
Jusqu’au 13 novembre, le théâtre La Licorne présente Ulster American, une œuvre de David Ireland, originaire d’Irlande du Nord. Une pièce où l’humour noir est roi et qui nous interpelle sur les enjeux d’actualité universels, peu importe où que nous soyons sur la planète. Une pièce coup de poing qui nous amène à ce questionnement : Peut-on s’écouter et se parler sans préjugé? Sans qu’on ait à marcher sur des œufs pour se dire la vérité?
Ulster est une province située en Irlande du Nord. Un territoire, en partie britannique et en partie irlandais, qui fait l’objet de discordes depuis des décennies. Des habitants de cette région se disent britanniques alors que d’autres s’affirment Irlandais. Vient s’ajouter à cette appartenance une question de religion protestants/catholiques.
Britannique, Irlandais, Hollywoodien – Trois égos gros comme le bras
Ces deux situations sociologiques – appartenance et religion – allumeront la mèche pour faire exploser en mille éclats une rencontre préparatoire entre le metteur en scène, l’acteur principal et l’autrice de la pièce qui sera présentée sur les planches d’un grand théâtre londonien.
À la veille des répétitions, Leigh Carver (Frédéric Blanchette), metteur en scène et directeur artistique britannique bien établi, réunit chez lui Jay Conway (David Boutin), acteur d’Hollywood de descendance irlandaise, oscarisé, membre des Alcooliques anonymes dont la carrière décline et Ruth Davenport (Lauren Hartley), l’autrice irlandaise prometteuse et prête à se battre pour faire sa place.
Cette rencontre ne se passera pas comme prévue.
Leurs égos trop forts, leurs visions trop différentes, leurs ambitions de conquérants et l’absence totale de compromis provoqueront une guerre terrible entre ces trois protagonistes.
Ulster American – Miroir caricatural
Ulster American de David Ireland est un miroir caricatural de ce que nous sommes individuellement et comme société face à la vérité et aux compromis difficiles à assumer. À cet égard, l’auteur aborde, entre autres, sans retenue, les sujets tels que les idéologies culturelles et religieuses, les mots en N, la violence faite aux femmes, le Brexit, l’appropriation culturelle et les dénonciations dans les réseaux sociaux.
Vérité, humour et énergie
L’humour caustique de l’auteur enrobe ces thèmes de manière à faire passer plus facilement cette critique sociale.
Quant à la traduction de François Archambault, elle donne une tonalité québécoise dont se servent admirablement les trois comédiens. Leur jeu énergique renforce les répliques audacieuses et sarcastiques aux expressions bien d’ici.
Ça déménage sur la scène de La Licorne!
Jusqu’au 13 novembre à La Licorne
Ulster American, une production de La Manufacture, sera à l’affiche du théâtre La Licorne jusqu’au 13 novembre.
Texte : David Ireland
Traduction : François Archambault
Mise en scène : Maxime Denommée
Distribution : Frédéric Blanchette, David Boutin et Lauren Hartley
Crédit photos : Suzanne O’Neill
Texte : Micheline Rouette