
C’est ce mardi 10 janvier à 20h sur les ondes de Noovo que sera diffusé le premier épisode de la série très attendue Virage – Double faute, coécrite par Éric Bruneau, Louis Morissette et Marie-Hélène Lebeau-Taschereau. Cette fois, le récit tourne autour de Charles Rivard (Éric Bruneau), un joueur de tennis qui stagne à la 187e position mondiale malgré son talent. Voici nos entrevues réalisées lors du visionnement de presse médiatique.


Éric Bruneau
Tu as coécrit la série, tout comme tu as coécrit Avant le crash. Comment comparerais-tu les processus de création de ces deux projets ?
Ah, mon dieu, ils sont très différents! D’abord, dans le temps, ils ne se sont pas déployés sur la même longueur. Avant le crash, ça a pris quatre ans et demi à écrire. Ça, ç’a été assez rapide à écrire; ç’a pris un an et demi. Il y en a un que j’ai écrit avec ma blonde, ma complice, ma meilleure amie alors que l’autre, je l’ai écrit avec Louis [Morissette], qui est aussi un ami, et Marie-Hélène [Lebeau-Taschereau]. Mais ultimement, c’est la même chose. Tu t’assois à la table avec des auteurs, et tu regardes où tu amènes l’histoire. C’est juste que, Avant le crash, c’est comme un conte choral; il y a vraiment plusieurs personnages. Là, on est vraiment au cœur du personnage de Charles et de sa famille. C’est plus une quête… Je ne veux pas dire « linéaire », mais c’est vraiment la quête d’un seul personnage.
Il y a un côté très psychologique qui m’a marquée dans les deux épisodes que nous avons visionnés. Le tennis est important, mais c’est le côté psychologique qui ressort le plus.
En fait, le tennis, c’est une métaphore sur la performance. Plus ça va avancer, plus on va plonger au cœur de la famille. On va voir la famille et les impacts que ç’a sur la famille aussi, d’essayer de performer comme ça, avec les sacrifices que la famille doit faire et ce qu’ils doivent laisser derrière. On a commencé à le voir un peu avec le frère qui est interprété par Karl [Farah], mais on va aller encore plus loin là-dedans.



On voit déjà un peu que Charles est un personnage complexe. Comment le décrirais-tu ?
C’est un gars qui aime jouer au tennis, qui a toujours voulu jouer au tennis, mais qui est arrivé à un moment donné à ce qu’il est capable de faire de mieux. Je pense que, s’il faisait les sacrifices nécessaires, il pourrait gagner une couple de positions, mais ce n’est pas vrai que c’est un champion du monde. C’était clair avec Louis : je ne voulais pas parler d’un champion du monde. Je voulais parler d’un gars qui pouvait être un très bon 100e au monde, et c’est déjà correct. C’est juste qu’il se fait dire que ce n’est pas assez, qu’il ne se force pas assez, alors que c’est déjà immense comme sacrifice de se rendre là. Dans plein d’autres sports, on l’a souvent dit, tu serais 100e au monde et tu serais indépendant de fortune.
Si on pense au centième meilleur joueur de hockey, avec son premier contrat, il est déjà riche! Il y a quelque chose là-dedans que je trouvais intéressant. C’est un gars comme tout plein d’athlètes. Oui, il est lousse, il est fêtard, mais tous les athlètes à qui j’ai parlé ont une façon de décanter et de gérer l’anxiété. J’en ai vu, des athlètes, qui se prenaient une brosse parce qu’ils avaient perdu, mais le lendemain, ils sont sur le court. C’est cette espèce de contradiction là que je trouvais intéressante, sa façon de gérer son anxiété. À un moment donné, il y a beaucoup d’athlètes qui me disaient « ce n’est pas grave de prendre des pain killers quand tu joues parce que tu as mal aux genoux, mais quand tu enlèves le sport, ça se peut qu’il y ait juste les pilules qui restent! » C’est un peu là-dedans qu’on va plonger, aussi. C’est ce qui reste, une fois que tu perds le sport.
J’imagine que tu as dû te préparer quand même beaucoup pour les scènes de tennis.
Oui. Je me suis entraîné pendant un an et demi! Pendant que j’écrivais, quand j’ai su que Noovo et Bell étaient intéressés, c’est parti, et je n’ai comme pas arrêté de jouer! Je me suis entraîné avec deux coachs et je frappais des balles.


Quel serait ton plus beau souvenir du tournage ?
Toutes les séquences de tennis étaient l’fun, quand on est allés faire du repérage au US Open… Tu sais, on a eu l’autorisation de l’ATP pour que j’entre entre deux matchs pendant la Coupe Rogers. À un moment donné, Nick Kyrgios est sorti et Félix Auger-Aliassime entrait tout de suite après. J’ai pu aller sur le court. C’était vraiment extraordinaire. C’est ce que j’aime de mon métier, de pouvoir entrer par des portes qui ne me seraient pas ouvertes normalement. C’est comme être journaliste. Des fois, ça t’ouvre des portes!
Qu’espères-tu que les gens retiennent de l’émission ?
En fait… J’essaie de ne rien dévoiler (rires)! On peut accepter nos limites, et c’est correct. C’est correct d’arriver à un point où l’on dit « ok, c’est là que ça arrête ». Ce n’est pas nécessairement un échec. Il y a quelque chose d’autre qui vient après.
Karl Farah et Denis Marchand (incarnant son frère et son père)


Sylvie Léonard
Dans les deux premiers épisodes, on voit que votre personnage, Françoise, se projette beaucoup sur Charles, son fils. Comment la décririez-vous ?
De manière réaliste, c’est une mère qui a déjà joué au tennis, qui n’a pas eu la carrière qu’elle voulait, qui a eu deux garçons, dont un qui est extrêmement bon joueur. Je ne suis même pas sûre qu’elle est consciente qu’elle se projette dans son gars. Beaucoup de parents vont dire « mais non, il a du talent, il est bon », ce qui est vrai, mais ça dépasse ça. Elle adore son fils. Elle est en admiration totale devant lui. En même temps, elle ne se rend pas compte que c’est elle qu’elle projette.
Et malheureusement, ça fait une pression négative sur Charles.
Oui, comme plein de parents qui coachent leur enfant. Ça ne devrait pas arriver. Les encourager quand ils sont petits, être là quand ils sont petits, oui! Mais à un moment donné, c’est quelqu’un de l’extérieur qui doit être le coach. Sinon, tu mélanges trop de rôles!
Quel serait votre plus beau souvenir du tournage ?
C’est sûr que je ne peux pas trop révéler, mais je peux dire que c’est une danse avec mon fils.
Qu’espérez-vous que les gens retiennent de l’émission ?
Ah, c’est une bonne question! Beaucoup de choses… Moi, je suis fan de tennis, donc si ça peut rendre les gens fans de tennis, je serais contente. Comprendre à quel point c’est complexe, le sport. C’est un sport individuel. Tu joues avec toi, tout le temps, tout le temps. C’est un sport, tu sais, ils le disent, à 80% psychologique. C’est sûr qu’il faut que tu sois un athlète, mais ça reste très psychologique. Et aussi, que c’est complexe, être parent!


Personnages arrivant après un saut dans le temps
Audrey Roger
On ne t’a pas encore vue dans les deux premiers épisodes. Présente-moi ton personnage!
Clara a joué au tennis toute sa vie, poussée par son père-coach. Elle a un parcours assez similaire à celui de Charles. Elle a un gros caractère (rires). Elle est difficile à coacher, mais on peut dire que Charles arrive à la redresser. On espère qu’il va la ramener sur le droit chemin!
Tu arrives dans quel épisode ?
Je pense que c’est dans l’épisode 5… Ce n’est pas tout de suite! C’est vraiment dans la deuxième partie.
Comment décrirais-tu ton rapport au tennis ? T’es-tu préparée d’une façon particulière pour ton rôle ?
J’ai joué énormément au tennis quand j’étais plus jeune. J’ai été classée troisième au Québec et septième au Canada. J’ai fait beaucoup de compétitions et de tournois. Mon père a été mon coach pendant longtemps. Donc, je me sens vraiment proche de mon personnage de Clara. J’ai vécu un peu les mêmes choses qu’elle – le père-coach, le père qui est toujours là pendant les compétitions avec le stress que ça engendre en même temps, le stress aussi au niveau de la famille… Alors, ç’a été un défi, mais en même temps, je me reconnaissais beaucoup dans le personnage.
Quel serait ton plus beau souvenir du tournage ?
Dans le fond, toutes les scènes de tennis que j’avais (rires)! Je renouais vraiment avec le tennis!
Qu’espères-tu que les gens retiennent de l’émission ?
C’est une bonne question… Que le soutien d’une famille dans le sport, c’est ce qu’il y a de plus important pour un athlète. Tu sais, des fois, c’est difficile pour les parents de se mettre en retrait, mais je pense que c’est important, aussi, qu’ils soient capables de le faire pour laisser l’athlète atteindre son plein potentiel, pour le laisser se développer lui-même, au fond.


Adrien Lacroix
On ne vous a pas vu dans les deux premiers épisodes. Présentez-moi votre personnage!
Mon personnage, c’est Joseph Jean-Baptiste. Je suis le père de Clara, une joueuse de tennis prometteuse, mais je suis un genre de papa qui veut beaucoup pour sa fille, peut-être beaucoup trop pour sa fille, et je ne suis jamais content des coachs qu’on envoie dans les pattes de ma fille. Ils ne sont jamais assez corrects, jamais assez bons. Donc, au fil des épisodes, on va voir que j’ai une relation assez tendue avec les coachs. On va voir que je veux beaucoup pour ma fille, aussi. On monte les échelons tranquillement, mais il y a plusieurs anicroches qui font en sorte que ça devient tendu, que ça devient compliqué. Je renvoie des coachs, je reprends des coachs, pour ne pas tout dévoiler les punchs (rires)! Donc, je suis un papa qui veut beaucoup, mais qui veut beaucoup trop, pour sa fille. Il est très exigeant.
Il y a donc un parallèle à voir entre Joseph et Françoise, la mère de Charles.
Oui! C’est un peu le pendant de Françoise. C’est le genre de papa qui veut trop pour sa fille, et ça met de la pression sur sa fille. On va voir que je suis présent aux entraînements, aux matchs… On m’entend vocalement faire des commentaires pendant les matchs. C’est quelque chose!
Quel serait votre plus beau souvenir du tournage ?
Oh, mon dieu, c’est de voir la camaraderie entre toute l’équipe, autant la production que l’équipe de comédiens. C’était comme une grande famille! Tout le monde, on s’est sentis à l’aise, et c’était très intéressant comme projet, comme équipe, comme tournage. J’ai bien hâte de voir comment ça va être perçu, mais c’était très l’fun!
Qu’espérez-vous que les gens retiennent de l’émission ?
C’est une bonne question… Ce que je crois, c’est que ça ne sert à rien de mettre trop de pression sur l’athlète ou sur l’enfant. Je pense que, l’important, c’est de l’accompagner dans ses rêves et de voir ou ça va l’amener. Mais quand on met trop de pression, on peut tuer les rêves des gens.



Samuelle Guimond | Journaliste
Samuelle est une passionnée de musique, de littérature, de télé et de théâtre. Si elle est journaliste pour le média, c’est dans le but de faire briller des artistes d’ici en qui elle croit, principalement à travers des entrevues. Tu pourrais très bien la croiser dans une salle de spectacle aux environs de Montréal!

Frédéric Lebeuf | Photographe
Grand passionné de musique rock, metal, metalcore et post-hardcore, Frédéric adore assister à des concerts de ses artistes préférés qui gravitent autour de son palmarès hebdomadaire. Passionné de lifestyle et de télévision, il reste à l’affût pour couvrir des événements de tout genre. Son premier album qu’il a acheté est Americana de The Offspring.
1 thought on “L’humain derrière l’athlète au cœur de Virage – Double faute”