de M. Gagné. On la juge pour son apparence, bien qu’elle n’ait rien de superficiel, et la rumeur court qu’elle a une aventure avec le patron. Julie, quant à elle, arrive tout juste chez Prospères, mais elle n’a aucune expérience de travail. Elle vient de se séparer de son conjoint qui l’a laissée pour sa secrétaire, et doit maintenant refaire sa vie seule. Ces trois femmes au vécu bien différent verront leur destin se lier à travers le mauvais traitement de leur patron et tenteront, au fil de l’histoire, de prendre le contrôle de leur vie.
La trame sonore est composée de musiques et de paroles de la célèbre Dolly Parton. Cette histoire à la fois comique et touchante résonne encore aujourd’hui par ses idées féministes.
[Équipe] De quelle façon souhaitiez-vous aborder la comédie musicale ?
9 à 5 nous permettait d’aborder des sujets engagés comme le féminisme et la misogynie sous un angle humoristique et léger.
C’était également une opportunité de créer des numéros flamboyants qui mettent en valeur le côté multidisciplinaire de notre troupe, dont les nombreuses danseuses expérimentées qui font partie de notre casting.
L’ambiance d’un bureau vivant et actif, comme une petite fourmilière, nous a permis d’avoir un ensemble de comédien.ne.s plus nombreux. Cela a également donné l’occasion à plusieurs rôles secondaires d’être davantage sur scène, d’étoffer leur personnage et de participer à de gros numéros.
[Équipe] En quoi votre production a-t-elle un caractère unique?
Notre projet se veut rassembleur!
D’abord, c’est une occasion de mettre en commun les talents de chacun et de créer un projet d’envergure, plus grand que soi. On tente également de trouver un équilibre entre la rigueur et le plaisir tout au long du processus de création; pour nous, l’un ne vient pas sans l’autre! Après tout, tous les gens qui y participent sont bénévoles et ont à cœur un produit final de qualité. Nous regroupons aussi des gens de tous âges (18 à 65 ans) et habitant de Sherbrooke à Saint-Jérôme!
De plus, le projet permet de créer des liens d’amitié forts. Plusieurs ont terminé l’université et sont sur le marché du travail. Le rendez-vous du dimanche (jour de pratique) est une activité sociale qui permet de faire de nouvelles rencontres avec des gens qui partagent les mêmes passions.


Sur la photo de gauche | Ligne du haut : Catherine Archambault (assistante à la mise en scène), Esther Chartier (assistante à la mise en scène) et Marie-Christine Roussel (directrice artistique et metteure en scène) | Ligne du bas : Julie Camirand (direction de production et assistante à la mise en scène), Charlotte Carpentier (direction de production et direction vocale) et Annie Brasseur (direction de production et direction vocale)
[Distribution principale en individuel] Présentez-moi votre personnage.
Violette (Élizabeth Lauzon) : Lorsqu’on rencontre Violette au début de la pièce, on fait la connaissance d’une travailleuse hors pair, mais sur le bord du burn-out. Même après avoir passé 15 ans dans les bureaux de Prospères Assurances, elle continue à se donner corps et âme pour enfin obtenir la promotion de ses rêves, mais celle-ci tarde à arriver à cause de son patron misogyne. En plus de ses problèmes au travail, sa vie de famille n’est pas des plus reposantes depuis la mort de son mari, quelques années auparavant. Elle est alors devenue mère monoparentale d’une adolescente de 16 ans, Isabelle. Bien qu’à première vue elle puisse sembler rigide et indépendante, le dénouement de la pièce nous fera découvrir une Violette beaucoup plus vulnérable, mais qui ne se laissera pas marcher sur les pieds pour autant.


Julie (Mélissa Paradis) : Julie est un personnage qui a une belle naïveté et beaucoup d’empathie. Alors qu’elle a passé toute sa vie adulte comme femme au foyer à s’occuper de son mari, celui-ci la trompe et la laisse subitement. À 30 ans, elle doit donc tenter de se réinventer en tant que femme moderne et indépendante. Julie est intelligente, mais elle est soudainement plongée dans un univers dont elle ne connait absolument rien et dans une nouvelle vie où elle doit tout réapprendre rapidement. Cette situation la rend très comique, mais son évolution à travers le spectacle saura certainement en toucher plus d’un.
Doralee (Megan Laframboise) : Dès le début de la pièce, on peut voir une Doralee qui se bat contre le jugement des autres dû à son apparence, mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds pour autant. On peut déjà voir son côté sensible et vulnérable, mais aussi sa grande force de caractère. Elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense et peut être très directe, ce qui amène plusieurs répliques comiques. Elle est attachante et spontanée, elle sait ce qu’elle veut et elle connait très bien sa valeur. Elle est celle qui trouve les solutions dans les situations de crise, celle qui calme et rassure et celle qui a toujours la petite main dans le dos de l’autre pour réconforter.
Richard Gagné (Cédric Martel) : M. Gagné est le président de l’entreprise. Cet homme exécrable est décrit à plusieurs reprises comme « sexiste, égocentrique, menteur, hypocrite et condescendant ». Il est très confiant, ne se remet jamais en question et manifeste un fort penchant pour la luxure. Il est fou de sa secrétaire, Doralee, et lui impose ses avances chaque fois que l’occasion se présente. Véritable tyran, il ne supporte pas qu’on lui manque de respect, il vole les idées de ses collègues et rabaisse les plus faibles avec arrogance. C’est un opportuniste qui a gravi les échelons de la compagnie très rapidement, bien qu’il ne soit pas des plus compétents!
[Distribution principale en individuel] Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre personnage ?
Violette (Élizabeth Lauzon) : Bien que le caractère de Violette soit assez proche du mien au niveau de son autorité et de son sarcasme, j’adore le fait qu’elle me permette aussi de plonger dans la folie! Il lui arrivera à quelques reprises de perdre complètement les pédales, que ce soit à cause d’une situation stressante ou même après avoir pris des substances illicites, qui sait! Aussi, en tant que grande romantique dans l’âme, j’adore jouer l’amour et j’ai la chance d’incarner un personnage qui verra sa vie amoureuse fleurir petit à petit au fil de la pièce…
Julie (Mélissa Paradis) : J’adore jouer la comédie et le personnage de Julie me permet définitivement de faire ressortir mon jeu comique. Je suis aussi une grande fan de ses moments chantés, qui permettent d’aller chercher tout un registre d’émotions!
Doralee (Megan Laframboise) : Je me régale à jouer la force de caractère de Doralee. Malgré le jugement des autres, elle s’assume complètement et c’est ce qui fait sa beauté. J’adore jouer ce que mon personnage apporte de comique à la pièce, et l’accent que je lui ai donné rend ça encore plus drôle et attachant. Je n’avais jamais pu interpréter un personnage comme Doralee, alors c’est très nouveau et excitant pour moi… sans parler du physique du personnage si impressionnant par la perruque, l’habillement et le maquillage!



Richard Gagné (Cédric Martel) : C’est vraiment amusant de jouer un méchant comme Gagné. C’est un être théâtral qui adore s’écouter parler et qui se croit supérieur aux autres, mais derrière cette façade se cache un homme très maladroit. J’aime beaucoup jouer ses pertes de contrôle et ses montées de colère. C’est un rôle très coloré!
[Distribution principale en individuel] Quel a été votre plus grand défi d’interprétation ?
Violette (Élizabeth Lauzon) : Pour ma part, mon autorité naturelle a jeté une certaine ombre sur le personnage et l’a rendu plus lourd que nécessaire. Violette était alors moins attachante aux yeux du public. Ainsi, bien que je partage plusieurs traits de caractère fondamentaux avec Violette, c’est son côté plus maternel, plus empathique, plus lumineux et plus léger que j’ai eu le plaisir de travailler et peaufiner.
Julie (Mélissa Paradis) : Mon plus grand défi d’interprétation est de bien rendre toutes les nuances des émotions et de la personnalité de Julie. Certes, elle est drôle, mais elle a aussi une belle vivacité d’esprit. C’est important pour moi qu’à la fin du spectacle, les gens aiment Julie pour plus que ses punchlines. Elle est vulnérable, forte, nounoune, intelligente, triste, heureuse, en colère. Elle a peur, elle a espoir, elle est découragée, elle est fière… elle est toutes ces choses qui font d’elle un personnage aussi complexe que précieux.


Doralee (Megan Laframboise) : Malgré le fait que je partage des similarités avec mon personnage, Doralee est très loin de moi physiquement et mentalement. Doralee s’assume tellement et au début du projet, j’avais de la difficulté à assumer complètement le personnage moi-même. J’avais tendance à la rendre un peu trop douce, alors que, même si à plusieurs reprises on peut ressentir sa douceur, il faut aussi ressentir sa force derrière cette vulnérabilité.
Richard Gagné (Cédric Martel) : Le personnage de M. Gagné représente une caricature d’homme misogyne et exécrable. Le défi était de trouver le bon niveau de jeu: assez pour que l’on puisse comprendre la caricature, mais pas trop pour ne pas tomber dans le ridicule. Cela a aussi été un défi de bien doser son évolution émotionnelle tout au long de la pièce.


[Distribution principale en collectif] Qui est, parmi vous, le plus fan de Dolly Parton ?
Après avoir découvert et redécouvert sans cesse les chansons de cette œuvre au cours des derniers mois, il va sans dire que nous le sommes tous! Malgré cela, l’étoile va à Megan, l’interprète de Doralee. Le personnage est inspiré de Dolly Parton et a d’ailleurs été joué par celle-ci dans le film éponyme. Megan a donc passé d’innombrables heures à écouter des entrevues sur Dolly, sur ses inspirations et sur la création du spectacle pour s’inspirer d’elle. On lui donne sans aucun doute le titre d’experte et de fan.
[Distribution principale en collectif] Qui est, parmi vous, celui qui ressemble le plus à son personnage ?
C’est Élizabeth, celle qui joue Violette, qui ressemble le plus à son rôle. Tout comme son personnage, elle est une leader de par sa rigueur, son attitude et sa sensibilité. On réfère souvent à elle comme étant une machine de guerre dans la troupe tellement elle est à son affaire, travaillante et ambitieuse. Elle donne le goût à tous de donner le meilleur d’eux-mêmes. En plus de tout ça, elle a aussi un grand cœur, elle est loyale, elle est toujours prête à aider les autres et elle a un super sens de l’humour – toutes des qualités qu’elle partage avec Violette!


[Distribution principale en collectif] Qui est, parmi vous, celui qui ressemble le moins à son personnage ?
La réponse est unanime : Cédric est celui qui ressemble le moins à son personnage, M. Gagné. Bien qu’il rende tout à fait crédible un homme désagréable, macho, sexiste et à la limite de l’indécence, Cédric en est (heureusement!) complètement l’opposé. Au fil du projet, on a découvert un être sincère, curieux de l’autre, drôle, gentil, facile d’approche et authentique. Depuis le tout début, c’est un immense plaisir de pouvoir le côtoyer chaque semaine: très investi, toujours à l’écoute et prêt à travailler… On n’aurait pas pu mieux tomber!
Cédric, lui, espère ne jamais rencontrer personne qui ressemble à Richard Gagné dans sa vie!
[Florence Dupont] Comment te prépares-tu en vue de ta doublure ?
L’essentiel selon moi dans la préparation est la communication. Dans un processus créatif, les décisions artistiques peuvent changer et évoluer au fil du projet. Il est donc important que je sois bien au fait des dernières mises à jour, tant avec la metteuse en scène qu’avec la comédienne du personnage que je double.
De manière générale, j’essaie d’alterner dans les pratiques avec la comédienne que je suis, pour que je me pratique, mais aussi pour que les autres comédien.ne.s s’habituent à jouer avec moi autant qu’avec l’autre comédienne. Nous filmons également les pratiques et enchaînements, ce qui permet de m’y référer en cas de questions.
Être une doublure me permet aussi de participer à ce beau projet de groupe à ma façon.



[Florence Dupont] Quel a été ton plus grand défi d’interprétation ?
J’ai intégré le projet à la deuxième moitié du processus de création. À ce moment-là, l’essentiel du chant et de la danse du personnage étaient appris. J’avais donc du rattrapage à faire, en plus d’avoir à intégrer le théâtre au fil des pratiques en parallèle. J’ai également eu quelques occasions pour faire des rencontres intensives avec une chorégraphe et directement avec la comédienne qui incarne le rôle.
Le personnage de Monique est une secrétaire du bureau avec un problème d’alcoolisme. Ses quelques répliques se veulent comiques, alors c’était un défi de faire rire en quelques mots, sans aller dans la caricature. Je voulais aussi trouver ma façon à moi d’interpréter le rôle de Monique. L’idée est de rester dans le cadre de la mise en scène, tout en personnifiant le rôle à ma façon, sans calquer ce qui avait déjà été fait.
[Tous] Qu’est-ce que vous souhaitez transmettre comme message ?
Contrairement à certaines pensées populaires, la comédie musicale est un genre qui s’adresse à tous! Tous les amateurs de spectacle peuvent y trouver leur compte, car en un seul spectacle, on regroupe une pièce de théâtre et un spectacle de chant, de danse et de band live!
Nous sommes également fiers et fières que notre projet, dirigé majoritairement par des femmes, mette de l’avant une comédie musicale aux propos féministes, aussi nécessaires qu’actuels!
Photos de la distribution
De haut en bas : Marie-Chantal Favreau (incarnant Rose Potvin) , Raphaël Pépin-Tanguay (Joe Doucet), Nicolas Poulin (Chris Rioux), Thomas Larente (Dave Dionne), Ariane Daoust-Ostiguy (Sylvie Thériault), Noémie Métayer (Françoise Larouche) et Sara-Mei Caron (Nicole Bergeron)














Photos des répétitions












































