
Que vous connaissiez ou non Gabrielle Roy, cette série empreinte de sincérité et d’amour vous plaira à coup sûr.
Cette série télévisée, dont la première saison est dès maintenant disponible sur TOU.TV, relate les réflexions de Gabrielle Roy (Léa-Kim Lafrance-Leroux), au temps de sa tendre enfance. Ainsi que les situations auxquelles elle a été confrontée et qui l’ont menée à devenir cette écrivaine acclamée par la critique. Mais aussi, son père (Gaston Lepage), et sa mère (Martine Francke, qui a eu la gentillesse de nous accorder une entrevue) qui tentent d’avancer à travers la misère financière qui régnait à l’époque. Voici donc, en quelques lignes, comment l’actrice perçoit son personnage. Et de manière plus générale, Le monde de Gabrielle Roy.
Comment se sont passées les auditions, et comment t’es-tu préparée pour le jour J ?
« Honnêtement, c’était fabuleux. Quand j’ai lu la fiche du personnage avant de passer l’audition, j’ai tout de suite saisi le rôle. Cette femme est tellement près de moi, de ma personnalité. Cela m’est apparu comme une évidence, je devais décrocher le rôle de Mélina. Ce n’est pas de la prétention, mais c’était tellement facile pour moi. Une fois dans la salle d’audition, j’avais juste à livrer la marchandise. Je n’avais pas besoin de travailler fort pour la comprendre, je l’ai comprise dès la première lecture. Comme si la mère de Gabrielle était mon âme sœur. C’était un automatisme. Maintenant, même si je ne connais pas la vraie parce qu’elle est décédée de nos jours, je sentais bien comment elle pouvait vivre et réfléchir. La préparation a donc été extrêmement simple en ce qui me concerne. »
Comme tu en parles, quels sont ces points en commun?
« Tu sais, juste le fait qu’elle soit une maman. Qu’elle ait un rapport fusionnel avec ses enfants, chose que j’ai aussi la chance d’avoir. Et qu’elle soit une femme forte, et fière. D’une autre part, les textes sont écrits comme je les aime. C’est-à-dire en douceur, comme de la dentelle. Ayant lu quelques récits écrits par Gabrielle, je crois que la série respecte son univers. »
Comment as-tu trouvé le fait de tourner à l’extérieur du Québec?
« Comme chaque fois que l’occasion se présente, ce que je trouve unique dans les tournages hors Québec, c’est que je peux décrocher du train-train quotidien. Lors des moments comme ceux-là, tu te concentres uniquement sur le métier. Par exemple, je n’ai pas besoin de penser à sortir mon chien, à faire des repas pour le lendemain, à arroser mes plantes, bref à toutes ses choses du quotidien. Tu n’as rien d’autre à faire que de tourner des scènes qui te tiennent à cœur. Et la chimie sur le plateau, comme nous avons tous passé beaucoup de temps les uns avec les autres, était solide. »
Est-ce qu’en tant qu’actrice, le fait que ce soit un univers réel t’ajoute une certaine pression?
« Quand même. Tu sais, il y a ce désir de rendre justice au personnage qui se multiplie par mille quand l’univers est réel. J’ai voulu rendre justice à Mélina par mon interprétation, et respecter la femme qu’elle était. Mais en même temps, je ne suis pas seule à travailler sur le projet. Il y a aussi une réalisatrice, une productrice, une auteure, et des techniciens… La personne à la direction de photos s’occupe de donner une atmosphère particulière. Celle qui crée les décors a également une immense importance. Puisque c’est une série d’époques, 1920 plus précisément, le style qu’elle donne est crucial. Et ce n’est pas juste l’histoire, mais visuellement l’image est extrêmement précieuse en télévision. Aspect sur lequel, je n’ai aucun contrôle. La seule chose que je peux contrôler, c’est l’interprétation de mon personnage. Ce qui est beau dans le travail d’équipe, c’est que je ne suis pas la seule à vivre cette angoisse. Et heureusement, le fait de partager les mêmes craintes diminue le niveau de pression que tous ressentent. »
Bien qu’il y ait un brin de fiction, j’imagine que tu as dû t’imprégner de la réalité de Mélina et de sa famille…
« Tout à fait. Pour ce faire, j’ai entre autres lu son livre Rue Deschambault, qui est très près des scènes que nous avons tournées. Je me suis donc renseigné sur cette époque-là, et de fil en aiguille j’ai été invitée à la vraie maison de Gabrielle, maintenant devenue un musée. Cette maison se situe à Winnipeg, dans un quartier nommé Saint-Boniface. Même si elle était confinée, j’ai eu la chance de m’en faire ouvrir les portes. Je me suis également baladée en vélo dans les rues du village, et un peu partout sont gravés des extraits des œuvres de Gabrielle. Pendant le mois et demi de tournage, j’ai été naturellement baignée dans son univers. C’était grandiose. Et inspirant. »
En terminant, qu’as-tu préféré pendant les tournages?
« C’est une question trop difficile! Je pourrais tout nommer. Les scènes d’émotions; la beauté des personnages; les acteurs avec lesquels je jouais dont Gaston Lepage qui a été mon professeur de jeu à l’École nationale, j’ai été gâtée sur tous les plans artistiques. Entre les tournages, je révisais mes textes, j’allais me faire masser, et je faisais du vélo pour admirer le paysage manitobain. Je pourrais donc conclure là-dessus… Ce que j’ai le plus aimé, c’est l’aspect humain derrière chaque moment vécu là-bas. Cette série touche droit au cœur de tout le monde. »
Fait à noter : Le monde de Gabrielle Roy sera diffusé sur ARTV dès le jeudi 17 mars à 21h.