
Jusqu’au 16 avril, le Centaur Theatre présente en grande première, la version anglaise de King Dave. D’abord écrite et montée en français chez Duceppe, cette nouvelle mouture est traduite et jouée avec brio par Patrick Emmanuel Abellard.
Une descente en enfer
Dave est un jeune homme d’origine haïtienne « born and raised » à Montréal-Nord.
Lors d’une fête, Dave se laisse embarquer dans une magouille. Sa vie ne sera plus qu’une longue descente en enfer à partir de cette soirée.
Il crie sa rage et sa colère, bien légitimes mais c’est surtout son impuissance qu’il communique à travers toutes les décisions qu’il prend et qui le conduit à poser un geste irréparable.
Dans ce tourbillon infernal, il exprime son urgence de vivre, d’exister, d’aimer et d’être libre.
Interprétation magistrale
C’est une interprétation magistrale que nous livre Patrick Emmanuel Abellard. Il est bouleversant de justesse.
La pièce repose sur ses épaules puisqu’il est seul sur scène, qu’il habite entièrement. En plus de jouer Dave, il incarne également tour à tour les gens qui croisent sa route, en changeant de voix et de posture.
Les protagonistes du récit prennent vie sous nos yeux.
Sa prestation continue de nous accompagner longtemps après avoir quitté le théâtre.
La sobriété est de mise
La mise en scène est sobre. Il n’y a que quelques éléments de décor dont des micros éparpillés ici et là que le comédien place alors que les lumières de la salle ne sont pas encore éteintes.
Il s’adresse directement au public et fait même quelques blagues.
Pendant qu’on entend la voix de la directrice du Centaur faire les remerciements d’usage et avertir les spectateurs de fermer leur cellulaire, l’acteur termine de placer les accessoires de scène.
La trame musicale est composée par Jenny Salgado. Les moments où le personnage s’assoit au piano et joue sont les plus doux. Dans cette sublime musique, on sent la fragilité et la complexité de ce King Dave.
King Dave jusqu’au 16 avril
Production du Théâtre Duceppe, King Dave est présenté en langue anglaise au Centaur Theatre jusqu’au 16 avril.
Texte : Alexandre Goyette
Adaptation en collaboration : Anglesh Major
Traduction et interprétation : Patrick Emmanuel Abellard
Mise en scène : Christian Fortin
Crédit photo : Andrée Lanthier
Texte : Tania Bélanger