
C’est avec fébrilité que se fait le retour sur les planches de la Petite Licorne où on y présente Le nœud jusqu’au 12 mars. Cette courte pièce met en scène Marie-Joanne Boucher (la mère) et Édith Paquet (la professeure). Au cœur de ce thriller psychologique se pose la question « Qu’est-ce qui s’est passé avec Grégory, un ado de 11 ans, pour qu’il commette LE geste irréparable ? ». Durant une heure, les spectateurs sont témoins d’un face à face tendu entre la mère de l’enfant et la professeure de celui-ci pour essayer de comprendre.
Reconstituer le fil des événements
Dans un huis clos, la mère du garçon en question rencontre la professeure de son ado qui a été mis à la porte de la classe pour quelques jours, à la suite d’un scandale. Cette mesure disciplinaire peut-elle être la clé de ce geste? pense-t-elle.
Secouée et confondue, la mère exige des explications. Mais voilà que l’institutrice lui présente un texte fantaisiste et obscène écrit par Grégory, qui révèle certains faits à l’origine d’une situation explosive à l’école.
Les deux protagonistes tentent de reconstituer le fil des événements pour comprendre le point de départ de l’affliction du jeune. Était-il le souffre-douleur de ses camarades ou les faisait-il souffrir ?
Un texte bien ficelé et une traduction sensible
Dans sa pièce Le nœud, l’auteure américaine Johnna Adams scrute les limites de la liberté d’expression et la difficulté d’être différent. Jusqu’où peut-on aller pour l’amour de l’art et de la littérature? Elle aborde également la déresponsabilisation des parents au détriment des professeurs, leurs liens et attitudes. Un texte bien ficelé qui ne tombe pas dans le mélo.
Par une traduction habile et inspirée par les spécificités du langage et du contexte québécois, Maryse Warda a su mettre en relation deux langues et deux cultures de manière à ce que les propos collent à la réalité du Québec. Un défi qu’elle a relevé haut la main.
Pourquoi le titre Le nœud ?
Comme un nœud de gordien, la pièce relate un problème difficile à résoudre et peut-être même insoluble. On y arrive en coupant le nœud ou en essayant de trouver la solution presque irréalisable.
Le dénouement de cette pièce est complexe, c’est ni blanc ni noir.
En sortant, le public est entraîné dans des réflexions sur la complexité de la vision et du rôle de chacun face au suicide.
Jusqu’au 12 mars à la Petite Licorne
Le nœud, deuxième production de Écoumène à être présentée à La Licorne, est à l’affiche jusqu’au 12 mars.
Un drame extrêmement bien joué par les deux comédiennes. À voir!
Texte : Johnna Adams
Traduction : Maryse Warda
Mise en scène : Guillermina Kerwin
Interprétation: Marie-Joanne Boucher, Édith Paquet
Crédit photos : Ariel Tarr
Texte : Micheline Rouette