
En proposant le premier extrait, intitulé Monokini & tsunami, de son quatrième album à paraître en 2022, Valérie Carpentier s’est ouverte sur une relation toxique qu’elle a dû faire face.
L’auteure-compositrice-interprète a commencé à écrire Monokini & tsunami en 2018. C’est un texte qui s’est imposé par lui-même, dit-elle. « Ce n’est pas une de ses chansons que je me suis assise et que je me suis dit que je devais l’écrire. Je n’aimais plus la vie à ce moment. J’habitais dans un petit appartement au centre-ville. Je ne dormais pas et je n’allais pas bien. Je jouais du piano et je ne voyais pas comment survivre sans la musique. »
« J’étais profond dans la dépression. Je n’étais pas juste triste, j’étais déprimée. Cette relation m’a détruite à petit feu pendant plusieurs années et je dois maintenant me reconstruire. Elle a eu un impact sur ma santé mentale, évidemment, mais physique aussi. Ça n’allait vraiment pas bien. Ça me fait du bien de pouvoir en parler », confie-t-elle.
Ce genre de relation amoureuse peut arriver à n’importe qui. On parle de plus en plus de santé mentale, mais ce n’est pas encore suffisant. « Cette relation toxique aurait pu être évitée, mais j’avais que 20 ans à l’époque. Cette mauvaise expérience a sculpté ma personnalité et m’a causé beaucoup de problèmes. Il y a plusieurs décisions que j’ai prises, au niveau personnel, qui fait que j’essaie de m’aider à ne pas vivre dans le passé ou à broyer du noir », avoue-t-elle.
Ce qui l’a le plus marqué, c’est le sentiment de honte qui l’a habité tout au long de cette aventure amoureuse. Tout ce qu’elle gardait à l’intérieur d’elle pesait lourd sur ses épaules. Ce premier extrait était nécessaire afin de se libérer de cette honte et de clore le chapitre de cette relation. « J’avais besoin d’écrire une dernière toune là-dessus pour dire au revoir, mais surtout de me libérer moi-même. Je voulais enlever ce sentiment de honte que je vivais en racontant ça publiquement. »
Une chanson rythmée, malgré les intentions du texte
Si les premières maquettes de son premier extrait étaient lourdes au départ, son premier extrait s’est transformé, petit à petit, en une chanson pop ensoleillée. Bien que le texte parle directement de sa douleur, Valérie Carpentier ne voulait pas que ça rende les gens tristes ou déprimés pour autant. « Si je parle de quelque chose de lourd, je souhaite que l’on comprenne l’émotion. Mon désir était que cette chanson soit plaisante à écouter. »
En travaillant et retravaillant sur sa composition, elle a commencé à écrire des rimes afin de rythmer ses mots. « Monokini, c’est la frivolité, la jeunesse, la liberté et la sensualité. Tsunami, c’est la catastrophe, l’eau, le chaos et un élément qui représente les émotions. Monokini & tsunami, je trouvais que ça s’associait bien. »
Ce n’est pas la seule association qu’elle a faite, elle s’est réveillée en pleine nuit avec un autre flash, soit Polygamie & Martini qu’on peut retrouver dans son premier couplet. « Polygamie, ça a impliqué un triangle amoureux. Il m’a déjà dit que sa vie de rêve serait d’être avec 3-4-5 filles en concubinage. Martini, c’est parce qu’on faisait un peu trop le party. », ajoute celle qui a aussi fait référence au classique Cruel Summer de Bananarama dans sa chanson.
Un vidéoclip et un doigt d’honneur
Le vidéoclip de Monokini & tsunami illustre métaphoriquement l’émotion qu’elle vit dans sa tête, dit-elle. « Je suis dans un décor qu’on pourrait définir comme mon imaginaire et mon subconscient. Plus la chanson avance, plus il y a de la pluie qui arrive et du vent. Finalement, je dois accepter toutes mes émotions. »
Le doigt d’honneur qu’elle fait à son ancien amoureux dans son vidéoclip est sa manière de lui dire bye pour une dernière fois. « Il a tellement été méchant. Ça prit du temps avant que j’accepte qu’il ait été méchant avec moi. Je ne pense pas qu’il se disait dans sa tête qu’il allait me détruire psychologiquement. C’est la forme d’amour qu’il a connu dans sa vie. Selon lui, c’était comme ça d’aimer quelqu’un. Je ne crois pas qu’il pensait que l’impact serait aussi fort. Je peux bien l’envoyer paître dans mon vidéoclip. C’est bien le fun d’être gentille, mais lui ne le mérite pas. »
Si la pochette de l’album Pour Rosie avait demandé beaucoup de travail sur Photoshop afin de dépeindre la partie fake du métier et de l’image, le nouveau visuel de l’auteure-compositrice-interprète n’est pas passé sur Photoshop. « C’était important de montrer les imperfections dans mon visage. Mon maquillage que je porte sur le visuel de mon nouvel extrait, c’est comme celui d’un enfant qui s’est maquillé. C’est la connexion avec mon enfant intérieur. En même temps, on voit que j’ai vieilli et on voit mes défauts qui sont là. Ce ne sont pas des défauts, c’est juste la personne que je suis et je dois me laisser être. »

Valérie Carpentier 2.0
Sur son premier extrait, la chanteuse s’est offert des sonorités pop assumées et plus rythmées. Elle a eu davantage de plaisir en studio en interprétant ce qu’elle voudrait refléter comme son. « On doit arrêter de sous-estimer la pop. Oui, c’est tasty. Toutefois, c’est assez difficile à bien faire. »
Une autre particularité qu’elle désirait faire sur son nouvel album à paraître en 2002, c’est de composer des textes plus directs. « Je trouvais qu’avant c’était trop imagé et trop poétique à part la chanson Rosie qui raconte une histoire. Le défi de dire les choses mot pour mot est plus dur que le défi d’écrire des poèmes.
« J’essaie que quand c’est de la poésie, ça ne soit pas pour rien que ça apporte quelque chose. Avant, je voulais masquer la dureté de l’émotion en utilisant la poésie. L’émotion en prenait un coup, car c’était trop poétique ou trop imagé. Je tente de balancer afin que les mots choisis servent vraiment à la toune et à l’expérience qui est vécue en l’écoutant », mentionne-t-elle en ajoutant qu’elle aime bien incorporer des petits bouts de textes dans d’autres langues dans ses compositions. Un dossier à suivre !
Valérie Carpentier 2.0 essaie aussi de s’adresser à quelqu’un lorsqu’elle écrit. Elle a eu un déclic dans sa tête après le processus de son récent disque lancé en 2016. « Je sais que quelqu’un va écouter la musique que j’écris en ce moment. Sur l’album Pour Rosie, j’ai réalisé au dernier jour d’enregistrement que des gens allaient entendre ce que je faisais. Ça change la manière de le faire au niveau de la composition. »
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