
Note du chroniqueur
Drame, sortie au cinéma le 17 mars 2023
Une dame de 60 ans apparait au début, jouée par la bouleversante Élise Guilbaut, vieillie par l’équipe de maquillage pour l’occasion. Victoire Du Sault est atteinte d’un cancer. N’ayant que deux mois à vivre, elle décide de revenir sur les lieux où sa passion pour la cordonnerie a vu le jour, en Mauricie, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle demande à son fils Oscar (Frédéric Millaire-Zouvi), à qui elle va finir par faire de lourdes révélations, de l’accompagner dans ce périple, afin d’être en paix avec elle-même.
C’est principalement Victoire jeune que l’on suit, adulte, femme puis mère de quatre enfants. Ce rôle principal est tenu par Rose-Marie Perreault. L’actrice crève l’écran, la caméra s’attardant de longues minutes tout au long du film sur son visage et ses yeux expressifs. Elle joue naturellement, avec une troublante justesse, tantôt la joie, la peine, la peur, la haine ou la retenue. Une prestation XXL. Elle est épaulée pour cela par les autres actrices et acteurs, qui jouent leurs partitions sans aucune fausse note, lui laissant la lumière.
L’action se passe au milieu du 19e siècle au Québec. Victoire tente de fabriquer des bottines en cuir de luxe d’abord en cachette, puis va être encouragées par son père pour débuter sa petite cordonnerie, installée dans une petite pièce chez ses parents. C’est avec son mari, Thomas Dufresne (Nicolas Fontaine), qu’elle va s’associer pour fonder une manufacture de chaussures et faire la fortune de la famille Dufresne. La reconstitution historique nous ramenant aux années 1850 est réaliste au possible. Les costumes de Mariane Carter, les coiffures et les barbes Favoris, comme les scènes avec des chevaux, sont très réussis.
Le film est beau dans son ensemble. La réalisation de François Bouvier est soignée. Tout est recherché, les plans, la colorimétrie qui accentue les belles émotions, les lumières, les sons avec notamment le bruit du craquement du bois, des sabots ou de la respiration des chevaux, jusqu’à la musique classique qui sert bien le film, composée par Benoît Charest. Le long métrage est dans la même veine, modernisée, qu’Autant en emporte le vent, film américain de Victor Fleming de 1939 ayant remporté huit Oscars, avec Vivien Leigh et Clark Gable.
La cordonnerie est un fil conducteur, marquant le caractère et le courage de la jeune femme qui a tenu bon, pourtant moquée dans un métier uniquement d’hommes à cette époque. Mais le long métrage s’étend plutôt sur la vie amoureuse de Victoire Du Sault, compliquée, interdite, parfois destructrice. Les drames et les rebondissements s’enchainent, spectaculaires, inattendus, parfois déjà vus, assurant un rythme soutenu. Le spectateur est servi.
Le scénario est de Sylvain Guy, d’après une série de livres de Pauline Gill qui s’inspire très librement de la vie de la famille Dufresne.
Alors pourquoi quatre étoiles et pas cinq ? Dans la première partie, quelques scènes s’allongent sans grand intérêt. Elles viennent plomber le film qui reprend de la vigueur par la suite.
Photos du tapis rouge | Distribution






















Fiche technique
Production : Caramel Films
Acteurs : Rose-Marie Perreault (rôle de Victoire Du Sault), Pierre-Yves Cardinal (Georges-Noël Dufresne), Élise Guilbault (Victoire Du Sault à l’âge 60 ans), Nicolas Fontaine (Thomas Dufresne), Madeleine Péloquin (Domitille Dufresne), Jeff Boudreault, Anick Lemay [Françoise Du Sault), Henri Picard (Ferdinand Dufresne), Frédéric Millaire-Zouvi (Oscar Dufresne), Antoine Pilon (Marius Dufresnes), Martin Larocque (Eucharistide Garceau), Louis-Georges Girard, Samuel Bouchard, Janie Faucher-Roy, Gabriel Sabourin, Éric Cabana, avec la participation de Marcel Sabourin (Jo Milo).
Distribution des rôles : Brigitte Viau, Isabelle Thez Axelrad | Directeur de la photographie : François Dutil | Conceptrice artistique : Marie-Claude Gosselin |Costumes : Mariane Carter | Coiffure : Richard Hansen | Maquillage : Marie-France Guy | Prise de son : Maxime Dumesnil | Montage sonore : Michel B. Bordeleau | Mixage : Louis Gignac | Montage : Michel Arcand | Musique : Benoît Charest
Scénario de Sylvain Guy d’après la série de livre «la cordonnière» de Pauline Gill
Producteur délégué : Danny Rossner | Producteurs exécutifs : Christian Larouche, Antonello Cozzolino, Marleen Beaulieu et Richard Speer
Produit par Valérie D’Auteuil et André Rouleau
Réalisé par François Bouvier
Photos du tapis rouge | Autres personnalités artistiques présentes























