
Étant dans le domaine musical depuis plusieurs années, Matt Thousand a longtemps roulé sa bosse. À l’aube de la sortie de son premier EP, nous avons voulu en savoir plus sur l’artiste et son parcours.
- Tout d’abord d’où vient le nom Matt Thousand sachant que ton vrai nom est Mathieu Touzin.
Je suis natif d’un petit village du nom de Notre-Dame-du-Nord en Abitibi-Témiscamingue. Ce village frôle les lignes de la frontière entre le Québec et l’Ontario. Le mélange d’anglophones et de francophones était donc très fréquent, soit pour le travail, l’école ou les emplettes du dimanche dans la grande ville de New-Liskeard (Ontario). Disons que le nom TOUZIN est très difficile à prononcer pour les anglophones, donc nous nous faisions appeler THOUSAND. Nous sommes une grande famille, mais qui ne se voit pas beaucoup, car nous sommes éparpillés au Canada et même sur le globe. Donc pour moi, THOUSAND c’est un héritage de famille qui représente notre communauté à travers le monde.

- Ton dernier extrait (C’est fini) vient tout juste de sortir, il donne la table à ton album qui est prévu pour le 1er février. Dis-nous un peu quel message tu veux transmettre à travers cette chanson.
En 2019, je suis tombé au fond du baril, comme on pourrait dire. À force de travailler comme un fou durant plusieurs années, l’élastique a pété. Je ne voulais pas écouter les signes quand mon corps me parlait, il a donc repris le contrôle et il m’a dit : (Hey Body) ce n’est pas toi qui décides. J’étais contremaître pour la compagnie de construction de mon beau-père depuis 13 ans.
Pour moi, abandonner mes boys de chantier et mon beau-père était un sentiment de lâcheté. Tsé tu es un gars de construction, tu ne peux pas être faible. J’étais toujours prêt à aller à la guerre comme un soldat fier de sa patrie, qui tombe au combat, mais heureux qui s’en tire avec de simples blessures. Tout ça parce que je n’ai pas voulu écouter les signes et m’écouter. Cela m’aura pris 1 an complet pour me remettre sur pied par la suite. La santé mentale c’est important et il faut lui faire attention. L’orgueil peut tellement faire des ravages.
Il aura sorti du bon cependant de ce passage de ma vie, car c’est à ce moment que j’ai composé (Calm My Mind) et que je me suis remis à la composition. Dans cette chanson, il y a tout le mal que je vivais à l’intérieur qui crie à l’univers, SVP calmez ma tête, mon esprit, mon mental. Chaque fois que je l’écoute, elle me rentre directement au cœur.
(C’est fini), fait référence à la liberté et la fin de ce passage noir de ma vie. Nous vivons tous des moments plus sombres et il faut en parler, car tôt ou tard cela va finir par nous rattraper. Quand tu écoutes le texte, tu peux le percevoir de plusieurs manières et c’est cela qui m’a fait choisir la plume de Félix Pilon. Que ce soit en amour ou en santé mentale, il faut parfois arrêter de se morfondre et réagir. De se dire qu’il est temps de mettre fin à cette souffrance qui nous habite et d’éliminer ce qui est toxique autour de nous.
Arrête de voir tout en noir ! C’EST FINI ! Change ta vie.
- À ton actif en plus de ¨C’est fini¨ (2022), tu as ¨Calm My Mind¨ (2020) et ¨Travers le temps¨ (2018). Est-ce que tu comptes rester dans le style pop-rock pour ton album ? et dans quelle langue ?
Le Rock fait partie de ma vie depuis que je suis tout petit et j’ai toujours été impressionné par les rockstars internationales. C’est peut-être pourquoi j’ai toujours préféré le matériel en anglais qu’en français. En 2018, j’ai voulu faire une chanson pour ma conjointe lors de ces 30 ans. J’ai écrit le texte en français, car ma conjointe ne comprend pas bien l’anglais. J’ai donc eu une réflexion avec (Calm My Mind). Je suis quelqu’un qui aime se donner des défis dans la vie et sortir de sa zone de confort. Donc, j’ai décidé de faire le grand saut et de faire un EP rock franco au complet.

- Tu as plusieurs collaborateurs dans la création de ton album : William Gaboury (Simon Morin, Fuso, Star Académie 2021) à la composition et à la réalisation, ainsi que de Félix Pilon (Félix-Édouard) à l’écriture. Comment as-tu trouvé travailler avec eux.
J’étais ben pénard en écoutant la TV sur mon divan, quand une pub de TVA passe à la télé avec la chanson de Simon Morin (Ailleurs). Dans le bas de la pub, tu pouvais voir que c’était pour promouvoir un peu son nouvel album Ébène. Il faut dire que depuis un certain temps, je travaillais avec plusieurs réalisateurs et je n’arrivais pas à trouver le bon son.
Je suis donc allé écouter son album au complet et je me suis dit (c’est lui). J’ai donc trouvé William Gaboury sur Facebook et nous avons commencé à jaser de tout et de rien. Je suis monté à son studio à Montréal, afin de se connaître et cela a mis la table sur plusieurs allers-retours à Montréal pour travailler sur des chansons. William est un ange, sérieux, ce gars-là est dans la catégorie des cool guys, je suis pas mal sûr qu’un calinourse est moins attachant que lui ahah ! Je crois qu’il a fallu 5 chansons avant de trouver la bonne. J’avais une version finale, prête au mastering et j’ai chooker. Je lui ai même dit man, si tu veux qu’on arrête je vais comprendre, je te laisse le cash. Il m’a dit, oublis ça, on n’abandonne pas !
Je ne savais tellement pas ce que je voulais comme projet, comme identité, que je m’éparpillais partout sans me concentrer sur l’essentiel : moi-même ! C’est là qu’il m’a fait entendre une chanson d’un petit prodige dans son label, Chemin sans fin de Félix-Édouard. Cristy que j’aurais aimé sa toune ahah ! Le texte me parlait tellement. Dans sa chanson il dit : ¨Ça me prend 400 000 chemin pour m’y rendre, Tout ce que je veux c’est qu’on m’entende, Je tourne en rond depuis trop longtemps, Je fais juste ça perdre mon temps. Hey c’est tu ça que tu appel un signe de la vie ? C’était drette ça que j’étais en train de faire, car j’essayais trop de plaire, sans rester moi-même. J’ai donc dit à William, c’est lui ! Félix m’a présenté la maquette de ”c’est fini” et ça cliquer tout de suite.
Il aura donc fallu donc presque 2 ans pour arriver à trouver le son, l’identité, le fils conducteur du projet. Par la suite, j’ai contacté mon chum Julien Bouffard avec qui j’ai travaillé souvent dans mes autres projets. Julien a énormément de talent et je voulais qu’il fasse partie de cet album. Je lui ai envoyé la chanson ”c’est fini” avec des styles que je voulais. Il était à Vancouver à ce moment, car il est réalisateur pour un label là-bas. Il m’a pondu 2 tounes en 1 semaine qui fonctionnait à merveille. J’ai tout de suite commencé à écrire, l’inspiration était à son top et l’encre coulait à flots. Il m’a envoyé ensuite une troisième chanson que j’ai décidé d’ajouter sur l’album également.
- Tu es dans le domaine de la musique depuis 16ans déjà, pourquoi tout ce temps avant de sortir un album.
J’ai toujours été un gars de gang et j’ai fait quelques albums avec mes anciens bands métal. J’avais arrêté la musique pour me consacrer à mon festival de musique que j’avais créé avec des chums. J’avais choisi d’être promoteur de spectacles afin de rester proche de mes enfants. Après 4 ans d’opération, nous avons dû arrêter le festival, car c’était devenu un gouffre financier. Nous étions 3 organisateurs passionnés par l’évènementiel et de musique, qui ont fini avec d’énormes dettes. Disons que j’ai mal digéré ceci et la musique me puait au nez (comme si c’était elle le problème). Je me rappelle que je me disais : pourquoi j’ai un don qui ne sert absolument à rien ! J’ai donc repris une grande pause musicale qui m’a amené à mon projet avec ma belle-fille Abby. C’est elle qui m’a sauvé et qui a remis la musique dans ma vie.
- Outre ta carrière solo, tu as ton projet ‘’Daddy & Abby’’ où tu chantes avec ta fille. On peut voir le grand succès de l’harmonie de vos voix sur Youtube.
Abby est notre petit bébé ”accidentel” comme on le dit parfois en riant, lorsque moi et ma conjointe avions 19 ans. Cette enfant a fait de nous des parents plus forts que jamais. On en a entendu beaucoup dire (tien, vla l’enfant avec son enfant ahahah) (je ne sais pas comment vous faites, vous passez à côté du plus beau de votre vie). Mais moi ceci ne m’a jamais attaqué. Nous étions fiers de notre décision et c’était pour nous une force de montrer aux autres que notre décision était la bonne. Comme je disais, Abby m’a redonné le goût de la musique, car elle voulait faire de la musique avec son papa. Nous avons donc fait une chanson, qui m’a fait revivre. J’étais tellement heureux de vivre ceci avec ma fille et je me trouvais privilégié.
Je me suis effectivement rendu compte que notre complicité touchait les gens et ceci était une victoire pour moi. J’ai donc décidé de lui écrire une chanson et attention (SCOOP) elle se trouve sur l’album chhhhutttt….
- Où as-tu l’intention d’amener cette belle aventure.
Le plus loin possible c’est certain, mais je le fais avec plaisir et passion maintenant. Je ne pense plus à ce que je devrais faire pour plaire, je le fais comme j’ai envie et ce que je veux faire. Dans cette aventure, il y a du Matt Thousand, mais au fond c’est le petit Mathieu Touzin. Je lance ce projet dans l’univers, je continue à le faire fleurir et qui sait ce que réservera l’avenir….
- Peut-on s’attendre à te voir sur scène si les conditions actuelles s’assouplissent.
Le but est effectivement de débuter les spectacles à l’été 2022. Je suis actuellement en train de sélectionner mes musiciens afin de débuter les pratiques et d’être ready pour la saison estivale. Le but est simplement de faire de la musique, ma musique. Car comme je le dis souvent :
La musique se doit de se faire entendre, n’importe où et par n’importe qui !
Son EP sera disponible sur toute les platformes numériques à compter du 1er février 2022.
Pour ne rien manquer sur sa carrière, vous pouvez le suivre sur les réseaux sociaux.
Facebook : https://www.facebook.com/MattThousand
Instagram : https://www.instagram.com/matt_thousand_music/