
Leo a pris naissance le 8 octobre dernier, mais qui est Leo, me dites-vous ? Leo, c’est l’alter ego du projet solo musical d’Éléonore Lagacé qu’on a pu connaître ou redécouvrir sur le plateau de La Voix ainsi que dans des comédies musicales comme Grease et Footloose.
En écoutant le tout premier extrait intitulé Different World, disponible depuis le 8 octobre, et en jasant avec la principale intéressée, on peut la définir Leo comme un joyeux mélange entre l’énergie de Lady Gaga et la sensibilité de Billie Eilish.
Le chant, la danse, le théâtre, les costumes, le maquillage et les décors étant tous dans ses champs d’intérêt, on peut affirmer que l’auteure-compositrice-interprète flotte littéralement sur un nuage dans cet univers pop.
Pourquoi Leo ?
Lorsqu’elle a découvert Lady Gaga, Éléonore a capoté sa vie. Ayant grandi dans un milieu de musique classique et de musique jazz (sa mère Natalie Choquette est une soprano), la jeune Éléonore âgée de 11 ans ne connaissait pas grand-chose de la musique pop mise à part certaines exceptions comme les Beatles. Quand elle a écouté le vidéoclip de Just Dance, elle a réalisé qu’elle appartenait à cet univers.
« Même si je sais depuis longtemps que je voulais devenir une chanteuse, je croyais que je devrais chanter sous le nom d’Éléonore Lagacé comme ma mère qui s’appelle Natalie Choquette autant à la maison que sur la scène. Quand j’ai vu que cette personnalité s’appelait Lady Gaga, j’ai fait le constat qu’on pouvait changer son nom d’artiste. Ce n’est pas la première à faire ça évidemment, mais c’est de cette façon que la notion d’alter ego musical m’a été présentée », souligne-t-elle en ajoutant, par exemple, que Beyoncé se transforme en Sasha Fierce lorsqu’elle est sur le stage.
Un alter ego bénéfique
À ce moment, Éléonore a compris que c’est un processus que certains artistes utilisaient pour se faire un deuxième soi. Cet autre soi peut t’inspirer davantage de confiance en soi. « Mon alter ego me donne énormément de confiance en moi et me nourrit énormément de force. Leo m’apporte l’étincelle d’énergie dont j’ai besoin pour me sentir comme une boss lady qui fait de la grosse pop et qui danse. »
Éléonore n’est pas la seule derrière ce nouveau projet cependant puisque sa meilleure amie Anne-Sophie Gaudet (alias Trish) a été emballée par sa proposition. « Quand je lui ai parlé de cette énergie que je souhaitais reproduire, elle a complètement capoté et elle a voulu pousser le concept encore plus loin. »
Trish a comme mission de travailler sur le visuel de Leo, tandis qu’Éléonore s’occupe de la musique. « Je suis le pantin qui danse en avant de la caméra aussi », s’exclame-t-elle en riant. « À deux, on essaie de créer ce monde d’inclusion, de partage et de questionnement de soi. On veut affecter la vie des gens concrètement avec notre art en leur proposant d’aller chercher eux-mêmes leur propre alter ego. On souhaite qu’ils réfléchissent à leur autre soi qui leur donnerait de la force et de la confiance en eux. C’est tellement le fun de changer de peau (sans parler de dédoublement de personnalité). Je suis une fille qui aime se déguiser et puis aller sur scène », affirme Éléonore en mentionnant qu’un alter ego n’est pas obligé d’être big et costumé, ça peut être tout simplement une version plus discrète de soi.
La danse, l’extension logique de la musique
Quand elle se met dans la peau de son alter ego, elle ne se sent pas nécessairement différente de sa propre personnalité. En plus de la confiance, Leo lui permet de se sentir plus confortable dans ses mouvements de danse puisqu’elle se sent un peu impostrice dans ce milieu. « La musique, c’est ma première passion et mon talent principal. C’est ce que je suis. Je transpire par tous les pores de mon corps. Mon pacte avec la vie, c’est de faire de la musique pour le restant de mes jours. »
« Je fais de la danse depuis que je suis petite et ça m’a servi énormément dans mon parcours professionnel avec les comédies musicales et divers spectacles. J’adore danser. J’en inclus autant que je peux dans mon art parce que je trouve que ça en vaut la peine. Je suis consciente que je ne suis pas la meilleure danseuse, mais j’aime tellement ça que je le fais pour moi », souligne-t-elle.
Un premier extrait
Different World est le premier extrait proposé par Leo. Comme c’est une chanson qui a vu le jour en 2017, le produit final est extrêmement différent de ce qu’elle avait écrit au départ. De prime abord, la toune sonnait très acoustique. On pouvait y trouver des similitudes avec Ed Sheeran. « J’ai une douzaine de textes composés qui ne sont pas encore sortis, j’avais une idée pour chaque pièce, sauf pour Different World. Je me demandais ce que je ferai avec cette chanson au niveau des arrangements. Vu que je la jouais à la guitare, je m’imaginais quelque chose de très percussif et intimiste. »
Quelques années plus tard, Different World a eu un second souffle ; merci au beatmaker RockLee. Le producteur de musique est arrivé avec une proposition qu’il décrit étant un mélange de r&b, soul et Billie Eilish. « Quand il m’a envoyé le beat, je suis tombée en bas de ma chaise. C’est dans cette direction que je voulais prendre pour cette chanson. Tout le monde peut danser sur la mélodie, je vous suggère de l’ajouter dans votre playlist de tounes dansantes. »
Désolé d’être vulgaire, mais Different World raconte une histoire de sexe entre deux personnes. Les percussions vocales qu’on peut entendre au début de la chanson sont même une métaphore de ce côté animal. « C’est musical et c’est percussif. Ce sont des mots que j’ai choisis qui ne veulent pas nécessairement dire quelque chose, mais j’aimais bien leurs sonorités et le rythme qu’ils dégageaient. »
À bas les standards
À la première écoute, on réalise que Different World ne fait pas nécessairement partie des fameux standards de chansons commerciales. La chanteuse est bien consciente de la situation puisqu’elle n’a pas cherché à avoir une personne qui pousse sa pièce dans les radios (un pisteur radio). « Je voulais faire une chanson pour moi et pour ce que j’aime entendre comme musique. Elle sera commercialisée à sa sauce en temps et lieu parce qu’on ne vise pas seulement le Québec. On a confiance qu’on peut aller rejoindre des gens d’un peu partout à travers le monde. »
« Billie Eilish a révolutionné l’industrie de la musique en imposant ses lois à elle. Ses premières tounes n’entraient pas dans les standards des radios. Elle a juste fait ce qui lui ressemblait et c’est ça qui a marché. Je ne voudrais jamais présenter quelque chose qui n’est pas moi. C’est extrêmement important de rester vrai dans notre art. C’est pour ça que c’est aussi déstabilisant », dit-elle.
Et c’est pas fini…
Leo prévoit sortir un deuxième extrait en janvier prochain qui parlera de sa petite sœur. C’est une chanson très triste et déchirante, nous avertit-elle. « Ne vous inquiétez pas, vous allez quand même pouvoir danser dessus. » En avril 2022, elle proposera un troisième single abordant la confiance en soi puisqu’elle considère important de traiter du sujet (elle a été intimidée durant son enfance).
« C’est un message que je désire véhiculer aux plus jeunes que moi et à toutes les communautés qui ne sont pas dans une case normale de la société. Je veux affecter concrètement la vie des gens en leur donnant de la confiance qu’ils n’ont peut-être pas. Lady Gaga m’a aidé au quotidien parce que j’écoutais ses chansons. Je me sentais bien pour affronter ma journée et je m’en foutais de me faire rire de moi pour quoi que ce soit. Je souhaite être cette même personne avec ma propre toune. », conclut-elle.