
Jusqu’au 11 novembre, le Théâtre Prospero présente Homicide. La pièce, écrite par Pascal Brullemans et mise en scène par Nini Bélanger, revisite un sombre fait divers qui a marqué le Québec. Dany Boudreault y incarne un garçon prêt à tout, surtout au pire, pour exister. Un rôle qui marquera assurément sa carrière de comédien.
Inspiré de faits réels
Les faits auxquels on fait référence se déroulent en 2012. Un jeune homme s’est rendu tristement célèbre après avoir tué un étranger rencontré en ligne. Des milliers d’internautes, à la fois fascinés et horrifiés, ont repartagé les images diffusées par le tueur lui-même.
En se replongeant dans ces événements d’une indicible brutalité, Pascal Brullemans et Nini Bélanger ont produit une œuvre d’une force dérangeante qui explore la psyché du criminel. L’histoire est racontée sans jamais mentionner son nom ou celui de sa victime.
Dans la tête d’un monstre
Comment en arrive-t-on à commettre un acte aussi odieux? Homicide creuse la question en scrutant l’époque dont l’assassin est le produit. On pointe du doigt la quête de reconnaissance absolue engendrée par les médias sociaux.
On nous donne également accès au monologue intérieur du jeune homme. Le flot de ses pensées, intarissable et impétueux, nous happe de plein fouet. On suit aussi toutes ses démarches pour être reconnu, de la chirurgie plastique jusqu’à son crime le plus sordide en passant par son audition pour une téléréalité.
Dany Boudreault au sommet de son art
Les projections vidéo nous permettent de nous plonger dans le regard glaçant du personnage. Celui-ci est interprété de façon juste et tout à fait saisissante par Dany Boudreault. Seul sur scène pendant la majorité de la pièce, on le sent en parfait contrôle de ses moyens. Il livre ici une performance impeccable qui nous laissera longtemps marqués.
Homicide
Une création de Projet MÛ présentée au Théâtre Prospero jusqu’au 11 novembre
Texte : Pascal Brullemans
Mise en scène : Nini Bélanger
Distribution : Dany Boudreault et Christian Rangel
Texte : Nancie Boulay
Crédit photo : Camille Gladu-Drouin