
Tilda | Crédit photo : Frédéric Lebeuf
Après nous avoir présenté la rythmée « Où le vent nous mène » et l’ensoleillée « Toutes les oasis », Tilda a dû mettre quelque peu ses projets sur pause dans les derniers mois. Toutefois, elle peut enfin se réjouir puisqu’elle a, enfin, rendu disponible son premier EP, « La loi de la jungle », sur les différentes plateformes numériques. De plus, elle propose aujourd’hui un nouvel extrait radio pour la pièce « Qui vivra verra ».
Comment te sens-tu de, finalement, sortir ton premier EP en carrière.
Eh bien, je vais peut-être te surprendre, mais j’ai déjà quelques albums et EPs à mon actif: le premier date d’il y a un peu plus de 10 ans! Plus précisément, dans le cadre de mon projet pop-électro Tilda, La loi de la jungle est mon deuxième EP (il succède à Nuits blanches, sorti il y a près de trois ans).
Comment je me sens? Heureuse, fière et incrédule de voir que ce mini-album a enfin pu voir le jour… depuis le temps que je le rêve et que je le prépare! Il faudrait que je me pince, parfois, pour être certaine que tout ça est bien réel [rires].
Présente-nous La loi de la jungle.
Cet EP, c’est un condensé de moments de vie. C’est le reflet d’un long cheminement, celui qui m’a permis de mûrir et de m’affirmer en tant que femme.
Dans mes chansons, je parle de quête de sens, de perte de repères, de relations amoureuses parfois chaotiques, bien sûr; mais aussi d’émancipation, de prise de conscience de mes valeurs profondes et de l’envie de revenir à l’essentiel, alors qu’on vit présentement dans une ère tellement numérique et « stagée ».
Les mélodies sont toujours pop et faciles à retenir, je pense, quoique « L’amour au lion » a des inspirations un peu plus soul et R&B.
Quelle est ta pièce coup de cœur de ton EP et pourquoi ?
C’est dur de choisir une pièce « coup de cœur », parce qu’on dirait que ça dépend des jours et de mon état d’esprit. En ce moment, je dirais « Qui vivra verra » : elle représente bien mon côté engagée et féministe. Dans cette chanson, au beau milieu de sonorités néo-disco, je décris l’étincelle qui parfois nous anime et nous donne envie de défendre nos convictions et nos croyances les plus profondes.
Et puis, dans les paroles, un parallèle est à faire avec le mouvement des jeunes femmes qui ont dénoncé le retour en arrière des États-Unis lorsque l’avortement s’est retrouvé à nouveau interdit dans certains états. Cette chanson, c’est un appel au courage et à se battre pour vivre notre vie tel qu’on l’entend.
Lors de notre première entrevue en novembre 2019, tu m’as dit : « Un jour à ma façon, je vais faire ma propre jungle sur scène », est-ce que cette pensée est encore actuelle ? Si oui, que comptes-tu faire pour y parvenir ?
Ahah, je suis amusée de redécouvrir ça! Mais à bien y penser, ça me ressemble tout à fait de sortir ce genre de choses. Cette phrase est toujours d’actualité – plus que jamais, même!
Je serais tentée de te dire que, pour que l’expérience soit totale, il faudrait que je joue à L’orbite dans le Vieux-Montréal: c’est une salle de concert-café-fleuriste-coop’ (rien que ça!) où on trouve toutes sortes de plantes tropicales et exotiques. C’est même une véritable oasis avec des palmiers, yuccas, monsteras, cactus… Ça donne juste envie d’agencer tous ces végétaux ensemble sur la scène, de créer des ombres avec des jeux de lumière et d’y installer les instruments de musique et pads électro au centre.
Pour que l’expérience soit totale, il faudrait que je donne un côté wild à mon interprétation, et on y serait à 100%!
Quelle est ta chanson que tu penses que les gens vont le plus s’y identifier et pourquoi ?
Selon moi, ça va être la ballade « En attendant Morphée », car je parle d’une volonté de revenir aux vraies choses. Ces temps-ci, je sens autour de moi que les réseaux sociaux aliènent les gens et que beaucoup aspirent à plus d’authenticité : c’est ce dont je parle, et je pense que ça peut résonner dans le cœur et la tête de beaucoup de gens.

Quel a été le plus grand impact de la COVID-19 sur ta carrière professionnelle ?
En fait, malgré toute l’adversité que cet épisode a représenté – et représente toujours, d’ailleurs, car il y a encore du chemin à faire pour retrouver la vie d’avant –, c’est quelque chose de positif qui est ressorti. Je suis plus résiliente et patiente, et surtout, j’ai arrêté de me mettre une pression tout le temps sur le dos. Je relativise.
J’ai réappris à faire de la musique pour ce qu’elle procure de meilleur, et non dans une optique de performance et de stress constant. Je prends toute belle chose qui vient à moi avec plus de plaisir, maintenant.
Comme tu travailles dans un média et ta mission est de t’ouvrir aux talents des autres, est-ce que ça t’arrive de te comparer à d’autres artistes ?
C’est drôle, mais en tant que coordonnatrice aux communications et journaliste pour un web média culturel local, j’ai appris à ne surtout pas me comparer aux autres artistes et à avoir de l’empathie pour les créateurs en général, car je suis plus que jamais consciente de la réalité du milieu et du mérite que ces gens ont de se battre pour leurs rêves et de vivre de leur passion.

Est-ce que tu te sens confiante au niveau de tes capacités vocales et professionnelles ?
Sans me comparer aux autres, je peux quand même te confirmer que j’arrive à être confiante un minimum à ce niveau-là. C’est sûr que je doute encore, car j’ai toujours eu l’impression que c’est la remise en question de soi et de son travail qui fait avancer et qui pousse à être la meilleure version de soi-même.
J’ai du mal à avoir de la considération pour ceux qui se trouvent « juste trop bons ». Mais inversement, se poser trop de questions et être trop perfectionniste peut être contreproductif. Idéalement, il faut tenter de trouver le juste milieu, le sweet spot, disons…
Comme le processus de ton premier EP a duré plus de deux ans, est-ce que tu as déjà pondu d’autres textes pour des parutions à venir ?
Oui, oui! J’ai écrit des chansons sur différentes émotions liées à ce qu’on a vécu pendant la pandémie. Certaines sont plutôt lumineuses et joyeuses, car ce chamboulement m’a fait prendre conscience de la chance que j’avais d’avoir certaines choses si belles dans ma vie, alors que je les tenais jusqu’alors pour acquises. Quand je me suis rendu compte de ma chance, j’ai transposé ma gratitude dans des chansons positives. D’autres titres, en revanche, sont plus mélancoliques – mais, j’espère, tout aussi touchants!

Quelle est la suite des choses pour toi ?
Excellente question! La suite des choses, à très court terme, c’est de dévoiler des versions acoustiques de certaines des chansons du EP, qu’on a filmées sous forme de « live acoustique » avec La Clic. J’ai été accompagnée par mon guitariste Vincent Gendron pour ces enregistrements.
Et puis, je suis en train de plancher sur un concert que je donnerai prochainement pour soutenir les avancées médicales en lien avec l’épilepsie. C’est une cause qui me tient énormément à cœur et il reste encore beaucoup de chemin à faire dans le domaine de la recherche scientifique, mais les pistes sont très prometteuses. Et je trouve très excitante l’idée de pouvoir contribuer à ma manière, aussi petite soit-elle! J’ai hâte.
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