
Le 6 mai prochain, le groupe canadien Three Days Grace sortira son septième album en carrière. En plus de contenir certaines de leurs pièces les plus intenses et les plus délicates de leur répertoire, Explosions vous transportera à l’intérieur de vous-même.
Le périple est déjà bien amorcé avec le puissant premier extrait So Called Life paru en novembre dernier. Voici une entrevue réalisée avec le batteur du groupe Neil Sanderson pour en savoir plus sur leur septième album en carrière.
Si on remonte à votre dernier album studio Outsider en 2018, quelle est la pièce qui vous a rendu la plus fière de cet album ? Quelle est la chanson qui, selon vous, servirait de tremplin pour votre disque à paraître ?
Infra-Red était définitivement un moment fort selon moi sur Outsider. Je pense que c’était définitivement une belle introduction à l’album (première pièce du disque). Elle a été écrite à l’origine comme une chanson alternative au tempo réduit, puis nous avons expérimenté et mis ce riff de guitare explosif dedans, et boum ! Ça sonnait comme du Three Days Grace.
Je pense que Right Left Wrong conceptuellement est un bon point de départ pour mener à Explosions. Il explore le concept de simplement lâcher prise et de faire le saut même si vous ne savez pas où cela va vous mener et où vous allez vous retrouver. Il s’agit de passer à l’action.

Présentez-moi votre nouvel album Explosions qui sort le 6 mai prochain.
C’est notre septième album complet et nous avons consacré énormément de temps et d’efforts à celui-ci. Comme d’habitude, nous avons passé de loin le plus de notre temps dans le processus d’écriture. Nous aimons définitivement avoir un point commun à travers chacune des chansons en ce qui concerne le concept, et cela prend beaucoup de temps. Il contient certaines des pièces les plus intenses que nous ayons jamais enregistrées ainsi que certaines des plus délicates.
Pourquoi l’avoir intitulé Explosions ?
Nous avons tous des choses que nous gardons à l’intérieur. Nous avons tous un point limite qu’il ne faut pas dépasser. Ce besoin de vouloir libérer ce qu’il nous habite à l’intérieur est un trait humain naturel ; et ce pour le meilleur ou pour le pire. Cela peut être de la rage ou de la créativité… des opinions ou des émotions… de l’amour ou de la haine, ou tout ce qui précède. C’est une période intéressante à vivre où nous pouvons voir le meilleur et le pire les uns des autres, et la capacité de réagir aux “explosions” des autres. Il y a aussi ce besoin de s’autocensurer au risque d’être jugé, étiqueté, aliéné ou harcelé. Je pense qu’il y a une ironie poétique que “nous sommes nés dans un univers plein d’explosions”. À grande échelle, nous existons grâce à une série d’explosions gigantesques et minuscules qui se produisent tout le temps autour de nous.
Comment s’est passé le travail en studio. Est-ce que l’approche a été différente / bénéfique à cause de la COVID-19 ?
C’était très différent. La majeure partie de l’écriture s’est déroulée lors de conférences Zoom et d’autres programmes qui vous permettent de diffuser en direct la musique sur laquelle vous travaillez à tous les autres participants à l’appel, de sorte que tout le monde est dans la même pièce en train de collaborer. C’est effectivement assez efficace. Moins de pauses cigarette et moins de pauses déjeuner (rires). Nous avons également modifié l’ordre des instruments enregistrés. En fait, pour la première fois, la batterie a été enregistrée en dernier, ce qui m’a permis de vraiment planifier et personnaliser exactement ce que je voulais jouer.
Présentez-moi votre premier extrait So Called Life.
La chanson établit définitivement le concept d’Explosions. Elle parle d’être frustré par le cycle de la vie et d’avoir le besoin tout simplement de s’exprimer, mais aussi d’avoir l’impression que vous ne pouvez pas le faire. Elle envisage la notion d’être débridé et d’exploser de toutes les tensions qui se déroulent dans votre cœur et votre esprit, soit en trouvant quelque chose pour se détendre.
Qu’est-ce qui différencie Explosions de vos récents albums ?
Nous avons un nouveau mixer en Dan Lancaster (Bring Me the Horizon, Muse). Il a apporté une perspective très fraîche et moderne au son qui est très agressif et intense. Je pense que le premier single So Called Life le montre clairement.
Explosions est votre septième album (le 7 chanceux), quel serait votre plus grand souhait à ce disque et la tournée à venir ?
Nous aimons les grands spectacles de rock et nous aimons parcourir le monde en exécutant notre art. Mon plus grand souhait est que les tournées reviennent à une certaine normalité et que nous puissions sortir et faire vibrer autant de personnes que possibles sans avoir un tout nouvel ensemble d’obstacles à franchir dans un monde postpandémique.

Vous êtes, selon mon humble avis, le groupe canadien qui a le plus de succès sur les palmarès rock américains depuis plus d’une décennie et en ce moment, mais aussi un des seuls qui peut se vanter de cet exploit. Comment vous sentez-vous de représenter le Canada dans ses palmarès ?
C’est très surréaliste. Nous ne sommes que des gars canadiens d’une petite ville qui ont consacré beaucoup de temps et d’efforts pour être le meilleur groupe possible. Nous le devons vraiment aux fans qui ont participé à ce voyage fou avec nous. Nous avons certainement traversé beaucoup de rebondissements en cours de route, mais nous sommes restés fidèles à nous-mêmes dans la musique et le message, et c’est devenu un lien très puissant entre le groupe et nos fans. Je pense que c’est ce qui nous a permis de résister à l’épreuve du temps.
Vous sortez des albums aux trois-quatre ans. Est-ce que vous avez déjà pensé accélérer le rythme pour répondre à la demande constante de nouvelle musique de vos fans et rivaliser avec des groupes comme Five Finger Death Punch qui sortent un nouvel album tous les deux ans ? Quelles sont vos impressions sur le sujet ?
Nous travaillons juste à notre rythme, et quand c’est prêt, c’est prêt. Je pense qu’essayer de précipiter quelque chose peut diminuer la qualité, ou ne pas ressembler à du Three Days Grace. La pandémie a essentiellement ajouté un an au processus cette fois. De plus, nous avons tourné si intensément à partir du dernier disque qu’après 2019, nous avions déjà décidé de prendre une année sabbatique et de nous détendre, donc je suppose que le moment était bien choisi à cet égard.

En 2020, vous avez sorti une reprise de Somebody That I Used to Know (de Gotye). Qu’est-ce que cette chanson représente pour vous ?
La chanson de Gotye lorsque l’original est sorti était, à mon avis, la chanson la plus unique à être sorti depuis très longtemps. Je ne pouvais pas m’empêcher de l’écouter. Matt Walst en a enregistré une version cassée à la guitare acoustique et nous nous sommes dit « faisons une version killer rock ».
So Called Life vous a permis d’égaler Shinedown pour le plus grand nombre d’extraits au #1 du U.S. Billboard’s Mainstream Rock Songs Chart et les extraits d’Explosions pourraient peut-être vous permettre d’être le premier groupe à être au sommet de ce palmarès durant 90 semaines. Comment vous sentez-vous devant cet accomplissement ?
C’est cool de voir les statistiques et je ne peux pas croire que nous sommes allez aussi loin. On a toujours l’impression qu’on avance toujours plus loin. Encore une fois, tout se résume aux fans qui nous laissent faire ce que nous aimons tant. Changer de chanteur n’est pas une chose facile à faire, et le fait que nous ayons eu autant de numéros 1 avec Matt au cours des neuf années où il a été dans le groupe n’est qu’un hommage à toutes les personnes qui nous ont soutenus tout au long du chemin. Les radios rock, notre équipe de direction et de label, notre équipe d’enregistrement, nos agents, nos familles, nos amis et nos fans nous ont ouvert la porte à bras ouverts alors que nous naviguions encore et encore dans des eaux inexplorées.

Quelle est la chanson incontournable à jouer au Québec ? Est-ce qu’il y a une pièce qui fonctionne plus au Québec qu’ailleurs ?
Tout d’abord, nous avons hâte de jouer au Québec ! C’est toujours un moment fort. Parlez de l’énergie que les fans nous redonnent. Je dois dire, quand on commence à jouer Riot, le Québec devient fou. Et je suis sûr que la prochaine fois ne fera pas exception ! À bientôt ! <3
Merci tout spécial à Justine Boucher pour la traduction !
Super article ça Fred ! Bravo! J’adore ce groupe! Christine M.
Yeahhhh merciiii 😀