
L’automne 2021 fut très chargé d’émotions pour Audrey-Anne Séguin. En plus de chanter au côté de Marc Dupré sur la pièce Sur le fil de son récent album Où sera le monde, la jeune auteure-compositrice-interprète a présenté un tout premier extrait solo en carrière, soit pour la chanson Forever You.
Présente-moi ton projet R E Y A N ?
R E Y A N, c’est le début de mes compositions. C’est une manière d’être moi sous plusieurs formes avec tout mon côté pétillant, ma douceur, mon envie d’incarner, d’interpréter à ma manière. C’est ma détermination, c’est mettre au monde ma musique. Je voulais sortir mon premier projet, avec la satisfaction de savoir que malgré les épreuves, l’amour est plus fort que tout.
Pourquoi avoir décidé de créer ton propre « alter ego musical » en R E Y A N ?
Je ne suis pas certaine que je qualifierais R E Y A N comme un alter ego pour le moment. Oui, c’est effectivement une partie de moi, mais je dirais plutôt un projet. Comme ma chanson est en anglais, j’avais envie de trouver un nom plus « international ». Évidemment, mon prénom Audrey-Anne contient R E Y A N, la source est près de moi. J’avais envie de quelque chose à quoi je peux m’identifier en tant que personne et garder ça personnel… Un lien entre moi et les gens, c’est une manière de me présenter sous un nouveau jour, peut-être avec moins de contraintes, moins de bagages à titre d’interprète et une plus grande liberté comme auteure-compositrice-interprète.
Je garde la porte ouverte à utiliser mon « vrai » nom en français et au Québec. R E Y A N, c’est vraiment une proposition, une idée, un projet, une identité qui peut prendre plusieurs formes…. Pour l’instant, c’est Forever You mais j’ai l’ambition de continuer à travailler sur des chansons en anglais.

Comment s’est passée la recherche de ton identité musicale pour te rendre jusqu’à la chanson Forever You.
J’avais envie d’amener une énergie douce et forte en même temps… c’est un contraste. Disons que j’avais envie d’être la douceur à travers la force des femmes de ma vie. J’avais envie de leur rendre hommage et de commencer par une composition personnelle, qui met la table, qui invite les gens à prendre place autour de moi. J’ai tout d’abord établi des thèmes que j’aime aborder : l’amour, la famille, les femmes, etc. Et j’essaie depuis d’évoluer à travers des idées pop, r&b, rock. Je suis partie d’une mélodie piano / voix à laquelle j’ai ajouté plusieurs instruments.
Forever You, c’est la passion, la confiance, la béatitude, la complicité, la vulnérabilité, l’amour pur… C’est regarder son reflet dans la glace et voir toute la lumière émaner de soi.
Présente-moi Forever You.
C’est une manière de dire aux femmes qui m’entourent que je les aime. Une façon de les remercier d’être ou d’avoir été dans ma vie, de contribuer à ce que je suis et de me voir à travers elles. C’est beaucoup de gratitude et de lumière. J’avais envie de faire danser les gens qui l’écoutent et leur permettent de s’identifier à ce qui leur fait du bien. Forever You, c’est être reconnaissant, c’est admirer le temps, c’est être créatif et unique dans ses relations d’être.
Depuis que la chanson est sortie, les réactions sont tellement positives. Le lancement était juste du bonheur, je pense que la chanson a vraiment bien été reçue. Tout le monde m’a parlé de la qualité du travail. J’avais envie d’une mélodie accrocheuse, avec un texte profond et plein de sens… C’est un sujet qui me touche, qui m’accompagne au quotidien… Des paroles que je ne me tannerai jamais de chanter… Justement, c’est un sujet qui peut évoluer et être sujet à interprétation. La chanson parle de relations significatives, qui changent et qui construisent ce que l’on est.
L’image girl power et de la femme forte est bien représentée dans ce que tu dégages et dans ta musique. Qu’est-ce que tu souhaites projeter en tant qu’artiste ? Comment voudrais-tu que les gens te perçoivent ?
Être femme, c’est être forte, oui, mais c’est aussi plein de vulnérabilité, de concessions, de choix, d’audace… Qu’être femme en musique, c’est possible ! C’est d’y croire. J’ai envie d’être très honnête dans mon approche. Je souhaite que les gens voient en moi la femme entreprenante, déterminée, lumineuse, généreuse. J’ai surtout envie de faire vibrer et d’amener une énergie positive. On peut tous faire face à des choses difficiles dans la vie, il suffit de voir comment on réagit à tout ça.
Je pense que c’est de mon devoir d’amener ma spiritualité, mon intériorité dans mon art. J’ai envie d’être un pilier pour d’autres artistes, une forteresse qui garde des trésors. Ma grand-mère était ça pour moi… Un être de lumière, accueillante, douce et forte en même temps… Elle rassemblait les gens, les acceptait dans tout ce qu’ils étaient sans les juger.
La musique / le chant, c’est mon langage favori pour m’exprimer, ma manière la plus pure et simple d’être moi-même, alors je pense que c’est là que je plante des semences, des idées, des vestiges, des émotions, des souvenirs… ou je peux créer de nouvelles choses et aller puiser à la source.
C’est ça mon trésor. Créer pour moi et pour les autres. Ne pas avoir peur de ce qui me rend heureuse et de mon unicité, mais aussi de ce qui me rend comme tout le monde. Je me sens bien lorsque j’arrive à mettre aussi d’autres artistes de l’avant. J’aime partager la beauté des artistes, leur travail, parce qu’on le sait, il faut travailler très fort, surtout lorsqu’on est artiste indépendant. Finalement, j’aimerais que les gens me voient comme une artiste de cœur, de parole et de communauté. Je suis impliquée dans tout ce que j’entreprends.
Qu’est-ce que tes études en théâtre musical au Collège Lionel Groulx ont apporté à ta carrière professionnelle en solo ?
Une énorme stabilité et discipline. Faire de l’art tous les jours, ça m’a vraiment permis de « Take my power back ». C’est un endroit qui permet de se structurer, d’être entouré et encadré d’un réseau qui croit en toi et qui t’aide à travers tes forces et tes faiblesses à te réaliser. Ça m’a réellement fait comprendre mon potentiel et ça m’a fait développer de nouvelles aptitudes et intérêts.
Ce programme me permet de travailler autant sur moi personnellement que professionnellement. J’ai maintenant envie de m’impliquer dans la mise en scène, la réalisation et de travailler la voix sous toutes ses formes. J’ai pu aussi perfectionner mon interprétation et surtout croire en mes projets, mes idées et ce que je suis, sans concession. Je me connais mieux que jamais, je m’accorde de la crédibilité et je sais que je suis artiste… Je ne cherche plus à le démontrer, mais plutôt à l’être.

Comment es-tu venu à collaborer avec Marc Dupré sur sa nouvelle pièce Sur le fil qui se retrouve sur son nouveau disque Où sera le monde paru l’automne dernier ?
On s’est parlé à travers un LIVE KARAOKÉ sur ma page Instagram. Durant la pandémie, je trouvais bon de chanter pour les gens chez eux, pour tous ceux qui ne pouvaient voir personne et ceux qui s’ennuyaient de l’art… En tout cas, moi j’avais besoin de chanter, ça m’aide à exprimer mes émotions. Par la suite, nous nous sommes parlé sur FaceTime.
Marc a tout de suite eu l’idée d’un duo, on a regardé plusieurs idées ensemble, mais les deux on a eu un GROS coup de cœur pour Sur le fil. On est allé en studio, avec Gautier Marinof, et on a mis le meilleur de notre rencontre dans cette chanson. Ça a été vraiment de superbes rencontres professionnelles et de belles discussions. J’ai l’impression que tout ça s’est fait naturellement, que Marc et moi, on était dû pour travailler ensemble, du moins, c’est comme ça qu’il m’a fait sentir dès le début du projet. J’ai senti l’amitié et la passion au rendez-vous. Je suis arrivé avec ouverture, accueil, écoute et admiration.
J’essaie toujours de savoir ce que j’apporte à l’autre. Évidemment, sans Marc, sans son ouverture, son envie de collaborer et sa générosité, rien de tout ça ne serait arrivé, mais j’aime croire que rien n’arrive pour rien. On rencontre les bonnes personnes, au bon moment et pour ça je suis vraiment reconnaissante. Je crois que Marc a vu en moi le travail et la détermination.
Je lui ai déjà dit « Merci d’avoir de la vision », je pense qu’en tant qu’artiste on essaie toujours d’avoir le plus de moyens et d’être le mieux entouré… Marc est entré en contact avec moi à un moment où je me dévoilais au public, il a vu mes talents d’interprète et y a cru. C’est un homme qui sait donner de la crédibilité et de la valeur aux gens qu’il croise et voilà pourquoi nos rencontres sont toujours très humaines et riches.
Sur ses divers albums studio, Marc Dupré a chanté avec Amé, Céline Dion, Anne-Marie Angélil et Audrey-Anne Séguin. Comment te sens-tu en voyant ton nom figurer dans cette prestigieuse liste de collaborateurs (d’autant plus que ce sont tous des artistes qu’il porte fièrement dans son cœur) ?
Je me sens choyée, c’est très flatteur, ce que j’aime particulièrement ce sont les valeurs que j’ai en commun avec Marc. Ce sont de grosses pointures à chausser, de grandes interprètes et auteures-compositrices. Cela me rend sans aucune hésitation FIÈRE. Je pense que comme ses artistes, je donne toujours le meilleur de moi, je suis prête à apprendre et surtout que je tente d’être malléable et flexible dans chacun des projets dans lesquels je m’implique. Je suis autant à l’écoute, qu’impliquée et active.
Si Marc me porte dans son cœur, alors je dois dire que je le porte aussi dans le mien. Il a toujours été quelqu’un pour qui j’avais du respect, c’est un musicien, chanteur, imitateur, réalisateur… et j’en passe, il accomplit de grandes choses, en plus de conjuguer super bien avec travail et vie de famille. Je ne peux qu’admirer ça. On se rejoint dans notre simplicité, notre amour de la famille et notre amour de la musique.
Sinon… Je pense que c’est le plus près de Céline que je peux être Hahahahaha! Blague à part, Marc a une énorme expérience avec de grands chanteurs. Alors s’il reconnaît en moi cela, ça me remplit de force pour continuer sur mon chemin musical. Je n’aurais pu rêver d’une meilleure entrée sur la scène québécoise.
Qu’est-ce qui te rend le plus fier de cette expérience ? Est-ce que tu sentais de la pression lorsque tu as enregistré ta partie ?
Aucune pression, j’ai essayé d’avoir confiance en mes capacités et ma voix. Ce qui me rend le plus fière, c’est d’avoir rencontré l’âme d’un autre artiste et de pouvoir partager le fruit de cette collaboration avec le grand public. Montrer ma vulnérabilité à travers une si belle chanson. C’est avec toute humilité que j’affirme que les tons de voix de Marc et moi se mélangent tellement bien. J’adore sa voix! Je suis fière en ce qui concerne l’aspect professionnel, pour les rencontres et les opportunités, mais aussi humainement, d’avoir touché l’âme d’artistes.
Si Marc Dupré sort la chanson Sur le fil à la radio, comment te sentirais-tu ?
Plus qu’excitée. Ce serait un honneur. Je pense que Sur le fil serait très bien reçu dans les radios. C’est le genre de chanson à mon avis, qu’on a envie d’écouter et de réécouter. Notre but en tant qu’artiste, c’est de partager nos créations, nos chansons avec le plus de gens possible, alors il est certain que rien ne serait plus beau que de faire tourner cette chanson dans toutes les radios. En plus, c’est tellement un beau texte, doux et inspirant.

Est-ce que tu prévois de sortir un deuxième extrait bientôt ? Est-ce que tu travailles sur de nouvelles chansons ?
Je vais me mettre là-dessus dès la fin de l’école. Je profite des derniers moments de ma formation avant de me lancer dans l’enregistrement d’autres compositions. Cependant, je compose et j’écris, autant en français qu’en anglais. J’ai du matériel visuel qui attend juste de nouvelles compositions… mais je ne suis pas pressée. Il y a plusieurs choses que j’aimerais établir avant de sortir plus de musique. Alors, je croise les doigts pour que ça marche. J’aimerais trouver un distributeur avec qui travailler et aussi de nouveaux producteurs et compositeurs avec qui collaborer, faire évoluer mon art.
Qu’est-ce qui s’en vient pour toi ? Est-ce que tu prévois de donner quelques spectacles dans les prochains mois ?
Créer, terminer l’école de théâtre, auditionner… Travailler la voix sous toutes ses formes, travailler sur de nouvelles compositions. Peut-être un festival d’auteure-compositeure-interprètes cet été (on reste à l’affût). Évidemment que j’aimerais faire des shows… Peut-être avec Marc? Avec la pandémie, on ne sait plus sur quel pied danser. Une chose est sûre… je ne chômerai pas.
En ce qui concerne les derniers shows (mon lancement de Forever You ainsi que le spectacle Autant s’emportent les gens présenté au Collège Lionel Groulx), j’en ai profité et ils se sont tellement bien déroulés que je vogue sur cette vague positive et j’essaie de rester inspirée.
J’ai définitivement envie de peindre… Je pense que je ferai un retour vers cette passion après l’école. J’ai vraiment envie de créer du visuel avec autre chose que ma face. J’adore la photo et je crois que ma lumière transparaît dans mon regard, mais j’ai envie de mettre mon âme en couleur sur des toiles… Ça pourrait sûrement orienter de prochaines décisions artistiques. Qui sait ? Peut-être associer peinture et créations musicales. Une chose est sûre… L’amour de la scène ne me quittera pas. Aussitôt que j’aurai l’occasion d’être sur un spectacle, je la prendrai.
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